Vin de Tokaj.
Culture
des vignes.
sieurs autres villages ou bourgs qui méritent bien d’être cités à
leur tour successivement.
Le vin connu dans toute l’Europe sous le nom de v in de Tokaj,
ne provient pas non plus uniquement des environs de cette
ville, qui n’en pourraient fournir qu’une très-petite quantité,
et qui n’est pas même le meilleur. On cultive le vigne pour foire
ce viu sur une très-grande étendue de terrain, depuis les environs
de SzantO'jusqu’à Tokaj, sur la pente occidentale des montagnes,
et depuis Tokaj jusqu’à Tôles va, en suivant le demi-
cercle de collines qui passent par Erdô-Benye. On les cultive
également* sur les pentes des montagnes entre Tolcsva et XJj
Hely, et même snr quelques collines au-delà de cette ville. Cette
culture occupe par conséquent une étendue très-considérable
dans toute ïa contrée située au pied et autour des liantes montagnes
: toute celte contrée porte, à cause de sa position, le
nom de Hegy Æ ÿ a , c'est-à-dire-, bas ou pente de la montagne
*, et c’est pourquoi on trouve- quelquefois l'es vins de Tokaj
désignés par l’expression : vins de Mllegy. Attyci.
La culture des vignes dans toute cette étendue de pays se fait
avec un soin tout particulier : la plantation, la taille, Les labours,
les binages , le terrage pour abriter les souches pendant
l’hiver, tout est surveillé scrupuleusement par le propriétaire
même, qui s’occupe de. ses plants- dè vigne avec l’attention
* On- af erui souvent- que.H'ggy A ïïya était« le nom donna S la: petite chaîne
de montagnes qui- s'étend entre-Tally a et Tokaj, et c’est par suite de celte
méprise que, dans différens ouvrages français et allemands , on trouve cette
chaîne désignée sous le nom de Montagnes de Plegy Allya-, ce qui est un
contre-sens , puisque celte expression signifie alors littéralement: ■ .tnüntag'rtès
du pied de la montagne.
qu’un amateur pourrait porter à la culture des plantes les puis
rares et les plus délicates ; aussi les vignes présentent-elles partout
une propreté, une symétrie et un air de vigueur qu on ne
rencontre pas -communément dans les vignes ordinaires. Les
échalas sont droits, bien plantés, les pampres liés avec soin et
intelligence, les intervalles entre les ceps ménagés à propos, les
chemins bien tracés, et de manière à ce qu’on peut circuler partout,
visiter tous les points avec la plus grande facilité. Mais les
vignes sont aussi gardées scrupuleusement par des hommes
chargés de veiller à ce qu’il ne s’y commette aucun dégât, surtout
vers la fin de la saison, lorsque les raisins commencent à
mûrir.
La vendange se fait toujours fort tard, et communément à la
fin d’octobre, parce qu’on attend que le raisin soit parvenu à sa
plus grande maturité, et qu’une partie se soit à demi-desséchée
sur les ceps. La qualité du vin dépend surtout du temps qu’il
fait pendant l’automne 5 il faut pour que le fruit puisse mûrir
et se dessécher convenablement, qu’une chaleur suffisante
vienne se combiner avec la fraîcheur et la rosée des nuits, avec
les brouillards qu’il fait à cette époque ; si l’une de ces circonstances
vient à l’emporter trop sur l’autre, si des gelées précoces
viennent à se faire sentir, le raisin ne parvient point au degré
de maturité nécessaire, et les plus belles espérances de récolte
s’évanouissent.
Ou porte aussi dans la vendange des précautions particulières
qu’on ne prend pas dans les vignes ordinairement : d’abord
on recueille à part Cous les raisins suffisamment desséchés,
et ceux qui n’ont atteint que le ample degré de maturité ; mais
dans l’un et l’autre cas, on a soin de rejeter toutes les parties
gâtées, de sorte qu’on n’emploie pour faire Je vin que des fruits
Vendange
Choix
des raisins.