Véritable
poudingue.
au silex carrié, au silex noir, le voisinage du calcaire parisien,
et d’autres circonstances dont je parlerai bientôt, m’avaient
déjà suggéré' quelques idées particulières sur l’ordre de formation
auquel on pouvait la rapporter ; mais, en parcourant les
flancs de la montagne, je trouvai quelques traces de débris organiques,
qui, en contrariant par leur nature mes premières
vues, m’excitèrent à dè nouvelles recherches. J’en trouvai bientôt
un plus grand nombre et de mieux conservés. On reconnaît
parmi ces débris des fragmens d’échinites, qui se rapportent
au genre cidarite, des baguettes d’oursin très-allongées,
cylindriques, garnies de petites pointes saillantes à leur surface,
des débris qui paraissent avoir appartenu à Aesflustresi et
plusieurs autres corps qui sont trop mutilés pour pouvoir être
caractérisés, mais qui paraissent être aussi des productions marines.
Tous ces débris, qui sont peu nombreux, et qui se trouvent
dans les parties Compactes et à cassure unie, n’ont en général
laissé que leurs empreintes ; ce n’est que çà et là que j’ai
rencontré quelques fragmens de pointes d’oursin, à l’etat de
calcaire spathique.
Telle est la nature, tels sont les accidens que présente la roche
qui constitue la masse générale du Bloksberg, dans sa partie
orientale. Mais vers le sommet , dans les derniers rochers qui
sont en surplomb au-desus de Bude, on trouve un véritable
poudingue formé de cailloux roulés de silex, les uns noirs, les
autres jaunâtres et ternes, et parmi lesquels on trouve aussi des
cailloux roulés des matières terreuses, argilo-siliceuses, que nous
avons décrites comme étant la roche dominante de la montagne
; tous ces débris sont réunis par un ciment calcaire jaunâtre,
le plus souvent tufacé, traversé quelquefois par des veines
de calcaire blanc, à cassure légèrement grenue. La masse de ces
roches est sillonnée dans les escarpemens qu’elle présente, précisément
comme certains amas de tuf calcaire, que les eaux forment
encore aujourd’hui de toutes parts. Ces dépôts ont très-
peu de solidité, et ce sont eux particulièrement qui forment les
éboulemens dont nous avons parlé; ils semblent avoir été formés
sur le flanc de la montagne, sur une espèce de repos ou
gradin qu’elle présentait à cet endroit : les escarpemens qu’on
retrouve plus haut, offrent encore les roches que nous avons
décrites.
Arrivé au sommet du Bloksberg, si on redescend du côté de Bioc s de roche
Bude, on trouve, à la surface du terrain, quelques blocs d’une aré”'icce solld''
roche violâtre, tout-à-fait siliceuse, et qui paraît évidemment
arénacée. Elle est formée de petits fragmens roulés de. silex, ou
plutôt de calcédoine de couleur grisâtre, à cassure esquilleuse,
et d’un éclat céroïde; mais toute la pente de la montagne est
couverte de terre, dont une partie est cultivée en vignes, et il
est impossible de rien voir en place. Si on descend du Bloksberg jui cataire-
par la pente occidentale, on rencontre d’abord, derrière une
petite chapelle, une carrière où l’on a exploité un calcaire qui a
tous les caractères du tuf: il est blanc, à cassure en partie
saccaroïde et en partie compacte, d’un éclat un peu gras,
analogue à celui du gypse compacte; la masse est souvent remplie
de cavités dont les parois sont généralement stalactitiques ,
irrégulières, et çà et là, on trouve des cavités cylindriques tortueuses,
très allongées, et dont les parois sont garnies de petits
cristaux qui forment une croûte solide, lisse à la surface. Ce tuf
ressemble beaucoup au travertino des environs de' Rome. En
continuant à descendre, on trouvé, plus bas, d’autres carrières,
où, en même temps que la variété de tuf précédente, on en
rencontre qui est compacte, de couleur jaunâtre, et rempli de ca