
6 6 VÉGÉTAUX PA RAS IT E S DE l ’ üOMME ET DES ANIMAUX,
base les fait cesser aiissitùl; en un mot, on voit souvent des
corps sans àme, mais on ne voit aucime àme sans corps.
Ainsi la vie n ’est pas seidement particulière à certaines substances
organisées sous certains modes. De plus, elle ne se
montre jamais (jue temporaire cbez les molécules qui la comp
o rten t, en sorte que tout organisme devient inerte et bientôt
se dissout si ses matériaux ne sont point assez renouvelés. Nous
ue pouvons pas plus expliquer cette instabilité que cette spécialité.
Il faut concevoir l ’une et l’autre comme de simples faits
d ontia réalité est incontestable, mais qui resteront irréductibles
à d’autres. Nous ne saurons jamais pourquoi l’oxygène, l’by-
drogène, l’azote e lle carbone sont susceptibles de vivre, tandis
que le chlore, le soufre, l’iode ne vivent aucunement. De même
nous ne pouvons savoir pourquoi la vitalité ne persiste pas
indéfiniment chez les matériaux susceptibles de l ’acquérir.
Biais ces deux mystères sont heureusement aussi oiseux qu’impénétrables.
La nutrition a pour conditions d’accomplissement les propriétés
physiques et chimiques des éléments anatomiques dont
nous avons parlé, mais elle n ’est pas une conséquence de celles-
ci; car il pourrait se faire qu’il y eût simplement endosmose
e t exosmose, sans combinaison ni décombinaison, ou encore
que la combinaison re stâ t fixe. C’est ce qui a lieu dans les corps
d’origine inorganique; d e là vient qu’on leur applique l’épitliète
de corps bruts ou non vivants. Quand ce fait seul a lieu de la
sorte dans les corps organisés, on dit qn’ils sont morts, c’est-
à-dire qu’ils ne jouissent plus que dos propriétés d’ordre inorganique.
Au point de vue morbide, il pourrait se faire que les éiéments
anatomiques fussent placés dans des conditions telles
que la nutrition devînt plus rapide ou plus lente, sans autre
modification du re s te ; ce cas ne peut qu’être supposé. On ne
connaît encore aucune maladie dans laquelle l’un ou l’autre
de ces faits ait été démontré comme existant seul ; ce seraienl
les seules maladies sans altérations de la substance des éléments
qu’on pourrait supposer, et encore faudrait-il étudier
les changements survenus dans les conditions nécessaires à
i’acconqjlissement de la nulrilion.
C’est sur la nutrition que reposent toutes les autres propriétés
vitales ; c’est elle qui fait dire des corps organisés qu’ils
sont vivants, existants; sans elle ils ne pourraient accomjilir
aucun autre acte que ceux offerts p a rle s corps bruts.
27. — La vitalité fondamentale seule, commune à tous les
êtres organisés, consiste dans leur continuelle rénovation matérielle,
unique attrib u t qui les sépare universellement des corps
inertes, où la composition est toujours fixe. Toutes les autres
propriétés vitales reposent d’abord sur cette existence nutritive,
résultant d’un suffisant conilit enti’e l’absorption et l’exhalation
que cbaque masse vivante exerce sans cesse sur le milieu correspondant.
28. .— Assimilation et désassimilation.—(Voyez Chimie ana-
rnique, t. P fip . 218 à 221 et 224 à 226)
29. — A la propriété de se nourrir que possèdent tous les éléments,
c’est-à-dire à la propriété de se combiner incessamment
avec les substances qui pénètrent en eux par endosmose, et d’abandonner
en même temps, par décombinaison, des principesqui
sortent par exosmose, sans que pour cela ils cessent d’exister,
se rattachent deux autres propriétés qui sont secondaires. Ce
sont la propriété à'absorption et celle de sécrétion.
Ces deux propriétés sont des cas particuliers de la nutrition
ct chacune d’elles se rapporte plus essentiellement à l’un de ses
actes chimiques élémentaires. L’absorption se rattache au fait
de combinaison qui a pour condition pliysique d’accomplisse-
mcut l’endosmose, et la sécrétion au fait de décombinaison ou
de décomposition ({vii a pour condition physique d’existence
l’exosmose.
C’est pour cela (pu; Xabsorption et la sécrétion reçoivent
depuis loiigiemps le nom d’actes de la rie de nutrition, quand on
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