montagnes qu’on laisse à la gauche, en passant, par une petite vallée
qui se dirige à Kuti. Pour rejoindre ensuite Palota, où passe
la grande route de Veszprim, il faut traverser un plateau assez
étendu, où je rencontrai ça et là des affleuremens de calcaire
magnésifère ; mais la nuit me prit avant d’être arrivé a l’extrémité.
Heureusement un clair de lune de la plus grande beauté,
etTomme je crois n’en avoir jamais- vu , quoique j’aie habité le
•midi de la France', où.cet astre se présente aussi avec une
grande magnificence, vint jeter sur la contrée une lumière azurée,
qui me permit de voir presque comme en plein jour. Des
m SjljjgÉj montagnes coniques se présentaient devant moi, et lorsque j’en
Paiou. approchai, je crus reconnaître distinctement des calcaires ma-
gnésïfères solides, et des sables calcaires à leur pied. Je ne m é-
tais pas trompé : les échantillons que j’avais, cassés aux roches en
place, à la base comme au sommet, les sables que j’avais ramassés,
se trouvèrent être en effet du calcaire magnésifère. Les parties so_
lides m’en offrirent une variété saccaroïde extrêmement jolie,.par
l’éclat nacré d’un grand nombre de petits rhomboèdres bases,
qui se trouvent dans de petites cavités, ou épars dans la masje
même. En arrivant à ces montagnes, on n’aperçoit pas trop
d’abord comment on pourra passer avec une voiture ; mais entre
deux pointes de rochers qui s’élèvent sur le plateau, en
quelque sorte comme deux buttes basaltiques, on trouve un
petit lac, ay bord duquel, à tout hasard, je fis tourner la voiture
; j’arrivai en effet dans une vallée où le chemin était très-
bien marqué; mais toute cette partie me parut tellement sauvage,
que je me crus un instant perdu, et que ce ne fut pas
sans étonnement qû’en mojps de dix minutes, après avoir tourné
une petite butte en saillie sur le chemin, je me trouvai sur la
grande route devant Palota. En attendant le souper qu’on me
R O U T E D E B U D E A U L A C B A L A T O N ,
prépara, j’allai encore me promener sur le grand, chemin, ne
pouvant me lasser d’admirer la beauté de la nuit ; j’aurais volontiers
continué ma route, si les chevaux avaient pu partager
mon enthousiasme.
Le lendemain j’étais éveillé avant le jour et j’avais réveillé
tous les .gens de l’auberge, suivant ma coutume; mais avant que
tout fût prêt, le temps se passa et je ne pus partir que fort tard-
En sortant de Palota, qui se trouve dans la plaine, à environ
160 mètres de hauteur au-dessus des mers *, on laisse à droite
les montagnes de calcaire magnésifère, dont la masse se dirige
du nord-est au sud-ouest ; mais on aperçoit dans la plaine une pointes de
multitude de petites buttes très-âiguës, dont les flancs sont dé- nombreuses
‘ \ • • • i . . au milieu de la dures lres-irreguherement,etquime parurent si extraordinaires, plaine,
quoique je visse assez clairement qu’elles étaient toutes calcaires,
que je quittai le chemin pour aller les visiter. En route,
je trouvai,'à la surface des champs, ou plutôt de la plaine
marécageuse qu’il faut traverser, une grande quantité de
calcaire à nummulites.'Toutes les buttes qui s’y élèvent sont
de calcaire magnésifère. En gravissant sur la plus haute, j’aperçus
qu’il s’en trouvait de semblables dans toute la plaine jusqu’au
pied des hautes montagnes qui l’entourent au nord, à
l’ouest et au sud. Elles sont comme ces écueils qu’on rencontre
à peu de distance au pied des montagnes battues par la mer,
et qui forment ces rescifs côtiers, si dangereux pour la navigation.
* j.3 Octobre 1818.
Palota , f Hauteur du baromètre. . . . . . .
y heures du -j Température...................... i 4gr*
matin. (. Beau temps.