bonne compagnie. M. de Szirmay, pour qui j’avais des letttres,
n’e'tait pas chez lui, et il n’y avait à la maison qu’une fille de
charge auprès de laquelle mon costume n’e'tait pas sans doute
une recommandation. Elle he'sita à me recevoir ; mais elle comprit
toutes les raisons que je lui donnai, me conduisit dans une
chambre, et se mit ensuite en devoir de me faire à souper; ce
qui n’ètait guère moins necessaire qu’un gîte. M. de Szirmay arriva
le lendemain dans la matine'e, me reçut avec beaucoup d’amitié,
et voulut bien ne pas trouver mauvais que j’eusse, en
quelque sorte, forcé sa maison. Il ne restait que quelques jours
à Tolcsva ; mais il me fit promettre de le rejoindre à Uj Hely,
pour aller ensuite chez lui, près Hommona, au pied des montagnes
de Vihorlel, que je voulais examiner,
collines de Le jjourc de Tolcsva est assez considérable : on y compte • conglomérais - o •' J
ponceox altérés. trois ou quatre mille âmes ; mais il s’y trouve une quantité prodigieuse
de Juifs, et on pourrait croire , au premier moment, qu’ils
en sont les seuls habitans. Les collines environnantes sont composées
de conglomérats ponceux, qui sont fort remarquables par
les diverses modifications qu’ils présentent.Laponcey est en général
très-altérée , et ce n’est que dans quelques parties qu’on
en reconnaît distinctement quelques fragmens ; elle est le plus
souvent complètement broyée et même tout-à-fait décomposée
: il en résulte une masse terreuse, tantôt blanchâtre ou grisâtre,
et tantôt colorée en vert plus ou moins foncé, par une matière
particulière qui s’y est infiltrée; dans quelques parties cette
matière a coloré la pâte terreuse, et les fragmens de poncé, encore
visibles, sont restés presque blancs ; ailleurs c’est précisément
le contraire : la matière colorante s’est infiltrée dans les fragmens,
et la pâte est restée blanche, ou a pris seulement une légère
teinte de vert. On voit aussi çà et là des parties de conglome'-
Coloralion
particulière.
rat où il s’est infiltré une matière siliceuse, également colorée en 5iJ"^l”l|°cno’o_
vert, et quelquefois, mais rarement, en violet. G’est cette sub- léetemtri.
stance siliceuse qui a les caractères du silex qu’on a désigné sous
le nom de Plasma de Tokaj. Tantôt elle forme des nids, ou des
filons, et se trouve alors assez pure; tantôt elle est mélangée, plus
ou moins uniformément, avec la matière terreuse du conglomérat
auquel elle sert ainsi de pâte ; tantôt enfin elle a pénétré seulement
dans les fragmens de ponce, dont elle a pris la place et I“ »"*
dont elle conserve le tissu fibreux. Il en résulte, dans ce der- fra^ “^de
nier cas, une espèce de brèche siliceuse qu’on a désignée sous Brkta
le nom de brèche d’agathe ou brèche dé jaspe; mais on ne
peut pas la confondre avec les brèches d’agathe ordinaires, car
ce ne sont pas des fragmens d’une matière siliceuse préexistante
qui se sont trouvés réagglutinés entre eux, mais bien des fragmens
de ponce, qui, après avoir été préalablement agglutines,
ont été ensuite pénétrés par cette matière. Chaque fragment est,
si je puis m’exprimer ainsi, une pétrification de ponce.
' On peut facilement observer toutes ces variétés ou modifica-
■fions intéressantes' du conglomérat ponceux, dans les collines
qui se trouvent immédiatement derrière Tolcsva, et qui forment
le pied de la haute montagne nommée Patko. Toutes les caves,
quisé trouvent généralement hors du bourg, très-près des vi-
' gnes, sont creusées sur la pente de ces collines et au milieu du
conglomérat ; mais elles ne s’élèvent que jusqu’à une certaine
'hauteur, qui est à peu près la limite des dépôts ponceux. Plus
haut, on trouve le conglomérat de traehyte, sur lequel le premier
paraît être appuyé; et enfin, dans la haute montagne sur
de Patko, se trouvent des roches en place, dont nous parlerons
bientôt. Dans la première partie de ces collines on rencontre, à .
la surface du terrain , une assez grande quantité de véritable