De'pôls de
lignites dans i
bassin.
Structure
du dépôt.
Nature
du lignite.
épaisse. Après avoir ainsi marché pendant une heure au fond
d’une vallée resserrée, on arrive dans une espèce de bassin assez
étendu, entouré de montagnes élevées : tout ce bassin est
rempli de sables et de matières arénaeées, au milieu desquelles
se trouve la masse charbonneuse. Celle-ci est exploitée à ciel
ouvert sur une épaisseur considérable ; il y a aussi quelques galeries
par lesquelles on attaque la masse dans sa partie inferieure.
Les grandes tranchées qu on a faites au milieu de ce depot, pei-
mettent de voir distinctement sa structure : le lignite forme des
bancs plus ou moins épais, très-ondules, dont la masse generale
parait cependant plonger à l’est-nord-est. Les couches sont séparées
par un sable noir tres-argileux, micacé, qui, dans quelques
parties, ressemble complètement au grès schisteux, et aux
argiles schisteuses qui accompagnent les couches de houilles :
on y trouve quelquefois, mais tres-rarement, a ce qu ont assuie
les ouvriers , quelques coquilles blanches très - defigui ees. La
masse totale est recouverte par un dépôt de sables très-argileux,
tout-à-fait semblables à ceux que nous avons cités dans les
ravins entre Rechnitz et Günz, page 540 : ces matières sont tantôt
jaunes, tantôt blanchâtres, grisâtres ou gris-bleuâtres : les
couches de cette dernière couleur sont tout-à-fait argileuses y
susceptibles de faire pâte avec l’eau : ce sont de véritables glaises.
On voit encore dans ces dépôts de petites veines de lignites,'
mais toujours très-peu considérables : elles sont accompagnées
par dés argiles schisteuses, dans lesquelles les ouvriers m’ont
assuré qu’on trouvait quelquefois des impressions de plantes ;
mais je n’en ai pas rencontré.
Le lignite qu’on exploite à Vandorf ne présente que les caractères
ordinaires de ce combustible : il est d’une des meilleures
qualités qu’on puisse rencontrer , et donne très-peu d’odeur
pendant la combustion ; si bien qu’on peut l’employer, et qu’on
l’emploie effectivement pour chauffer les appartemens. Quelques
parties renferment des pyrites, qui, en se décomposant,
donnent lieu à la formation de quelques efflorescences d’alun
qu’on trouve çà et là dans les lignites schisteux *, ou dans les
masses argilo-sableuses qui les accompagnent.
La masse de lignites s’est enflammée dans quelques-unes des
galeries par lesquelles on l’exploitait anciennement, et on a été
obligé de faire des muraillemens pour couper et ralentir la communication
du feu; mais il paraît qu’autrefois il y a,eu de vio-
lens incendies dans cette partie : on en trouve des signes non
équivoques sur un des points de la colline, où l’on rencontre
une grande quantité deporcellanite, qui présentent diverses
variétés tout-à-fait semblables à celles des mines de houilles enflammées.
C’est la présence de ces produits qui a fait donner à
la butte dans laquelle ils se trouvent le nom de Brennberg
{montagne brûlée ), qu’on a ensuite étendu, à ce qu’il paraît,
à une plus grande partie de la montagne. Parmi les roches que
le feu a modifiées on trouve des argiles qui ont seulement subi
un certain degré de chaleur, au moyen duquel elles se sont
cuites comme dans un four, et sont passées à un état tout-à-fait
semblable à nos briques cuites et nos poteries grossières ; elles
sont ordinairement de couleur rouge ; mais elles présentent diverses
teintes de gris-bleuâtre, de verdâtre, réunies quelquefois
par bandes sur le même échantillon. Ailleurs, le coup de feu
* C’est par erreur de nomenclature qu’on a cité de la houille, schisteuse
{Schiefer Kohle} dans cette localité $ ce ne sont (pie des lignites schisteux
( Braunkohle ).
Ancienne
inflammation
du lignite.
Porcellanite.
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