un échantillon de basalte qui vient (Y Egregy, et qui renferme
une grande quantité' de gros pyroxènes : la pâte est d un noir
fonce'* matte, et ne présente dans la cassure aucun de ces petits
cristaux de feldspath, si abondans dans les basaltes de Balaton.
11 existe aussi, dans les plaines de Toponar, au milieu des terres,
des morceaux e'pars d’une matière poreuse un peu scoriacée
, qui pre'sente tous les indices d’une substance touchée par
le feu, mais je ne crois pas, d’après ses caractères extérieurs,
qu’elle appartienne au terrain basaltique : elle semble etre plutôt
une varie'te' de porcellanite ; il serait possible aussi qu’elle
ne fût qu’un produit dè fourneau : il y en a, dit-on, une assez
grande quantité ; mais on ne sait pas si elle existe en place dans
la contrée.
Au-delà de Dombovâr, sur la route de Fünfkirchen, on parcourt
d’abord une plaine marécageuse, puis on entré dans une
petite vallée bordée de collines extrêmement basses, ou 1 on né
rencontre que des terres cultivées et des sables tout-a-fait d al-
luvion. Ce n’est qu’au village de Oroszlo, qu’on commence à
trouver les indices d’un terrain particulier, dont jusqu’ici nous
n’avons eu aucun indice positif en Hongrie. Les ruisseaux qui
descendent des collines déjà assez élevées qu’on laisse à l’est ;
présentent un grand nombre de cailloux roulés, quelquefois assez
gros, d’un porphyre particulier, à pâte rouge ou brune,
très-compacte, fusible en émail blanc, rempli de cristaux de
feldspath lamelleux, rouge de chair, et de cristaux de quarz.
Ces porphyres sont tout-à-fait semblables à ceux qui, dans la
Saxe, le Thuringerwald, le Schwarzwald, les Vosges, etc., etc.;
appartiennent à la formation du grès rouge ( Rothliegende )i
Les mêmes ruisseaux que je viens de citer roulent des fragmens
de grès plus ou moins fins, qui ont tous les caractères du grès
rouge. En choisissant parmi les échantillons, on peut former
une série non interrompue de passages, depuis les grès les
mieux caractérisées jusqu’au porphyre; mais je reviendrai sur
cette formation pour joindre mes observations à celles qui ont
été faites par dilférens auteurs, et,que, très-mal à propos, certaines
personnes se plaisent à attaquer en France, sans avoir
pourtant aucun fait positif à produire. On trouve encore, pendant
quelque temps, les mêmes débris roulés dans les divers
ruisseaux que l’on traverse ; bientôt on arrive sur des collines
assez élevées, au milieu desquelles la route est coupée assez
profondément, et qui ne présentent que des sables mal agrégés,
probablement assez modernes : on trouve dans leur masse, et à
une profondeur de plus de 20 pieds, une assez grande quantité
d’hélices éparses çà et là, qui appartiennent évidemment à Y hélix
pomatia, hélix cispersa, hélix ctrbustoriim, qui vivent encore
à la surface du sol, et dont la présence, à cette profondeur,
indique que la masse est le résultat d’un dépôt assez récent.
Enfin, on parvient au pied des montagnes élevées qu’il faut
passer pour arriver à Fünfkirchen : toute la route, qui est fort
belle dans cette partie, est construite en calcaire noir compacte,
avec des veines spathiques blanches, et en grès de couleur jaunâtre
: le calcaire se tire des hautes montagnes qui s’élèvent à
l’ouest ; mais le grès provient des montagnes mêmes que l’on
traverses, et qu’il paraît composer presque en totalité. Il est
très-solide, plus ou moins fin et très-micacé; les parties inférieures
, un peu plus grossières , sont composées de petits fragmens
de quarz et de feldspath : il y a des variétés de couleur
grise, qui renferment une grande quantité de pyrites très-fines.
La partie supérieure des ces montagnes présente des sables