
SECTION II.
Notions générales relatives à la blolaxic.
22. — Ayant exposé ce qui devait former cette section des
notions dans les prolégomènes du T ra ité des principes immédiats
que j ’ai publié avec 31. Verdeil (t. I, jiage 7 à 11 de ce
traité, qui a paru sous le titre de Chimie anatomique et physiologique,
etc., Paris, 1853, 3 vol. in-8 et atlas), je crois inutile
de les reproduire ici, et je renvoie à cet ouvrage.
SECTION III.
IVotlons générales relatives à la sc ience, ou théorie des milieux.
23 .■— On donne le nom de science ou théorie des milieux à une
science qui a pour sujet, d’une p a r t, le tout complexe que représentent
les objets qui entourent les corps organisés, puis, d’autre
piart, ces corps eux-mêmes, et qui a pour but ou objet la, connaissance
des conditions de relations réciproques offertes p a r le
premier a u x seconds; car ces conditions de relations sont
autant de conditions d’existence pour l’être organisé.
Les différents objets qu’étudie la cosmologie, comme les astres,
les corps terrestres et les agents physiques, les composés
chimiques, les êtres organisés qui nous entourent ayant été
examinés chacun séparément, en eux-mêmes dans les diverses
branches de la cosmologie, en anatomie et biotaxie, il faut les
envisager comme formant un tout dans lequel existent les
corps organisés. Ce tout est ce qu’on appelle le milieu. L e x périence
et l’observation pure ont montré que l’être organisé
ne peut être séparé du milieu sans cesser de vivre; il ne peut
en être séparéque par la pensée, mais non en réalité. Organisme
et milieu sont deux choses inséparables. Le niilien est, comme
on le voit, un tout très complexe, composé de gaz, de vapeur
d’eau, de chaleur, d’électricité, de corps solides bruts ct organisés.
Il n ’y a pas de milieu purement gazeux, purement liquide,
ni purement solide; mais il y en a qui sont principalement ga-
MILIEUX dans LESQUELS VIVENT LES CORPS ORGANISÉS. A3
zeux, Tatmosphèrc; principalement liquides, les eaux douces
et salées; principalement solides, les terres, les sables, la vase.
Il n ’y a pas de milieu qui ne soit électrique, lumineux jusqu’à
un certain point, et doué d’une certaine température ;
mais il n’y a pas de milieu uniquement constitué par ces agents.
Ce sont toutes ces parties diverses réunies qui forment le milieu,
et leur ensemble est nécessaire.
Il y a bien des milieux, comme les grottes profondes, qui
sont privés de lumière et sont habiles. Biais elles ne le sont
que par quelques uns des êtres les plus modifiables, c’est-à-dire
d’organisation déjà complexe, et fo n voit les organes qui
dans l’organisme sont en rapport avec cette portion du milieu
disparaître ; l’oeil est atrophié en tout ou en partie, assez
pour que fan im a l soit aveugle (Protée, Poissons, Écrevisses des
grottes du Kentucky, etc.). C’est qu’en effet f observation
montre qu’il existe une corrélation nécessaire entre f ê tr e organisé
et le milieu ambiant, comme il en existe une dans 1 organisme
entre ses parties intérieures et ses parties extérieures.
Aussi vient-on à faire disparaître trop de parties du milieu,
vient-on à le rendre trop simple ou trop complexe, alors trop
de parties de f ê tr e tendent à disparaître, ou trop deviendraient
nécessaires; les conditions d’existence cessent dans f u n et
dans f autre cas.
Ainsi, fexistenc e d’un être organisé suppose, pour qu’il
])uisse vivre, un milieu auquel il emprunte, dans lequel il re je
tte ; milieu nécessairement en rapport avec les parties ta n t
internes qu’externes de f ê tr e , mais surtout avec les parties
externes. Il faut donc connaître la constitution des milieux et
les lois de leurs relations avec les différents organismes avant
d’étudier les actes de ceux-ci; étude à laquelle conduit la biotaxie,
ainsi que le montre fb isto ire de la science (Lamarck),
mais qui en est po u rtan t différente. En un mot, avant d’étu-
dicr les actes des êtres organisés, il fau t connaître non seulement
l’organisation de ces derniers, mais encore les conditions
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