
Ainsi, dans l’absorption, c’est le corps entrant du dehors an
dedans qni traverse molécule à mrlécule la matière organisée
qui ne change pas ou presque pas, à moins qu’une partie ne
s unisse moleculaircmeiit là la matière traversée ; tandis que ,
dans le cas de pénétration, c’est le corps qui esl traversé qui
disparaît molécule à molécule devant celui qui pénètre, lequel
ne change que dé place, et non d'état.
C’est donc ti to rt que quelques auteurs (1) se sont servis dn
mot absorption pour désigner le fait du passage des poussières
de charbon dans les capillaires de l’intestin, et de là dans le
foie , le poumon , etc. Il y a eu là confusion de deux phénomènes
essentiellement différents en un s e u l, et erreur par
emploi d’un seul mot pour les désigner. Quel que soit l’état de
division extrême des particules, il n ’y a pas absorption, il n ’y
a toujours que pénétration de la manière définie plus haut.
C’est, par conséquent, avec raison que quelques chimistes
ont insisté sur la nécessité de l’état liquide ou de dissolution
des corps, pour qu’ils soient absorbés. Mais c’est à to rt que
confondant aussi en nn même ordre d’idées les deux ordres de
faits essentiellement différents , ils ont conclu de la nécessité
de l’état liquide pour l’absorption à l’impossibilité du passage
des poussières. Les deux faits ont lieu, mais sont différents
à la fois par la nature des corps qui traversent, et par les phénomènes
qu’ils produisent dans la matière traversée. Les confondre
est commettre une erreur, et, par suite, se placer sur
un terrain où il est impossible de s’entendre.
Les végétaux parasites n ’ont pas d’autre action sur les êtres
qui les portent que celle que je viens de décrire. Sauf le Bo trytis
d e là muscardine, tous ont une action purement locale, à
moins qu’ils ne se multiplient considérablement. J ’ai exposé
( 1 ) O E s t e r i .e n , S u r l ’a h so rp lio n des su b sta n ces insolubles {A rch iv e s g én é r.
de m éd e c in e , 18 4 8 , t. XVII, p. 472. — A l d e r t s M e n so n id e s , De a b so rp lio n e
m o le c u la r um s o lid a r vm n o n n u lla , Tra jccl i .id Ulienuni, 1848. A rch iv e s g é n
é ra le s de médecine, 18 4 7 , t. XX, p. 80.
HYPOTHÈSES SÜR EUX COMME CAUSES d ’ÉPIDÉMIES. 287
plus haut ce que cette action offre de commun à tous les an imaux
qui les portent. C’est donc en parlant de chacun de ces
êtres en particulier que ce sujet sera traité plus longuement.
Hypothèse sur lesvégétaux parasites comme cause d'épidémies.
— De temps à a u tr e , surtout à l’époque de grandes épidémies
affectant l’iiomme ou les animaux domestiques, on a supposé,
et l’on voit encore supposer que ces maladies sont le résultat
de l’action de quelques végétaux microscopiques. Mais dans
aucun de ces cas la présence des parasites dont l ’existence a
été admise n ’a été constatée. Il n ’y a donc pas à en parler ici.
Plus loin je traiterai des corps considérés comme des productions
végétales qu’on a décrites dans les déjections cholériques.
L’hypothèse des parasites comme cause de ces maladies est
seulement indice d’une tendance à rechercher les conditions
extérieures d’existence des affections générales dans des modifications
de la constitution intime des êtres ; dans des modifications
de leurs derniers principes ou éléments qui ne sont
visibles qu’au microscope ; en un mot, dans des altérations de
leurs principes immédiats ou de leurs éléments anatomiques.
Cette tendance, quoique grossière , est juste au fo n d , en ce
que les maladies générales sont caractérisées, en effet, par des
changements survenus dans la quantité et la nature des principes
immédiats et des éléments anatomiques des humeurs ou
des tissus. Seulement elle est prise, dans ces cas-là, en sens
inverse de la réalité ; en effet, les auteurs dont je parle p ren n
en t pour cause de l’affection la présence de végétaux microscopiques
(dont l’existence, du reste, n ’a pu être constatée dans
les maladies dont ils parlent), tandis qu’on a vu quelques affections
générales devenir causes du développement des végétaux
de très petit volume {Cryptococcus). Les conditions de développement
des affections épidémiques sont plus générales que
celles qu’on leur attribue ainsi eu les supposant dues à un végé-
lal siégeant dans un seul appareil de l ’économie. Elles ont en