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grande quantité de pores. Je ne trouvai rien autre chosej que
des collines de sables, plus ou moins argileux, en suivant la
route de Sard à Bbhbny, Kis Komaron, Egersség, jusqu’à
Korntônd, où l’on entre tout-à-fait dans la plaine. Ges collines
Sont même extrêmement basses, et aussi loin que la vue peut
s’étendre , on n’aperçoit aucune élévation remarquable ; en
sorte qu’au sud, il est évident que ces collines se prolongent jusqu’au
Ville de Slein
am Anger.
delà de la Drave, au pied des montagnes de Croatie. Sur
toute cette e'tendne, il paraît qu’elles présentent, en plusieurs
points, des dépôts de lignites plus ou moins importans. On en
connaît à Peklinicza., sur les bords de la Mur, où ils sont exploités.
C’est au loin à l’est, sur les frontières de la Styrie, qu’on
trouve des montagnes assez élevées, qui, d’après les observations
de Hacquet, sont composées de calcaire.
De Kormônd à Stein am Anger, toute la route est en plaine,
et souvent au milieu des marais où heureusement on a construit
des chaussées. La ville de Stein am Anger ( Sabaria, lat. ;
Szombath Hely, hong. ) paraît être l’ancienne Sabaria des
Romains : on y a trouvé une multitude d’antiquités qui attestent
le séjour de ce peuple guerrier, et l’importance qu’avait
alors cette ville.'Elle portait sous l’empereur Claude le nom de
Claudia Aùgusta, et tenait alors le second rang parmi lés Colonies
Illyriennes. On prétend qu’Ovide y a été'enterré pendant
son exil. Le nom de Szombath Hely, que les Hongrais donnent
à cette ville, n’est qu’une traduction du nom de Sabaria dans
leur langue ; mais on n’est pas d’accord sur le nom de Stein am
Anger ( château, pierre ou rocher sur la prairie ) ; il paraît
pouvoir dériver d’un château-fort qui, dans les anciens temps,
aurait défendu cette partie de la contrée; ou bien, comme le
croit Lazius, du grand nombre de tronçons de colonnes qu’on
EXCURSION a PUNPKIRCKEN. Retour à Vienne." 5 3 7
trouvait épars dans les champs. Ces colonnes, dont il existe un
grand nombre, et dont on voit encore des fragmens au milieu
meme de la ville, paraissent avoir appartenu à un arc de triomphe
qu’on attribue à Domitien. Il paraît que cette ville aura été
renversée pendant les invasions des peuples barbares, en même
tems que les autres établissemens de la contrée, et qu’elle ne s’est
relevée de ses cendres que long-temps après. Aujourd’hui c’est
une ville considérable, où l’on compte 7000 ou 8000 habitans.
“ J a plusieurs belles maisons, bâties assez nouvellement, et
qui, au moins à l’extérieur, sont d’un assez bon goût : la résidence
de l’évêque est fort élégante, et il y a à côté une. église
fort jolie, bâtie en 1 7 9 7 : l’extérieur en est fort agréable, et
l’intérieur richement décoré de marbre, de stuc et de peintures:
qui ne sont pas mauvaises ; mais du reste, les rues sont fort irrégulières
: de vieilles maisons, les unes hautes, les autres basses,
forment un ensemble assez misérable. On rencontre, sur
une espèce de place irrégulière, où se trouvait, je. crois, jadis
une église ou un couvent, un grand nombre de débris de colonnes
en granité gris * et de statues colossales en marbre. Il y
a des pierres, de toute espèce, des micaschistes verts ou noirâtres,
des gneiss, des calcaires coquilliers, qui sans doute viennent
de (Edenburg, des tufs basaltiques tout-à-fait semblables à
Ceux de Miske, et qui probablement en proviennent, et de grandes
tables de basalte, qui très-probablement viennent de Sag.
J’avais employé quatre jours et demi pour venir dé Fünf-
kirchen a Stein am Anger, parce que les chemins étaient en
général très-mauvais. Le ciel s’était un peu éclairci, et dès lors
* Je n’ai vu nulle part aucune colonne de siénite, comme on le trouve indiqué
dans les Beytmge zur Topographie, tom. n i, pag. 235j je crois qu’on
a pris du granité pour de la siénite.
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