
moelle. Il ne laudrait, en ellet, pas croire que toutes les cellules
qui naissent au fur et à mesure de l’accroissement de l’embryon
végétal, et concourent ainsi cà son augmentation de volume,
dérivent nécessairement par cloisonnements successifs de celles
qui sont nées par segmentation du préembryon , lesquelles se
multiplieraient ainsi toujours en donnant naissance à des cellules
qui en proviendraient directement. Il n ’en est rien ; outre
les cellules engendrées de la sorte, il en naît qui so produisent
de toutes pièces, par génération nouvelle, spontanée en quelque
sorte. C’est pendcTiit, et surtout ciprès la germination, que
Je bait a lieu dcans la tigelle.
Dans la formation du bourgeon, au centre du mamelon
celluleux, de la production duquel nous venons de parler, naissent
de toutes pieces des cellules ovoïdes, disposées en un
faisceau unique contre 1 aimier, lesquelles, dès leur apparition,
présentent l ’aspect réticulé. Quelque petites qu’elles soient à
1 instant de leur naissanc e, elles ont déjà la disposition réticulée
; ce ne sont pas des cellules du tissu cellulaire (toutes
plus grosses et polyédriques ou sphériques) qui se métcamor-
phosent en cellules de cette espèce. Quandle bourgeon s’allonge,
de nouvelles cellules très petites naissent à la suite des autres, et
bientôt des cellules à fil spiral naissent à la suite des réticulées ;
quand les rudiments cellulaires des feuilles apparaissent, le faisceau
unique s’élargit et se divise pour envoyer de petits faisceaux
dans chacune d’elles. Par cette subdivision en plusieurs petits
faisceaux, se trouve circonscrit un cylindre de tissu cellulaire,
qui est la moelle à l ’état d’éb au ch e, comme ces faisceaux et
les cellules allongées qui les accompagnent représentent
l’ébauche des couches ligneuses. C’est ainsi que déjà l’étude do
la naissance des éléments anatomiques conduit à une esquisse
de la théorie réelle de l’accroissement des tiges. Durant la formation
des racines adventives, à la partie centrale de la base
du mamelon cellulaire radiculaire naissent des cellules ovoïdes
superposées en nn seul faisceau, origine du faisceau vasculaire
de la racine (Aspidium). Les plus récemment formées sont
toujours les plus petites, et dès leur apparition ces celiules destinées
à devenir les éléments des vaisseaux réticulés définitifs
ont, comme^dans les bourgeons, la disposition réticulée. Elles
naissent ainsi de toutes pièces, en s’interposant aux autres éléments.
Nous verrons plus loin que des cellules vasculaires naissent
sans avoir encore l’apparence réticulée, etc., au moment
de leur naissance, mais acquièrent peu à peu cette disposition.
135.-—-Ce ne sont pas seulement les cellules des trachées
de certaines parties des plantes, etc., qui, dans l ’individu déjà
formé, naissent par interposition, de toutes pièces, à l’aide et
aux dépens d’un biastème fourni par les cellules voisines et
possédant, dès leur apparition, leur cachet spécial. Le sac embryonnaire
chez les plantes phanérogames et la cellule mère
des archégones est dans le même cas. Au centre de la masse de
tissu cellulaire qui constitue le nucelle, apparaît avant la
fécondation une cellule qui, dès l’instant où on l’aperçoit, se
distingue déjà par sa forme ovale ou quelquefois sphérique des
cellules polyédriques de l’organe dans lequel elle naît. Elle
s’en distingue, en o u tre , par son contenu plus granuleux
et grisâtre q u i , si petite que soit cette cellule, présente
déjà uu aspect muqueux particulier, différent du liquide
homogène ou (dans beaucoup d’espèces) parsemé de grains
de chlorophylle, que renferment les cellules du nucelle. J ’ai
vu cette différence lors de l ’îipparition du sac embryonnaire
dans le nucelle des Ruta et de quelques Saxifrages. Ainsi
l'ovule ou sac embryonnaire des Phanérogames commence bien
])ar être une cellule, laquelle se métamorphose ensuite pendant
son développement en un organe spécial qui donne naissance,
pra- sa propre substance, aux premiers éléments de l ’embryon ;
mais, dès l’origine, cette cellnle a quelque chose qui la dislingue
des cellules du tissu cellulaire ambiant. On ne saurait
donc dire d’une manière absolue que le sac embryonnaire des
plantes n ’est autre chose qu’une cellule centrale du nucelle
I
m