5° Les calcaires compactes sans grauwackes, qui forment la
partie supérieure de ces terrains , paraissent être séparés des
dépôts de grauwackes schisteuses et de calcaire, qui alternent
ensemble par des couches de grès de couleur rougeâtre, ou entièrement
blancs, à cimènt quarzeux et très-dur. Ces grès, que
nous avons de'jà observés à Neusohl dans cette position, se présentent
dans la partie nord-est du Tatra, autour du lac blanc,
où ils sont immédiatement appliqués sur les granités. Ils sont
recouverts par les calcaires qui constituent les montagnes de
Durlsberg, de Stôschen, et se prolongent, par celle deMagura,
jusqu’au bord du Dunajec. Ces calcaires sont compactes, de
couleur grise, renfermant une grande quantité de veines et de
rognons de silex , et sont percés par des cavernes plus ou moins
étendues. Tous leurs caractères tendent à les faire rapporter au
mountain lime des Anglais, étalés faire regarder comme étant
les derniers dépôts des formations de transition, pag. 120,126.
6° Au-dessus de ces calcaires se trouvent de grandes masses
de grès dont on voit la superposition immédiate à Maniow, sur
les bords du Dunajec, page 156. Ces grès, qui présentent un
grand nombre de variétés, sont tous à ciment calcaire plus ou
moins abondant, et constituant quelquefois, presque à lui seul,
de petites couches particulières : ils sont en général schisteux.
On y trouve des débris de plantes à l’état charbonneux, pages
110,165 , et on y voit çà et là des indices de houilles, pages
116, 130, 169 ; enfin, on y remarque des couches de calcaire
argileux fétide (Stinkstein), de couleur noire, qui paraissent
se trouver vers la partie supérieure , page 151. Tous lescaractè-
res de ces roches arénacées, ainsi que leur position , conduisent
à les faire regarder comme appartenant à la formation de grès
houiller, pages 1 1 0 ,1 2 8 ,1 3 0 ,1 3 6 , 154, 164. Elles occupent
FRONTIÈRES DE GALICIE. Groupe de Tatra. 17o
un espace immense, et constituent tout le terrain qui s’étend
des plaines d’Iglô à celles de Pologne, pages 110,128,150àl39,
en formant, sur la frontière, des montagnes considérables, qui
se prolongent, sans discontinuité, depuis le pied oriental du Tatra
, jusque dans la Bultovine, la Moldavie et les frontières de
Transylvanie, par les montagnes de Marmaros, page 168.
7° Au pied septentrional des Karpathes, la masse de grès à
ciment calcaire se termine par des, collines où l’on ne trouve
que des sables grossiers mal agrégés, qui renferment des couches,
d’argile, schisteuse, plus ou moins abondantes, pagç 137.
Ces grès, qui diffèrent par tous leurs caractères de ceux sur
lesquels ils reposent, paraissent avoir beaucoup d’analogie avec
les grès à lignites qu’on trouve en Hongrie, page 155 ; ils s’e—
tendent dans toutes les plaines de Pologne, où ils renferment
aussi des lignites, et où ils sont recouverts, comme en Hongrie,
par une formation calcaire, analogue à celle du calcaire grossier
parisien.
8° C’est vers la jonction de ces sables grossiers et argileux
avec les grès solides que paraissent se trouver les minerais de
fer carbonate', qu’on exploite dans un grand nombre de lieux,
sur une ligne dirigée du nord-ouest au sud-est, depuis les plaines
de Cracovie jusque dans la Bukovine, pages 158 , 169.
9° C’est aussi spécialement dans la partie occupée par ces grès'
et ces argiles, que se trouvent toutes les sources salées, tous
les dépôts salifères que l’on connaît au pied septentrional des
Karpathes, depuis Villiczka et Bochnia -jusqu’à Portestye, en
Bukovine, pag. 153, 156. Probablement les sources salées qui se
présentent en plusieurs points, dans la partie occidentale de la
Moldavie , sont encore dans le même cas, et le terrain d’où elles
sortent neparaît être que la continuation du précédent, pag.168.