
alors le diainp du microscope dans toule on seulement une
partie de sa largeur, sous lorme de iaisceau.x, feutrés et
({uehjuelbis ondulés ; il n ’est pas rare de voir des lils ([ui sont
isolés dans toute leur longueur. Ordinairement ces faisceaux sont
simplement courbés en demi-cercles , on décrivent de nombreuses
flexuosités enlre les amas d’épitliélium. On parvient
souvent à isoler de longs filaments et à voir leur implantation
dans les masses granuleuses qui leur servent de sol.
Je pense que c’est là leur développement normal, que les
petites baguettes décrites plus haut ne sont que la première
période du développement de ces végétaux, ct qu’ils sont détachés
par les mouvements de la langue on de la mastication
avant qu’ils aient pu atteindre toute leur croissance. De là ils
sont entraînés dans l’estomac ou le tube digestif, où peut-être
ils continuent à se développer.
Mode d'examen. — Pour voir leur implantation dans les
masses finement granuleuses sur lesquelles ils croissent, il faut
ràcler fortement la langue avec le dos d’un scalpel aussi loin
en arrière que possible. C’est iM. Lebert qui, le premier, m’a
fait remarquer que les baguettes qui flottent dans la salive sont
les filaments des Algues arrachés du sol dans lequel ils croissent,
et qui a été indiqué plus haut ; c’est lui aussi qui m’a fait
observer leur mode d’implantation, et depuis je l’ai constaté
très souvent. Il suffit, pour voir ces filaments dans les liquides
intestinaux, d’en mettre une goutte sous le microscope après
l’avoir recouverte d’une mince lamelle de verre. Leur transparence
fait qu’il faut les rechercher avec soin au milieu des
granulations moléculaires et des épilhéliums, etc., qui les accompagnent.
Le pouvoir amplifiant doit élre de 5 à 600 diamètres réels.
III. Milieu. — Comme heaucoup de plantes dn genre Leplo-
thrix, cette espèce croît dans un milieu humide. Ici il e stp a rli-
culièrement chargé de malières animales, fait souvent observé
dans les lieux où croissent les espèces voisines. La gangue
I.EI>TOT!;r,!X iU'OGALtS. 3/iO
amorphe (pi. I, fig. 1 et 2, a, a) granuleuse, sur laquelle les
filaments sont fixés par leur hase, paraîl formée do substances
organiques azotées, et provenir soit de substances alimentaires
déjà cn voie de putrélaction, maintenues réunies par leur
propre viscosité et par la salive; soit de détritus de cellules
d ’épithélium, ou de mucus desséché à la surface de ia langue
ct également envoie d’altération. Ce degré d’altération semble
prouvé par la présence des Vibrions, qui ne se rencontrent que
là où a lieu la putréfaction des substances azotées ; il est
prouvé aussi par ce fait que le développement du végétal est
d’autant plus grand que les substances sont plus altérées et
fétides.
L’état de la température du corps paraît favorable à leur développement,
car j ’ai vu qu’il cessait ou se ralentissait considérablement
lorsque le végétal est enlevé du lieu où il croît
liahituellement, bien qu’il soit maintenu dans un milieu
humide.
Les liquides de l’estomac et de l’intestin ne semblent pas
un milieu favorable au développement du v é g é la l, car là on
ne rencontre que des tubes très courts, généralement isolés,
très rarement implantés sur leur gangue (fig. 1, hj. On ne les
trouve pas disposés en faisceaux comme dans la bouche ('fig. 2).
Il ne paraît pas, d’après ces fails, que ce soit dans ces parties
du tube digestif qu’ils se sont développés, mais dans la cavité
buccale, d’oii ils ont été entraînés plus loin par les mouvements
de déglutition.
M. L. Corvisart a observé ces mêmes haguettos dans un liquide
brun noirâtre très foncé, retiré de l’estomac d’unefemme
icténque, sur laquelle on trouva à l’antopsie toutes les lésions
anatomiques de la fièvre jaune. Ce liquide, au milieu de nom-
hrciix corpuscules de sang non encore altérés, contenait une
quantité prodigieuse de ces pclils bâtonnets, de longueur inégale;
les plus longs étaient, pour la plupart, hrns([ucment
coudés sous nu angle ohius variable. J ’ai constaté roxactitudc