deux villages, on trouve, au milieu de ces grès, des empreintes
de coquilles bivalves, qui leur donnent minéralogiquement la
plus grande ressemblance avec nos grèst marins - supérieurs. 'On
trouve plus bas, sur la route de Grau, près du village de Çsabay
des calcaires sableux grossiers, qui paraissent faire süite à ce
grès, et qui renferment les mêmes empreintes de coquilles.
Grèsi lignite». J’ignore comment ces grès particuliers se lient avec ceux qui
renferment les dépôts de lignites et qui forment des collines assez
considérables, appuye'es aussisur les montagnes de calcaire
magne'sifère. Ces grès ont la.plus grande analogie avec ceux, des
montagnes de Cserhat, que nous avons décrits tome Ier, page
. 532, et dont ils paraissent être les prolongemens. Ils ne présentent
souvent que des sables fins, remplis de paillettes de mica,
mélangés de matières terreuses, agrégés plus ou moins entre
eux, sans cependant avoir jamais une grande solidité, et qui,
assez souvent, forment des masses schistoïdes.' Dans quelques
parties, ce sont de véritables poudingues, cpmposés de. cailloux
roulés de quarz et de calcaires de diverses sortes. Ges depots sa-
• bleux sont généralement accumulés entre les diverses buttes de
calcaire magne’sifère , sur les flancs desquelles il parait évident
* qu’ils reposent ; ils forment dès collines très-étendues. On les
retrouve presque partout : ils existent à Saint-André, où, d’après
l’observation de M. Esmarck, ils renferment des dépôts
combustibles; on les retrouve sur les bords du Danube, où,
comme nous l’avons fait remarquer page 532, ils sé prolongent
depuis les montagnes des conglomérats trachytiques jusqu’à
Gran, où ils forment des collines assez élevées, et dans lesquelles
il existe aussi des indices de lignites. On les retrouve encore au
sud, entre les montagnes calcaires de Csolnpk, de Sari Sâp ,
d’oû ils se prolongent dans le comitat de Stuhlweissenburg, etc.
Les dépôts de' lignites que renferment ces grès sont dune
assez grande importance, parce qu’étant très-rapprochés-de
Bude et de Pest, ils pourront fournir le comhüstible pour un
grand nombre d’objets, et remplacer ainsi le bois qui commence
à devenir rare, et par conséquent tres-cher, à cause de la difficulté
des transports. Mais ces combustibles ne sont encore exploités
que dans un seul endroit, quoiqu’on en ait trouvé des
indices dans beaucoup d’autrès. C’est auprès de SariSap, à 4
ou 5 heures au nord-ouest de Bude, que se trouve cette exploitation,
qui présente autant d’intérêt pour, le géologue que
d’importance pour les arts. Plusieurs échantillons de ces mines
que j’avais vus à Pest, les rapports que plusieurs personnes
m’en avaient faits, la note publiée par M. Haberlé s-ur les caractères
du combustible *, tout m’engageait à visiter lès lieiix ;
et l’excursion que' j’y ai faite à mon départ de Bude, quoique
m’ayant détourné beaucoup de la route que je voulais suivre,
m’a trop intéressé pour me faire - regreter le temps que j’y ai
employé.
- - Les montagnes qui sè trouvent autour de Sari Sap, a droite y
et à gauche de la petite vallée où le village est situé, présentent
encore les mêmes caractères que celles qui se trouvent plus
rapprochées de Bude. Ce sont encore des montagnes calcaires CrShuL»
de forme conique, séparées les unes des autres par des collines
de grès qui s’élèvent entre elles à une hauteur plus ou moins
grande. Ges calcaires sont en général magnésifères, comme ceux
des environs des Bude, et seulement un peu saccaroïdes ; mais
* Beschreibung einer neuen A r t der Braunkohlen Gattung.
In hesperus, mars 1817 , pag. i 3y.