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parce qu’on l’a d’abord confondu avec le salpêtre, se trouve en
abondance aux environs de Debretzin, où il est en solution au
milieu des marais et des lacs qui s’étendent de tous côtés dans
la plaine. On assure qu’on en retrouve partout, en plus on
moins grande quantité, depuis les plaines de Szathmar jusque
dans celles des comitats de Bacs et de Pest, ainsi que dans
celles de Stuhlweissenburg et d’OEdenburg; mais c’est particulièrement
entre Debretzin et Nagy-Farad qu’on l’exploite
depuis long-temps, dans plusieurs lacs qui se dessèchent pendant
l’été, et où ce sel effleurit alors en grande abondance à la
surface de la terre.Ces efflorescences salines, qui, au milieu de
l’été, ressemblent à des amas de neige, ont fait donner à tous
ces lacs le nom de lacs blancs ( Fejer tô, hong. ). Elles se renouvellent
au bout de trois ou quatre jours, après avoir été
enlevées ; de sorte que, pendant toute la belle saison, on en ramasse
des quantités considérables, qu’on transporte ensuite à
Debretzin, tant pour la fabrication du savon que pour l’exportation.
Il parait que l’exploitation annuelle est de plus de 10000
quintaux, et tout annonce qu’on pourrait en tirer une quantité
infiniment plus grande, parce qu’il y a des lacs très-riches qui
sont négligés à cause de leur éloignement,
lacs semblables L’existence du natron au milieu des plaines, dans les eaux des
Tmïace lacs et des marais qui les recouvrent, est un des faits les plus
4» sjLbc. iméressans et encore des moins connus de la géologie. Ce n’est
pas seulement en Hongrie que ce phénomène se présente; on
le reconnaît partout au milieu des vastes déserts que la surface
de notre globe offre en tant de lieux différens. Tout ce que nous
savons de cette production minérale en Egypte, en Arabie ,
en Perse, aux Indes, au Thibet, à la Chine, dans la Sibérie,
dans les plaines de la mer Caspienne et de la mer Noire, dans
l’Asie mineure, au Mexique, nous fait voir que partout elle
se trouve dans les mêmes rapports et avec les memes circonstances
: partout ellè se rencontre au milieu des sables mélanges
de marne et d’argile, et elle est accompagnée de plusieurs autres
spls, dont le sel commun est le plus constant. Ces lacs de
natron de la Hongrie, qui sont les plus rapprochés de nous, et
ceux qu’on peut visiter avec le plus de facilité, étaient bien faits
pour exciter ma curiosité; mais il est bien difficile de recueillir
au milieu de ces plaines, qui ne présentent pas un seul ravin,
quelques données suffisantes pour conduire à résoudre toutes
les questions qu’on pourrait se proposer. Je suis rentré à Debretzin
tout aussi peu avancé à cet égard que je 1 étais en partant,
d’après les indications que présentent differens ouvrages
publiés sur cette matière : encore les pluies continuelles qui
avaient eu lieu précédemment avaient-elles tellement détrempé
le terrain, que ce n’est qu’avec beaucoup de peine que j’ai pu
parvenir à vérifier les principales circonstances qui avaient été
décrites *. ■
C’est entre Debretzin et Nagy-Yarad, et surtout dans les landes Emptacmentct
de ces lacs*'
* Voyez J. J. Torkos, Dissertatio de sale rrtirteraR alcaRco nafivo P a n -
nonicô. — Posonii, iy53.
S. Hathuani, Dissertatio de naturâ salium, nominatim 'l'ero de salïbus
qùæ circa Debretzinum coüiguntur. — Viennæ . l 7f 7-:
Pazmand, Idea natri H u n g ariciveierum nitro anatogici. — »
home, 1770.
Rukert, Description des lacs de soude du comitat de Bihar. (Annales de
chimie de Greell, n.os 2 , 3 et 6 j 1 7 9 2*
Voyez aussi un extrait dans le Journal des Mines de Paris, n° 2| pag* 117*