
OU si elle la renferme à un état de combinaison avec la lignine
tellement forte , q u e lle ne réagisse plus sur l’iode ; car ni la
potasse ni l’acide azotique ne peuvent faire apparaître la teinte
bleue. Comme exemple des bois dans lesquels une substance
intercellulaire douée des propriétés indiquées plus haut remplit
les méats qui régnent entre les cellules ligneuses, on peut
citer le s ia n a : eMî'opoea, Ta xu s baccata, Torrega taxifolia, Viburnum
ïantana , Buxus sempervirens , Clematis vitalba.
Lorsque l’acide nitrique a dissous la substance intercellulaire,
les cellules de ces bois commencent à se séparer les unes des
autres (1), La matière intercellulaire est très visible dans les
cellules de beaucoup à’Algues (Himantalia larea, etc.), dans
lesquelles chaque cellule se trouve éloignée, séparée des cellules
voisines par une couche plus ou moins abondante de cette
substance. Là où elle n ’est pas visible, comme dans les Zygne-
ma, la séparation de chaque cloison in te rcellu la ire, soit spontanément,
soit par des procédés mécaniques, montre sans peine
qu’elle est composée par la soudure de deux cellules, qui, dans
les autres plantes, sont séparées l’une de l ’autre par la substance
intercellulaire.
Quoi qu’il en soit, c’est toujours par le contact immédiat, ou
par l’entremise de la substance in te rc e llu la ire , que sont en
connexion les éléments anatomiques des p lan te s, et jamais par
des fibres qui les relientles uns aux autres. Tantôt ils sont lâchement
unis comme dans les parenchymes en général ; tantôt ils
sont fortement adhérents entre eux , comme dans les prosen-
chymes. Dans les premiers, les cellules sont disposées sans
ordre appréciable, quand elles sont irrégulières. Si elles sont
d’égales dimensions, elles sont ordinairement en séries recti-
lignes, soit dansle sens horizontal, soit d an sle sens vertical. Les
cellules des séries voisines sont toutes à la môme hauteur ou
(1) H. Moui., Ex ame n de la ques tion: La, cellulose forme-t -elle la base de
toutes les membranes végétales {Annales des sciences nalurelles, Pw i s , 1 8 4 7 ,
t. VIII, p. 262).
alternes. Les prosenchymes ont leurs cellules disposées enséries
rectdignes ; li n ’y a que quelques Algues et Cliampignons où
les cellules flexueuses allongées soient diversementeritrelacées.
La subslance intercellulaire des Algues élevées se comporte
comme celle des Phanérogames. Celle des Champignons en
diifére beaucoup, car fac tio n de fe a u suffit pour la dissoudre.
Les espaces intercellulaires, lacunes ou cavités aériennes
laissées par les cellules, et qui ne sont pas remplies par la
substance intercellulaire, ne renferment que des g a z , des
liquides homogènes, de la gomme ou des résines sécrétées par
les cellules voisines. Mais elles ne contiennent jamais d’amidon,
de cristaux, ni du liquide granuleux que renferment les
cedules {protoplasma). Les espaces pleins de résine des Conifères
se rencontrent seulement dans les parties de fécorce ou
du bois formées àe parenchyme, et non dans le prosenchyme,
tissu fibreux, ou bois; ce sont des cellules qui se sont résorbées!
comme le fait a lieu souvent dans la moelle, etc., ou des cellules
qui ont un arrangement p a rtic u lie r, comme les cellules
desHydrochoris et Hippuris qui forment ces espaces. La gomme
existe, soit dans des celiuîes, soit dans des espaces inlercellu-
iaiies ou elle a été sécrétée par ces cellules.
6/i. — Deuxième ESPÈCE. — Il faut distinguer deux
choses aans ce que les auteurs classiques appellent la cuticule ;
ce sont : 1« la vraie cuticule, produit sécrété par les cellules
de î epiderme ; 2’’ les couches cuticulaires , qui sont les couches
d epaississement de celle des faces des cellules épidermiques
qui est en contact avec l’air.
65. — Cuticule vraie. La combinaison de l’iode avec les cellules
Haitées par fac id e azotique est très énergique; elle résiste
à 1 action de l ’air, à celle de f alcool bouillant, etc. La dessiccation
suffit pour faire disparaître l’iode qui a bleui les
parois des cellules qui n ’ont pas subi fa c tio n des acides (1).
La cuticule se place au premier rang parmi les parties dos
(1) H, M o h l , lo c , c i t ., 1 8 4 7 .
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