
plexes. Ces organismes les plus simples comprennent les animaux
et les végétaux infusoires, appelés aussi unicellulaires,
en raison de la simplicité de leur constitution, et parce que
réellement ils ne sont formés que par un seul élément anatomique
ayant les caractères fondamentaux des cellules,
I! ne faut, par conséquent, pas être étonné de voir que ces
êtres n ’ont pas d’oeufs, et se reproduisent autrement qu’à l’aide
d’un oeuf. Celui-ci, dérivant d’une cellule qui s’est métamorphosée
de manière à former un organe spécial, est souvent plus
complexe que beaucoup de végétaux et d’animaux infusoires
ou unicellulaires. Ces organismes ne se reproduisent en effet
que par segmentation, bourgeonnement, gemmation ; c’est-à-
dire par les Irois modes de génération des éiéments anatomiques
dans lesquels le nouveau corps naît directement aux
dépens de la substance de la cellule préexistante.
134. — Naissance par interposition ou accrémentition. Dans
les diverses régions énumérées page 213 on voit apparaître un
liquide incolore, mucilagineux comme une solution de gomme.
Ce liquide est le fluide nourricier, le blastème des plantes.
Bientôt il devient plus dense dans certaines places que
dans les autres. Dans ces parties plus denses à l’extrémité
des radicules, on aperçoit de petits points ou taches plus
transparentes. Ce sont autant de petites cavités qui s’agrandissent
peu à peu, et semblent refouler, amincir la substance
d’aspect gélatineux qui les entoure encore et paraît leur servir
de paroi (1). Dès leur apparition, ces cavités ont cbacime leur
paroi distincte formée de cellulose (2), tapissée par une utricule
primordiale , dans laquelle le noyau apparaît de très bonne
heure, et que l’iode fait voir avant que son opacité permette
de l’apercevoir (3) ; mais cependant on ne peut admettre
que la formation de l’utricule primordiale soit toujours
(1) Mi rbel , A r ch iv e s d u M u séum d ’h ist. n a t. Paris , 1 8 3 9 , in -4,
(2) U n g e r , loc. c it., 1 8 4 4 .
(3) H, M o u l , toc. c i t., 1844.
liée à celle d’un noyau , comme le soulient H. Mohl {loc. cit.,
1844). Cette paroi des cellules est d’abord molle et assez
épaisse , et la ligne de contact de celles qui se pressent l’une
contre l’autre n’est pas visible , quoiqu’on puisse les isoler et
montrer que leurs enveloppes sont distinctes les unes des
autres dès leur origine. Ces parois deviennent plus minces,
plus fermes, mieux limitées, à mesure que la cellule g ran d it;
en même temps cbaque c e llu le , de sphérique qu’elle é ta it,
devient polyédrique par suite d e là compression qu’elles se font
éprouver mutuellement. Plus tard apparaissent des granulations
dans leur contenu qui, avant, était très transparent et homogène.
Lors de la production des bourgeons et des racines, le p h é nomène
se passe de la même manière. On voit d’abord entre
l’écorce et l’aubier un épancbement de matière gélatiniforme,
constituant un petit amas ou mamelon. Dans le principe on
n ’aperçoit pas d’organisation bien manifeste dans cette masse ;
ce n ’est qu’insensiblement que des cellules y deviennent bien
évidentes , de la manière que nous venons de d é c rire , e t constituent
un tissu cellulaire uniforme dans le principe (1).
Il n a î t , en o u tr e , des cellules de toutes p iè ce s, de ia
manière que nous venons d’indiquer en parlant des bourgeons,
dans l’organisme végétal déjà formé, mais encore pourtant à
l’état embryonnaire : telles sentie s plantes dont l’embryon prend
déjà, dans la graine , un grand accroissement. Il s’en produit
ainsi dans la tigelle, qui se disposent en une couche circulaire
plus ou moins continue, circonscrivant un cylindre central de
tissu cellulaire; elles représentent, à l'é ta t rudimentaire, la
couche ligneuse vasculaire du bois, el le cylindre du tissu cellulaire
central représente le tissu médullaire, une ébauche de la
( I ) T r é c u l , E x t r a i t d 'u n m ém o ire su r l'o r ig in e des r a c in e s , lu à l’Académie
(Ic.s sciences de Paris le 15 ju i n 1846 (A n n a le s des sciences n a tu r e lle s , Par is ,
18 4 6 , B o l , t. V , p . 349). — Recherches s u r l’o r ig in e des ra c in e s (Id ., Paris ,
1846, Bot . , t . VI , p. 303 et suiv.L — Recherches s u r l'o r ig in e des bou rg eo n s
a d v en tifs - là ., Par is , 4847, Bot. , t. VIII, p. 268).
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