
cuper de leurs caractères et de leur nalure, car ce végétal ne
se rencontre que dans les exsudations dn muguet et nullement
dans les exsudations franchement diphthériliques ou fibri-
neuses.. »
5IM. Rayer et Charco ont observé le muguet dans nn cas de
phlébite des membres supérieurs et inférieurs, survenue sans
causes connues chez une femme de vingt-sept ans. M. Depaul
et 31. Verneuil ont signalé un cas analogue chez une femme
jeune et de bonne constitution, atteinte de phlébite suite de
couches. 31. Depaul a fait remarquer qu’il avait vu plusieurs
fois le muguet se développer dans les phlébites graves suite
de couches (1).
IV. Nutrition, développement et reproduction.— SWou juge
par sa rapidité du développement de ce végétal, la nutrition s’y
accomplit avec une grande intensité.
La germination des spores se fait par simple allongement
de celles-ci. Il en résulte une cellule tubuleuse (pl. I, fig. 4, c, e).
Celle-ci se partage ensuite en deux par une cloison transversale,
et constitue alors un filament articulé formé de deux,
puis de plusieurs cellules placées bout à bout (fig. 5, h , l ) ,
parce que la cellule terminale se segmente à mesure qu’elle
grandit. La première cellule prend, du reste, quelquefois une
longueur assez considérahle avant de se segmenter (fig. 3, c.e,
k , l ) ; quelquefois même le tube commence à produire des
spores sans s’être partagé en plusieurs cellules (4) : il prend
alors une longueur aussi grande que celle des tuhes cloisonnés
(comparez fig. 3, 4, k, l, m, à fig. 5). Dans le mucus buccal,
à la surface de la muqueuse, à la température du corps, le
filament qui naît d’une spore a presque immédiatement le
volume qu’il conservera toujours (fig. 4, c, e, et fig. 3, e). Dans
le mucus buccal acide placé dans un vase, à la température do
15° à 18°, les tuhes sont d’abord grêles, et ne prennent ensuite
que peu à peu le volume qu’ils offrent quan d ilso n t atteint leur
(I) Procès-verbaux de la Société de biologie, 1851,
développement complet; et alors même ils restent toujours uu
peu plus grêles que les autres (comparez fig. 5, h , l à 4, c, d , et
4, c, d à f ig . 3).
La reproduction ou naissance des spores a heu par segmentation
du bout de la cellule terminale. Cette extrémité se renfle
d’abord (fig. 3, /c); le renflement est ovoïde ou sphérique. Quelquefois
la cellule présente plusieurs renflements et resserrements
placés à la suite les uns des autres (fig. 3, g ) , ce qui lui donne
un aspect toruleux. Peu à peu se forme une cloison complète
au niveau du resserrement {k , i , h ), là où les spores restent
encore assez longtemps adhérentes au hout du tube avant de
se détacher, et ordinairement ne tombent qu’après être devenues
sphériques (fig. 5, i , i) .
Le muguet se présente d’abord sous l’aspect d un certain
nomhre de petits points blancs, séparés les uns des autres
[m u g u e t d i s c r e t ) . C’est par multiplication et accumulation
des éléments de la plante à la surface et dans les intervalles
des cellules d’épithélium que se forment ces points blancs. Dans
le principe ils sont composés d’une masse d’épithélium plus
considérable que celle des végétaux qui adhèrent àcelle-ci, etleur
sont mélangés (pl. I, fig. 3 et 4). Il importe d’ètre prévenu de
ce fait, car on pourrait croire d’abord a des fausses membranes
ordinaires, lorsqu’on trouve que le végétal ne forme que la plus
petite masse de ces points blancs ; mais la couleur blanche est
due principalement au végétal.
A mesure que les points blancs deviennent plus nombreux ,
ils se touchent et se confondent de manière à constituer une
couche continue, blanchâtre, qni revêt toute la muqueuse et la
cache {m u g u e t co«/ÎMewQ. On trouve alors partout, soit des tubes
entrelacés ct mélangés à des cellules d’épithélium couvertes ou
non de spores qui leur adhèrent, et à du mucus plus ou moins
dense et contenant heaucoup de granulations moléculaires. Les
tuhes sont plus on moins grands, etsonventon en trouve qu’on
a hrisés (pl. I, fig. 6; pL IV, fig- 7).