
parloiit ce sont de larges croûtes saillantes, inégales, formées
d’une matière qui ne peut être mieux comparée qu à de la
üente desséchée d’oiseaux ou de chiens nourris avec des oeufs.
Celle matière a une odeur fade, repoussante, qui rappelle
assez celle des matières animales en macération. (Bazin.)
C’est ordinairement à cette époque que le favus gagne les
autres régions du corps, soit que l’herpès circiné y favorise son
développement, soit que le malade, eu se grattant, s’inocule lui-
même la maladie. Toutefois le favus alvéolaire peut se montrer
de prime abord sur toutes les régions, et notamment aux
bras , aux coudes , aux parties sexuelles. Il offre partout les
mêmes caraclères.
2° Favus scutiforme, nummulaire, porrigo scululata, favus
en cercles, en groupes, en anneaux, etc. — Primitif ou consécutif
à l’eczéma, à l’impétigo ou au lichen chronique, ce
favus n ’existe qu’au cuir chevelu et n ’attaque en général que
des chevelures épaisses. L’indépendance des poils dans les
autres régions explique facilement pourquoi nous ne l’y avons
jamais rencontré. (Bazin.)
L’altération primitive des poils est aussi facile à constater
dans cette forme que dans la précédente ; toutefois elle y est
moins profonde.
La seconde période, celle de l’évolution favique extérieure,
diffère notablement de la période correspondante du porrigo
favosa.
La teigne sculiforme apparaît au début sous l’aspect d u n e
ou de plusieurs petites plaques arrondies, de dimension variable
depuis l’étendue d’une pièce de 50 centimes jusqu’à celle
d’une pièce de 5 francs. Sur ces plaques, le tégument crânien
semble soulevé, tuméfié; il esl plus ou moins rouge et sensible
â la pression. La peau environnante paraît déprimée. Bieiilùt
les poils qui recouvrent la plaque sont entourés à leur base
d’une petite écaille épidermique, blanchâtre ou d un blanc
jaunâtre, qui, en se développant, forme une gaîne â l’extrémité
adhérente des clieveux. Celle poussée épidermique dure quelquefois
assez longtemps, et le favus sculiforme, à cette période,
pourrait être confondu avec le pityriasis du cuir chevelu, si la
forme de l’alTection morbide, si l’adhérence des squames, si
l’aspect comme gommé des gaînes épidermiques des poils, si
la couleur de son des écailles, ordinairement plus prononcée
que dans le pityriasis, ne servaient à l’en distinguer. Mais il est
d’autres caractères qui, dans les cas douteux, ne doivent pas
être négligés. Je veux parler des signes fournis par 1 inspection
microscopique. Il semblerait, en quelque sorte, que de jour en
jour cette production d’épiderme, par laquelle se manifeste tout
d’abord, à l’extérieur, le porrigo scutulata, se transforme insensiblement
en éléments du parasite végélal. Les cellules épidermiques
deviennent de plus en plus étroites et losangiques,
puis enfin ce sont des tubes de mycélium et des sporules que
l’on aperçoit très longtemps avant que, sur la tête, on puisse
distinguer à l’oeil nu la couleur jaunâtre caractéristique de la
matière faveuse. De l’accumulation de ces éléments cryptoga-
miques résulte la couleur jaune propre au favus. Nous avons
pu longtemps à l’avance, dans quelques cas douteux, diagnostiquer
le porrigo scutiforme à l’aide de ces caractères microscopiques.
(Bazin.)
Nous avons vn durer six semaines cette hypersécrétion
épidermique avant la manifestation des concrétions jaunes qui
caractérisent si bien le favus. (Bazin.)
L’alléralion des poils fait cbaque jour de notables progrès,
comme dans le porrigo favosa, mais leur chute arrive bien
plus tardivement et seulement au bout de quelques années.
Il est rare de n ’avoir â observer qu’une seule plaque dans le
porrigo scutulata; ily en a ordinairement plusieurs. Quelquefois,
mais rarement encore, on voit deux, trois ou quatre plaques
isolées sur différentes régions de la tète. Le plus souvent
les plaques surviennent ou simultanément, ou successivement,
d a n s la même rég io n ; elles se rcunissenl et ne forment plus
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