
3A VÉGÉTAUX p a r a s i t e s RE l ’hOMME ET DES ANIMAUX.
Ce caractère d’ordre organique est au point de vue anatomique
le pendant du théorème physiologique. Lorsqu’il cesse
d’exister, l’être organisé cesse d’exister, comme, lorsque le
double mouvement dont il vient d’être question s’arrête, on dit
que la vie cesse, ou que la mort a lieu.
Pris en lui-môme, ce caractère d’ordre organique prend le
nom d’oRGANiSATiON. Tout corps qui le présente a une organisation,
est organisé.
11 n ’y a vie que là où il y a organisation (1), mais il n ’y a
pas nécessairement vie partout où il y a organisation ; il faut
pour cela un ensemble de conditions extérieures à l’être organisé.
Alors tout être qui présente une organisation quelque
simple qu’elle soit, est doué d’une au moins des propriétés vitales
; la plus simple d’abord, celle que nous venons de signaler,
la nutrition, ou bien il en a été doué.
Par conséquent, la membrane des cellules végétales, celle
des cellules animales qui en ont u n e , ou la masse totale des
cellules dont la paroi n ’est pas distincte de la cavité, sont organisées.
Le noyau, le nucléole, les granulations moléculaires
aussi sont organisés. Ils présentent le degré d’organisation
le plus simple. Ils ont une organisation, car ils sont formés de
substance organisée, c’est-à-dire constituée d’espèces nombreuses
de principes d’ordres divers unis par dissolution réciproque.
Il en est encore de môme de la matière homogène
unissante, de la matière amorphe des tissus d’aspect colloïde,
de la capsule amorphe du cristallin, etc.
16. •— Nous retrouverons ma intenant ce caractère d’organisation
le plus général de tous dans toutes les parties du corps ;
comme parto u t aussi nous y retrouverons la propriété de nutrition,
qui est la plus simple et la plus générale de toutes, celle
sur laquelle reposent toutes les autres. Mais en outre plus on
(1) Ch . R o bin , D u m ic ro sco p e e t des in je c tio n s , e tc . P a ris , 1 8 4 9 , in -8 ,
2 ' p a rtie .
ORGANISATION ET STRUCTURE. 35
avance, plus ces caractères vont se développant et prennent
de n e tte té ; car non seulement on y trouve la substance o rg a nisée,
mais on y remarque en outre une modification particulière
de celle-ci dans chaque élément, chaque humeur, etc.
Enfin chacune de ces parties a déplus un autre caractère d’ordre
organique qui lui est propre; comme en même temps elle oifre
un attrib u t dynamique, physiologique ou vital correspondant
qui lui est spécial également. Ainsi il y a dans chaque organisme
autant de caractères d’ordre organique cp ’il y a d’ordres
de parties distinctes qui le constituent. Chacun des caractères
propres à fu n des ordres de parties plus simples se retrouve
dans celles qui appartiennent à un ordre plus élevé en complication,
mais il s’en trouve en outre un de plus au moins.
Chacune de ces parties est également douée de la propriété
de nutrition, en outre d’une ou de plusieurs autres propriétés
ou attributs d’ordre vital qui reposent sur celle-ci, sans pourtant
pouvoir être confondus avec elle.
17. — Par conséquent, donc, la cellule végétale ou animale,
on tout autre élément ayant forme défibré, de tube, etc., sont
aussi organisés. Ils ont d’abord ce caractère d’être foi’més de
substance organisée, caractère qui ne se retrouve dans aucun
des corps du règne minéral. Il y a même des éléments qui n ’ont
que ce caractère-là, telle est la substance homogène du ca rtilage,
celle de la capsule du cristallin, etc. 3Iais en général
chaque élément anatomique a de plus un autre caractère d’ordre
organique, caractère qu’on ne retrouve nulle p a rt ailleurs que
dans les corps vivants: c’est d’avoir une structure, c’est-à-dire
d'être construit de parties diverses de cette substance organisée;
de parties qui ne sont pas semblables, qui ont des caractères
variés de forme, de volume, de consistance, de couleur, de solubilité,
parties diflerentcs en outre par leur composition chimique.
Dans une cellule, la masse de la cellule, le noyau, le
nucléole, les granulations diverses, en sont des exemples.
Ainsi prise en elle-même, la matière organisée n ’a pas de