Jardin
de botanique.
Musée
national.
royaumej transférée de Tyrnau a Pest, et où se trouvent aujourd’hui
réunies les quatre facultés de philosophie, de theologie,
de droit et de médecine, dont chacune présente plusieurs
chaires qui sont remplies par des hommes d’un merite très-distingué.
Il n’y aurait plus que quelques pas a faire pour mettre
cet établissement au niveau des grandes universités de l’Europe;
et il est à désirer que le Roi, dont l’instruction publique dépend
entièrement, daigne y introduire un jour quelques modifications
que semble réclamer l’état actuel du peuple Hongrais.
La bibliothèque de l’université est très-nombreuse, et renferme
beaucoup d’ouvrages modernes dans tous les genres. Le cabinet
d’histoire naturelle est assez considérable, et renferme une foule
d’objets intéressans dans l’un et l’autre des trois règnes de la nature,
et qui n’auraient besoin que d’un peu plus d’ordre pour
former un établissement aussi important qu’instructif. Le jardin
de botanique, qui sans doute n’est pas au niveau de ceux
des contrées de l’Europe où cette science est cultivée depuis des
siècles, présente cependant un certain intérêt, et peut au moins
mettre les jeunes gens à même de se livrer à l’étude de cette
belle parue de l’histoire naturelle. Outre les collections systématiques,
qui sont assez étendues, on y trouve, en pleine terre,
une gronde quantité de plantes de diverses espèces, et les serres
en renferment un grand nombre d’autres de tous les climats.
Le musée national d’histoire naturelle, établi depuis 1804,
mérite encore de fixer l’attention, comme un établissement
qui doit devenir très-important, et pour la Hongrie et pour la
science. Il a pour objet de rassembler toutes les productions
naturelles du pays : il renferme déjà des collections très-intéressantes
des quadrupèdes , des oiseaux, des poissons, des insectes
qui vivent sur le sol hongrois ; des herbiers ; qui offrent une
foule de plantes naturelles ou acclimatées. La collection des produits
du règne minéral est très-nombreuse, et rangée par comt-
tats, comme la collection géographique de l’école des mines de
Paris est rangée par départemens. C’est sans contredit l’ordre le
plus convenable qu’on puisse adopter pour ces sortes de collections,
où doivent arriver successivement des échantillons de toutes
les parties du pays, et le seul qu’on puisse suivre jusqu’à ce
qu’on ait recueilli assez de données pour établir un ordre géographique
naturel, qui présentera les faits sous un point de vue
encore plus important. Malheureusement la collection ancienne,
qui a fait la base de cet établissement, ne renfermait que des
échantillons purement minéralogiques des minerais et des substances
de filons, dont la plupart sont sans intérêt réel. Ces
objets remplissent inutilement les armoires, dans lesquelles on
ne voit encore que peu des produits de diverse nature, qui
pourraient avoir quelque importance pour les arts, ou donner,
des idées précises de la constitution géologique du pays. Cependant
il existe déjà des suites de corps organisés fossiles, comme
coquilles, échinites , madrépores, etc., qui sont intéressantes,
et peuvent au moins exciter les recherches dans les dif-
férens lieux dont ils proviennent, et où l’on connaît encore assez
mal leurs relations géologiques. On trouve aussi dans les
salles une grande quantité d’ossemens de grands quadrupèdes ,
comme éléphans d’Asie et d’Afrique, hyppopotames, mammouths,
boeufs, cerfs , élans, etc., qui ont été trouvés en diffe-
rens lieux, les uns dans les dépôts sableux des plaines, et les
autres dans lès alluvions les plus modernes. Toutefois, en donnant
ici une idée de l’état dans lequel se trouve le musée national
, je ne dois pas perdre de vue que c’est encore un établissement
naissant, qui, par conséquent, a beaucoup à acquérir,
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