de'rable, qui forme une aiguille presque à pic, se trouve un
autre lac beaucoup plus petit, qu’on nomme lac noir, parce
que ses eaux ne présentent qu’un reflet noirâtre. Il est de quelques
mètres seulement plus e'ievé, et ses digues sont presque
entièrement forme's de débris accumulés : il parait que sa profondeur
est assez considérable.
Lesescjrpemens Les escarpemens qui entourent le lac vert paraissent être
environnans . . , , •« , sont tous grmi-uniqUement composes de granité ; C est la seule roche qu on
q trouve dans les déblais considérables qui se sont accumulés â
leur pied. C’est en général un granité gris, mais qui prend quelquefois
une couleur rosâtre ; il renferme souvent d’assez grands
cristaux de feldspath lamelleux, tantôt blancs, tantôt rosâtres,
dans la masse desquels on reconnaît quelquefois des grains de
quarz distribués plus ou moins uniformément, qui rappellent
en petit le feldspath graphique de Sibérie, et en général les
variétés de granité qu’on a nommées Pegmatite. Les parties
constituantes, quarz, feldspath et mica, des granités du Tatra,
sont en général assez uniformément distribuées ; mais il arrive
cependant, dans quelques parties , que le mica devient plus
abondant et que la roche passe alors au gneiss et même au micaschiste
: je n’ai pas vu de stratification déterminée dans ces
masses, et les parties de roches où le mica devient plus abondant,
me paraissent Seulement former des nids plus ou moins
considérables.
Mesure du pîc Ne voulant pas perdre mon temps à monter au pic de LomdeLomnitz.
(jom toute ]a masse est évidemment granitique, puisqu’il
n’existe aucune autre roche parmi les grands blocs qui en sont
tombés, j’ai cherché à m’assurer de son élévation au-dessus du
lac par des angles de hauteur, appuyés sur une base de 179
mètres, la plus grande que j’àie pu avoir. Le résultat du calcul
m’a donné 819 mètres de hauteur au-dessus du lac ; d ou il resuite
que la hauteur totale au-dessus de la mer est d’environ
45804-819 = 2399, ou 1749 mètres au-dessus des plaines du
Poprad. Des observations d’angles de hauteur appuyés sur
une base de 500 mètres , que j’ai faites le lendemain après midi,
dans la plaine auprès de Kesmarck, m’ont donné une hauteur
de 1777 mètres au-dessus de la plaine, ce qui conduit à une
hauteur absolue de 2427 mètres, peu differente de la precedente,
et qui me parait, en conséquence, etre très-près de la
vérité. Cette hauteur est beaucoup plus faible que celle qu’on
déduit des observations de M. Wablenberg, qui porteraient
la hauteur du pic à 2650 mètres *, quoique ce savant n ait admis
que 2580, par suite des bases de calcul qu il employait.
Mais je soupçonne qu’il s’est souvent glisse des erreurs dans les
évaluations de M. Wahlenberg, et qu’elles tiennent particulièrement
aux observations faites a Bude, que je ne puis m empêcher
de croire erronées. Il est fort singulier, en effet, que, dans
une année très-mauvaise, comme le dit M. Wahlenberg, où
tout l’été s’est passé en pluies horribles, le baromètre se soit
tenu constamment à l’observatoire à une hauteur beaucoup plus
*'Observation de. M. Wahlenberg, Flora Carpatorum, pag. 54.
Pic de Lomnitz, C Hauteur du baromètre. . , . . . 5 6 5 1”«1- 54
16 août i 8 i 5 , y Température du mercure.. . . . iiS r-a 5
£ ri benrets, s ■ «= , delair* .• . . . .
M. Wablenberg cite comme observatie» correspondante à l’ancien observa-
t&ire ae Bude :
C Hauteur du baromètre................... 758mill.8
< Teuip^r^ture du mercure. • • « • 2uBr* 5
C =F? de l’air, .................... 22gr‘ i2
JLigi hauteur de l’ancien observatoire de Bude , d’après une moyenne de dix
ans, est de ig 5 mètres,