
nique n ’existe que dans l’enveloppe protectrice d’un très petit
nombre de Mollusques , dans la partie correspondant à la coquille
des Malacozoaires plus élevés en complication. Cette
opinion revient à celle qui consisterait à dire que l ’on ne
peut pas distinguer les animaux de la matière brute, parce que
la coquille des Mollusques renferme plus de sels d’origine minérale
que d’autres principes.
D’abord il importe de noter que la substance organisée des
parties constituantes essentielles de l’animal (e t non des
produits simplement protecteurs, comme les épitbéliums,
coquilles, etc.) diffère d’une manière absolue de la substance
organisée végétale par l’absence de cellulose ou des principes
voisins, avec prédominance des substances organiques azotées
comme principes constituants fondamentaux. Si maintenant
on envisage d’une manière générale la matière organisée, sans
distinction, d’une part, de celle qui forme les parties constituantes
essentielles, et, d’autre part, de celle qui forme les
produits protecteurs ou de perfectionnement, on observe que :
La substance organisée des végétaux se distingue de celle
des animaux par la prédominance des substances organiques
non azotées sur celles qui sont azotées, et par l’existence (ou la
prédominance) de certaines espèces de principes cristallisables
d’origine organique (deuxième classe). Des faits analogues
s’observent à l’égard des principes d’origine minérale, mais ils
sont bien moins tran cb és; c’est-à-dire qu’à cet éga,rd la substance
organisée des plantes et celle des animaux dilfèrent peu.
Les deux substances ne diffèrent pas quant au mode d’union
molécule à molécule des p rin cip es, ni quant aux caractères
fondamentaux de ceux-ci qui font qu’on les range en trois
classes.
Il ne faut, par conséquent, pas être étonné de voir des actes
moléculaires qui se passent dans les deux espèces de substances
être de même ordre; les pbénomènes de nutrition, en
un mot, être analogues. C’est par la présence de principes
d’origine minérale dans toute substance organisée, c’est aussi
par la présence d’une très faible proportion de substances organiques
dans les couches solides e t liquides du globe , que
les êtres organisés se rattachent au globe te rrestre au point de
vue môme de leur composition intime ou immédiate ; c’est
par là que se manifeste d’une manière énergique le u r soumission
fatale au monde extérieur.
Mais la matière organisée n ’est pas toute liquide ou amorphe,
elle se présente presque partout où elle est solide à l’état
de petits corps ayant une forme et une structure spéciales,
qu’on appelle des éléments anatomiques (fibres, cellules,
tubes, etc.). C’est lorsqu’on arrive à leur étude que f ê tr e vivant
se distingue des corps bruts, et l’animal du végétal, par
cette structure seule qui frappe au premier coup d’oeil, dès
que fo n s’est placé dans les conditions physico-chimiques qui
permettent de f apercevoir. Dès lors la substance organisée
cesse de se rattacher au monde extérieur par des faits de constitution
intime ou moléculaire. Dès lors les espèces de corps
organisés ont encore des caractères d’ordre mathématique
(forme, volume, etc.), des caractères d’ordre physique (consistance,
couleur) , et des réactions chimiques qui continuent à
montrer leur dépendance et leur soumission aux lois qui ré gissent
les coi’ps bruts ; mais ils ont de plus des caractères
d ordre nouveau, ceux de structure ou d’ordre organique que
ne présentent pas les précédents. Ce fait établit à l’égard de
ceux-ci une certaine indépendance qui leur est propre. Cette
indépendance, plus manifeste encore au point de vue dynamique,
chez f ê tr e en action qu’au point de vue anatomique,
a par cette raison été souvent exagérée, e t même regardée
comme entière e t absolue.
Dés qu’on envisage les éléments anatomiques, les différences
entre les corps bruts et les corps organisés, entre les animaux
et les végétaux, ne sont plus caractérisées par de simples
degrés dans la proportion des principes qui composent leur
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