
274 VÉGÉTAUX PARASITES DE l ’h OMME ET DES ANIMAUX,
chargés que d’acide carbonique. Ce gaz, du reste, est favorable
au développement de l’Algue du ferment et espèces voisines,
tandis que beaucoup de Champignons absorbent de l’oxygène
et reje ttent de l’acide carbonique.
Les conditions d’bumidilé de l’atmosphère favorisent le
développement des végétaux dont nous parlons ; les cavités
du corps dans lesquelles on en trouve souvent les remplissent
au plus haut degré.
C. ■— ■ Les conditions de température que présente le corps
des Mammifères sont des plus favorables au développement
des végétaux, surtout dans les cavités naturelles.
Quant aux animaux à température variable, il est facile
d’observer que plus la température ambiante est élevée, plus est
rapide le développement des Algues ou des Champignons dont
les spores ont trouvé sur eux un lieu convenable pour germer.
3Iodification du milieu dans un hut thérapeutique. — Une
fois connus les milieux normaux dans lesquels se développent
les végétaux parasites des animaux, il est possible de chercher
cà les rendre impropres à la nutrition de ces êtres. C’est
ce qu’a bien senti M. Bazin pour les parasites de l’homme (1).
Une seule méthode était en possession de guérir le favus,
sinon toujours , du moins pour la plupart des cas , la méthode
épilatoire des frères Mahon ; mais cette méthode, avec les
poudres et les pommades dont les auteurs ont gardé le secret,
ne guérit le mal, le plus ordinairement, quand il est invétéré,
qu'après quinze ou dix-huit mois de traitement. Elle ne le guérit
pas toujours ; on a vu un grand nombre de porrigo
scutiformes récidiver après avoir été soumis, pendant des années
entières , au traitement des frères Mabon.
Les mentagres , dans beiiucoup de c a s, n ’étaient pas attaquées
avec plus de succès. Combien n ’a-t-on pas vu de menta-
greux faire un séjour de dix mois et plus à l’hôpital Saint-
( I ) Bazin, Recherches s u r la n a tu r e el le tr a item e n t des te ignes. Par is , 18S3,
i n -8, p. 7 5 -7 8 .
Louis ; heureux encore, quand six semaines, deux mois après
leur sortie de 1 hôpital, ils ne se voyaient pas repris de l’alfec-
tion pour laquelle ils y étaient entrés.
Bien que la teigne tondante n ’entraîne presque jamais après
elle une alopécie p erm an en te, comme le favus , sa facile propagation
par contagion dans les écoles et les pen sio n n ats, et
sa ténacité, souvent fort grande, avaient appelé sur elle toute
l’attention des hommes à qui nous devons de connaître cette
intéressante affection. Le traitement des frères Mahon, dirigé
contre elle, a réussi; mais il n ’en abrège pas la durée plus que
les moyens qui ont été indiqués par M. Cazenave.
Me fondant, dit M. Bazin, sur la nature et le siège des teignes,
j ’ai dirigé contre elles un traitement rationnel, parasiticide,
exclusivement local, me bornant à fortifier la constitution
quand elle était appauvrie.
Ce traitement local a pour but de mettre le Champignon
partout en contact avec l’agent destiné à éteindre le principe
de vie dans la production végétale. Or il est évident qu’une
condition nécessaire pour atteindre ce b u t , c’est d’abord
d épiler. Sans épilation il n ’y a pas de guérison certaine ;
quand on a détruit ou enlevé la partie libre, extérieure du
Cbampignon, il reste encore la partie intra-püeuse e t intra-
cutanée, cpA reproduira infailliblement le mal, si l’on ne parvient
à l’extraire.
L’épilation est d’autant plus nécessaire, que le Champignon
attaque des poils plus enchâssés dans la profondeur de la peau
et plus multipliés dans le même bulbe. Si les poils sont petits,
isolés, s’ils sont déracinés et emportés avec les croûtes, comme
cela a généralement lieu sur le corps, ou conçoit que la teigne
puisse guérir sans épilation. Si la chevelure est épa isse, si
les poils sont s e rré s , s'il y a beaucoup de poils follets , une
seule épilation ne suffira pas, il en faudra plusieurs.
L’épilation n ’avait été conseillée que pour un seul genre de
teigne, le favus; il n ’en était nullement question pour la men