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vniie coiuiexilé est tellement contingente, que pendant notre
longue eidance, individuelle ou collective, nous supposons
volontiers ré tc rn ité d’existence. La mort doit donc être lina-
lemcnt regardée comme une seconde loi biologiijue, aussi
universelle que la première, qu’elle suppose sans en ré sulter.
Leur liaison constante fournit même un des caractères
généraux de l’existence organique. Mais la difficulté que nous
éprouvons souvent à bien distinguer ces deux existences con-
lirme assez notre peu d’inclination à supposer toujours nécessaire
pour l’ime la loi qui ne convient presque jamais à l’autre.
De la rénovation continue qui caractérise la vie universelle, il
ne résulte réellement que l’obligation de croître d’abord, et
de décroître ensuite, à moins d’un parfait équilibre entre l’absorption
et l’exhalation. Aucune contradiction théorique ne
nous empêcherait de concevoir cette alternative comme indé-
liniment répétée cbez le même être, sans y interrompre jamais
la continuité vitale. La théorie générale de la mort, quoique
nécessairement fondée sur celle de la vie, en est donc au fond
entièrement distincte. Elle se trouve jusqu’ici moins avancée,
n ’ayant presque jamais inspiré de recherches systématiques.
32. — A la propriété de se développer que possèdent les éléments
anatomiques, se rattach en t pdusieurs propriétés secondaires
qui la supposent toutes sans en être une suite nécessaire,
mais qui ne sont pas aussi distinctes du développement que cette
propriété l’est de la nutrition. Toutes n ’ont pu se déduire ni
de la nutrition ni du dévelopjiement, mais elles ont été découvertes
expérimentalement. Toutes sont des cas [larticuliers du
développement et ne se manifestent que dans certaines conditions
spéciides, dans des cas plus ou moins restreints. Les unes
sont plus générales et plus simples (|ue les au tre s; ce sont
Varrêt de développement, la déformation, Y hypertrophie et
Vatrophie. Toutes les espèces d’éléments, sans distinctioti, sont
susceptibles de les présenter, mais elles ne se manifestent
jamais sur tous les éléineiils d’une même es[)èce : quel que
A l i ü È T DE DÉVELODi 'E. l lENT. DÉEü i l .MA' i lOX. 73
soit le corps organisé qu’on observe, la plujiart olfrent ordinairement
le développement normal.
Les autres ¡iropriétés soint la métamorphose et la liquéfarAion.
Du ue les observe que sur certaines espèces d’éléments, sur ceux
seulement qui ont la conformation dite étal de cellule.'ïoui&ü les
cellules ne jouissent pas de la propriété de se métamorphoser,
et celles qui se métamorphosent n ’ont pas la propriété de se
liquéfier. Au contraire, tous les éléments, sans exception ,
jouissent des propriétés de se nourrir, de se développer et
celle de naître.
1° Le développement d’un ou de plusieurs éléments peut ue
pas atteindre les limites ordinaires; arrivé à un certain degré,
il cesse, Y assimilation ne l’emporte plus sur la désassimilation :
il y a égalité entre ces deux actes élémentaires, égalité qui peut
durer plus ou moins longtemps. Dans ce cas, on dit qu’il y a
arrêt de développement. C’est là un fait anormal. Ail spontané
ou tératologique ; beaucoup de cellules végétales cl animales,
des épitbéliums ou autres, des ovules ainsi que des fibres, eu
offrent des exemples.
2" L’accroissement peut atteindre son degré habituel ou
non, et l’élément prendre une conformation particulière, non
ordinaii'e. Au lieu de sefaire uniformément, le développement
peut avoir lieu d’une manière plus prononcée dans une de ses
parties que dans l’autre , ou vice versâ : on dit alors qu’il y a
déformation. Si donc les éléments ont la propriété de se développer,
on peut en outre, dans certains cas particuliers, voir
apparaître en eux celle de se déformer, comme ils ont celle de
s’arrêter avant d’avoir atteint leur développement complet,
dans des cas également accidentels. Voici encore un phénomène
qui ren tre dans les faits anormaux et constitue les cas
tératologiques proprement dits on déformations. On en trouve
des exemples nombreux dans tous les éléments qui ont la
forme de cellule, dans des fibres et des vaisseaux des plantes,
dans des fibres animales, etc.
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