Route deHo-
mona à Nagy-
Mihaly.
des trachytes porphj'riques de couleur foncée, dont toutes les
montagnes environnantes paraissent être compose'es. Ce sont
les mêmes trachytes' que l’on trouve en place dans le haut
de la vallée, où la roche est à nu ; enfin, ce sont encore les
mêmes roches que j’ai retrouvées partout dans les montagnes
que j’ai traversées pour retourner des bords du lac à Dluha, en
passant au pied du Vihorlet. Les pentes des montagnes sont extrêmement
rapides de ce côté, et ce n’est qu’avec beaucoup de
fatigues qu’on parvient au sommet. La pente opposée est escarpée
à pic dans un grand nombre de lieux > et entrecoupée par
un grand nombre de petites vallées, au milieu desquelles il est
souvent difficile de reconnaître son chemin. Ces escarpemens
présentent des trachytes porphyriques noirâtres, ordinairement
divisibles en tables plus ou moins épaisses, et qui tous sont extrêmement
poreux, à pores très-fins et très-nombreux.
Après cette excursion de reconnaissance générale, nous ren-
' trames à Dluha, et après dîner je retournai à Udva. Nous partîmes
le lendemain, l’abbé Esté et moi, pour Nagy Mihaly,
d’où je voulais faire une nouvelle excursion sur la pente méridionale
des montagnes de Vihorlet. Nous regagnâmes bientôt
-les montagnes calcaires de Barko, qui s’étendent le long de la
rivière de Laborcza jusqu’à une certaine distance au-delà de
Stara. Nous avions le projet d’aller dîner à Vinna; mais étant
entrés au château de Ormezô, un peu avant Stara, nous trouvâmes
une nombreuse compagnie, et on nous fit tant d’instances
aimables, qu’il fallut bien nous arrêter. Le dîner fut extrêmement
gai, toute la société d’un excellent ton, et j’eus le plaisir
d’y faire connaissance avec plusieurs personnes des familles les
plus recommandables de la Hongrie. Nous quittâmes ^cependant
cette aimable réunion dans l’après-dîner, pour continuer notre
route sur Nagy Mihaly. Le chemin est tout-à-fait en plaine, et
je ne rencontrai aucune des collines que ma carte de voyagé indiquait
dans cette partie; on laisse au loin, à la gauche, quelques
collines de sables-appuyées sur la masse calcaire,; et au-
delà commencent les dépôts de la formation trachytique. Nous
descendîmes à Nagy Mihaly chez le comte Albert Staray, qui y
possède un château arrangé nouvellement, et d’une manière
extrêmement agréable. L’architecte a profité très-habilement
de deux vieilles tours qui devaient jadis produire un fort triste
effet, et qui, réunies aujourd’hui par un portique, dont le comble
est en terrasse, ne ressemblent plus en rien à un château-
fort. L’intérieur est aussi décoré avec beaucoup de goût et
d’une manière très-élégànte, qui contraste singulièrement avec
la simplicité que présentent la plupart des habitations en Hongrie.
Auprès de Nagy Mihaly s’élève, dans la plaine, une petite BllUl:isofe Je
butte qui porte le nom de Kadika ( Kcidikci ïlegy), et qui est
entièrement composée de roches semblables à celles que nous
avons vues vers Pazdics,; au pied oriental de la.colline, se; trouvent
deux carrières où la roche est exploitée comme pierre à
bâtir : ce sont des roches solides très-compactes , de couleur
rougeâtre ou d’un blanc mat, dans lesquelles se trouvent une
assez grande quantité de petits cristaux de quarz, des cristaux
dé feldspath, et quelques petites lamelles hexagonales de mica ;
elles forment des couches horizontales, quelquefois assez ondulées,
à la manière dés dépôts de sables^ La massé en est, en
général, extrêmement fendillée, et présente des fissures dans
tous les sens. Dans quelques points, les fentes Sont remplies de
matières argilo-siliceuses, plus ou moins ferrugineuses,, et qui
présentent une espèce de jaspe opale. Dans la partie supérieure,
on voit ces roches devenir plus ou moins celluleuses, la pâte