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pent à l’infection au centre des lieux les plus maltraités, et
pourquoi leur tour arrive, cependant, de subir le malbeur
commun , lorsque quelque négligence , trop de confiance dans
des procédés peu rationnels, ou des conditions atmospbériques
très rares viennent détruire le prestige (1). »
P ar conséquent, il faut bien savoir que lorsqu’un auteur parle
de Muscardine innée, spontanée ou accidentelle, ce n ’est pas la
spore du végétal dont la formation est innée, spontanée ou
accidentelle. C est sa transmission ou sa pénétration dans le
corps, ou bien les altérations des humeurs, en permettant
la germination, qui sont accidentelles. Ce sont ces altérations
avec lesquelles l’animal est né, ou qui se sont produites d’elles-
mémes par suite des mauvaises conditions dans lesquelles les
oeufs ou les Vers ont été placés, c’est là ce qu’on appelle inné
ou spontané. Et il importe d’observer qu’on imagine, par ces
expressions de création h um a in e , une force agissant d’elle-
même, quand il arrive que nous ne pouvons nous rendre compte
d’un phénomène, faute d’avoir tenu compte de toutes les données
du problème.
Donc les circonstances qui paraissent favorables au développement
de la Muscardine sont celles qui ont pour premier résulta
t une altération des humeurs ou des organes de l’animal
vivant, et c’est à la suite de cette altération que le parasite se
développe, une fois qu’il s’est logé dans l ’insecte, et devient
à son tour cause de lésions qui entraînent la mort.
La maladie du V e r , probablement très légère et de peu
d’importance, sans la présence des spores, précède la germination
de celles-ci. Le développement du Botrytis est donc bien
plutôt consécutif aux modifications des humeurs que cause de
celles-ci. Tout en évitant les conditions d ’arrivée des spores,
c'est principalement sur le Ver e t la conservation de son état
normal que doit d’abord porter notre sollicitude.
(1) R obinet, La Muscardine ; dos causes de cette maladie, etc. Par is 1843
p. 1 7 -1 8 , in -8.
Les faits dé introduction artificielle des spores ne sont pas en
contradiction avec ce qui précède, car la piqûre pratiquée pour
introduire le mycélium et les spores est suffisante pour déterminer
ces modifications des h um e u rs, d’abord loc alement,
puis peu à peu dans toute féconomie. Il n ’est pas impossible
que la pénétration n a tu re lle , dans les trachées ou dans les
tissus, d’une certaine quantité de ces germes ne gône la respiration,
etc., au point de modifier les humeurs jusqu’au degré
permettant la germination de ceux-ci.
On voit de plus, d’après tout ce qui précède, que lorsqu’on
parle de Muscardine épidémique, il faut entendre que pendant
toute une saison, que dans tout un pays, se rencontrent des
conditions extérieures qui amènent l’altération des humeurs
de la plupart des Vers, sauf celles des plus forts, et par suite
favorisent la germination des sporules sur la plupart. Car quiconque
a vu le nombre, la petitesse et le facile transport des
sporidies du Botrytis, comprendra aisément qu’il est impossible
de trouver un lieu suffisamment isolé pour faire une expérience
dans laquelle on sera assuré d’éviter complètement
l’arrivée de ces germes.
Du reste, en attendant que les données précédentes soient
pleinement confirmées par fexpérience, je crois devoir reproduire
ici les conclusions d’un travail important de MM. Guérin-
Méneville et E. Robert (1).
« 1° La Muscardine est une maladie contagieuse produite,
chez les Vers à soie et cbez d’autres insectes, par la végétation
d’un Cryptogame du groupe des moisissures, découvert par
Rassi et nommé Botrytis Bassiana.
» 2” Cette plante ne peut se développer que dans le corps
des Vers ou des insectes juvants très sains et très vigoureux;
elle se propage par ses graines ou sporules, qui sont déposées
(1) GuÉniN-MÉNEViLLE e t E ugène R obert, De la M u s ca rd in e (Lettre à M. le
rheval ier Bonafous , de T u r i n , Sainte -Tul le (Bas ses -Alpes ), ao û t 1847 ; e t
An n a les de l’a g r icuU u r e fr a n ç a is e , Pa r i s , 1847, in -8 . p. 7).
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