
!* 'i.ê
"i!
Ik.
i 1
280 VÉGÉ'fÀtJX PARASITES DE l ’mOMME ET DES ANIMAUX,
les téguments et dans l’épaisseur des tissus ; de leur arrivée
chez l’homme par multiplication successive dans la profondeur
des bulbes pileux, bien qu il y ait adhérence intime entre le
poil et la gaine épithéliale qui tapisse le bulbe. J ’ai parlé aussi
de la pénétration des favi à une certaine profondeur dans le
derme; mais pourtant ils ne sont pas recouverts par lui et ne
deviennent pas sous-cutanés, comme on le voit pour les mycéliums
et les spores dont il vient d’être question. Il est nécessaire
de parler du mécanisme de cette pénétration, car il est
le même dans tous ces cas, sauf les différences apportées par
le volume du corps qui pénètre. En effet, lorsque celui-ci est
très petit, invisible à l’oeil n u , comme le sont les sporules
et filaments de mycélium , il est bientôt recouvert, caché
dans l’épaisseur des tissus, où il continue plus ou moins à se
développer, en produisant des effets variés suivant son siège ;
mais il importe de remarquer que le corps recouvert n ’agit pas
tout cà fait comme s’il était resté exposé à l ’air.
Voici maintencTnt quel est le mécanisme de la pénétration
des filaments de mycélium et des spores qui, arrêtées et fixées
â la surface de la peau, y ont trouvé les conditions d’humidité
et de chaleur nécesscaires à leur germination.
Du côté où n aît une cellule nouvelle aux dépens d’une spore
ou d’une autre cellule, celle-là s’enfonce peu à peu dans les
tissus. Ce fait peut être constaté expérimentalement, il peut
être vu pour les filaments du mycélium en particulier, qui
pénètrent dans les muscles et le tissu graisseux des Vers à
soie, etc. Dans les cas où les éléments du tissu sont peu adhéren
ts, comme on le voit pour les couches épithéliales de la
langue, des joues, etc., il y a simple écartement des cellules
d épithélium par les filaments de VOidium du muguet. Dans
certains cas où les tissus sont très d u r s , ou plutôt doués d’uue
résistance assez grande à la d éch iru re, bien que llexildes,
comme la coque extérieure des oeufs des Couleuvres, les filaments
de mycélium ne font que ramper à la surface du tissu;
ils lui adhèrent assez fortement par contact immédiat, établi
en quelque sorte molécule à molécule, à mesure du dévelo[)-
pement.
Dans le cas cité en premier lieu , les phénomènes de la p é nétration
de la cellule qui s’allonge ne sont pas seulement
mécaniques; il y en a d’organiques, sc passant dans les éléments
anatomiques (fibres, cellules, ou matière bomogène),
qui disparaissent devant le filament de mycélium qui s’enfonce.
C’estlà un fait général que tout corps plus dur que la substance
organisée qu’il louche en détei’mine peu à peu la résorption
du côté où est plus forte la pression. Il pénètre ainsi dans cette
substance du côté où est exercée celle-ci ; cette pression résulte
soit du propre poids du c o rp s , soit de ce que, bien que très
léger, visible ou invisible à f oeil nu , il est comprimé du côté
opposé par suite du jeu de quelque org an e ; enfin, elle peut
provenir de ce que, adhérent par une partie de son étendue, il
se développe et grandit molécule à molécule dans un sens,
d’où une pression lente sur les parties voisines : tel est le cas
des spores ou des filaments de mycélium dont il est ici question.
La matière vivante se résorbe, disparaît molécule à molécule
devant le corps solide, du côté où il s’allonge, du côté où
il presse sur celle-là. C’est ainsi que pénè trent les tubes du
mycélium. Leur petit volume fait que ce n ’est qu’après s’être
beaucoup multipliés qu’ils déterminent des accidents très prononcés
ou la mort. Jusqu’à ce moment, il n ’y a que gêne, ou
symptômes po rtan t sur l’ensemble des fonctions, sans que f une
plutôt que fa u tr e puisse encore a ttirer l’attention.
Dans le cas des f a v i , la multiplication des spores et des
autres parties du végétal détermine f agrandissement lent de
ces corps. Il en résulte une pression sur les parties molles, sur
les cellules de l’épiderme, et consécutivement sur les fibres du
derme; par le mécanisme expliqué ci-dessus, celles-ci sont déprimées
et même s’atrophient. Ce corps adhère, par son pourtour
surtout, à l’épiderme, ce qui l’empêche de faire saillie
\ ‘