
V. Action du végétal sur l ’homme. ■—■ La phlogose de la muqueuse
buccale, e t c ., est cbez les enfanls raffecliou dans laquelle
se développe le muguet. L’un des phénomènes suite de
cette phlogose, c’est le passage à l ’élat acide du mucus de
la bouche, etc., et aussi la formation d’épilhélium plus abondante
qu’à l’état normal; du moins sa quantité augmente dans
le mucus. Cet é ta t devient condition dén u tritio n ct de développement
de VOidium albica?is, Ch. R. L’acidité peut se
montrer, ainsi que je l’ai déjà dit, dans d’autres circonstances
où il n ’y a pas de phlegmasie de la muqueuse, telles que à
l’approche de la mort, à la suite des fièvres graves, de la
phthisie, etc. Le développement du végétal est ici un épiphénomène.
Il n ’a d’autre action sur l’être qui le porte que de
troubler la dégustation et de gêner les mouvements de succion
et de déglutition. 11 survient précisément lorsque les sécrétions
des muqueuses buccale ou même intestinale, quand il se
prolonge au delà du pharynx, etc., sont supprimées ou ralenties,
ce qui permet l’altération des humeurs qui humectent la muqueuse
en faisant cesser leur renouvellement. On ne peut pas
dire, par con séq u en t, qu’il détermine des modifications hien
tranchées des sécrétions de ces muqueuses.
Il disparaît facilement lorsque, par l ’emploi de différentes
espèces de gargarismes ou de collutoires légèrement alcalins,
particulièrement ceux formés avec parties égales de miel et de
borax, on vient à déterminer une sécrétion plus ou moins abondante
de salive. Il est facile de comprendre que ce ne sont là
que des adjuvants des moyens à employer contre l’affection
générale qui a déterminé des troubles dans les sécrétions.
Toutes les fois que le végétal est transporté expérirncnla-
lement ou naturellement sur une muqueuse ou autre membrane
présentant les conditions déjà signalées , convenables
au développement du v é g é ta l, il s’y multiplie rapidemcul.
C’est ainsi que le végétal peut être semé, transmis de la bouche
de 1 enfant à 1 aureole et an mamelon de la mè re , ainsi que
i’en ai rappelé précédemment des cas. Rerg a vu que du muguet
transporté sur la langue d’individus sains peut y pulluler avec
rapidité.
De la nalure des plaques d’aspect pseudo-membraneux du
muguet.— Las plaques des couches d’aspect pseudo-membraneux
du muguet ne présentent pas trace des éléments des
fausses membranes, et pas de globules de pus. Je n ’y ai trouvé
que des éléments indiqués précédemment; et déjà 3IM. Rerg
et Gruby n ’en avaient pas vu d’autres ; ce sont les filaments
tubuleux, les spores et les cellules épithéliales. Ces corps sont
disposés de la manière suivante pour constituer les plaques
de muguet.
On voit sur un fragment de celles-ci que les cellules épithéliales
forment une couche serrée du côté de la partie adhérente
à la muqueuse. Sur l ’autre face, au contraire, de larges
portions des cellules imbriquées sont couvertes de spores qui
y adhèrent fo rtem e n t, les c o u v re n t, et n ’en laissent voir
qu’imparfaitement les bords qui empiètent les uns sur les
autres. D’autres cellules libres , couvertes ou non de spores ,
sont mêlées avec des spores isolées on réunies en petits amas,
et avec les tuhes filamenteux du végétal qui s’entrecroisent en
tous sens. Ceux-ci rampent à la surface des pilaques du muguet,
au milieu des spores el des cellules épithéliales libres
(c’est-à-dire réunies entre elles seulement par le liquide visqueux
du m u c u s ), et forment uu réseau plus ou moins épais
de filamenls entrecroisés. Ces plaques sont molles , faciles à
déchirer , et c’est sur le bord des fragments ou sur quelques
filaments détachés daus toute leur longueur qu’on voit les
tubes libres.
M3I. Berg et Grnby ne décrivent pas le végétal d’après des
plaques prises dans l’oesophage, l’estomac, ou même 1 intestin.
Je n ’ai pu aussi étudier que celui de la langue et des joues ;
mais rien u ’auLorise à penser que la diflérence de siège entraîne
une différence de nature , puisque les caraclères exlé