
6S VÉGÉTAUX PARAS ITE S DE l ’hOMME E T DES ANIMAUX,
veut les désigner dans leur ensemble, sans distinction spéciale.
Mais il ne faudrait pas les considérer, ainsi qu’on le fait quel-
(juefois, comme des propriétés d’une égale importance, d’une
égale généralité.
L’existence de ces deux propriétés, com meonvientdelevoir,
suppose celle de la nutrition, mais elles ne sont pas une suite,
une conséquence nécessaire de celle-ci, ce sont des faits contingents
à celte propriété fondamentale. Toutefois ce ne sont pas
deux propriétés aussi fondamentales que celles de développement
et de reproduction, qui reposent également sur la nutrition; car
il n ’y a pas d’élément qui ne se nourrisse; il n ’y en a pas non
plus qui ne se développe, une fois formé, et qui ne se reproduise
ou ne puisse se reproduire d’une manière ou d’une autre avant
de mourir. Il y a au contraire des éléments qui ne sécrètent
pas, comme la substance des os, celle des cartilages, celle des
ongles ; il y en a aussi qui n ’absorbent pas ou presque pas, tels
soiit ces mêmes éléments. Je dis qui n ’absorbent pas, car il ne
faut pas confondre l’imbibition ou endosmose, fait physique pur
et simple, avec l’absorption proprement dite. Celle-ci est un
fait biologique différent des actes physiques et chimiques, en
ce que, chemin faisant, la substance qui pénètre est modifiée
par les corps qu’ellepénèlre, lesquelslui enlèvent ou luifournis-
sent quelques principes. Ceci s’applique aussi, quoique en sens
inverse, à la sécrétion.
De plus, il n ’y a pas d’espèce d’élément qui, si ce n ’est dans
des cas morbides, se développe ou se reproduise plus ou moins
qu’un autre, tandis que normalement il y a des éléments qui
ont la propriété d’absorber ou de sécréter beaucoup et d’autres
celle de sécréter ou d’absorber peu.
1 “ Absorption. — C’est une propriété caractérisée par ce fait,
([ue la plupart des éléments se laissent pénétrer ct traverser ¡¡aides
substances liquides, qu’ils modifient, chemin faisant, en
leur enlevant ou leur ajoutant quelques uns de leurs principes,
par le double inonvcmmit mfiritifdc combinaison ct de décombinaison.
Les exemples do ce fait élémentaire s’accomplissant
indépendamment des autres, sur un seul élément anatomique,
sont difficiles à rencontrer. Biais on ¡leut déduire son existence
de ce qui se passe dans im liquide pénétrant des tissus formés
d’une ou de deux espèces d’éléments (commeles séreuses). D’autres
exemples nous sont offerts par les liquides intestinaux, dont
une partie pénètre dans les cbylifères, et pourtant sont très
différents du chyme, par les capillaires des muscles qui empruntent
à ce tissu la créatine, la créatinine, et ne lui enlèvent
pas de chlorure de potassium, ou du moins ne lui en
enlèvent que fort peu, etc.
2°Sécrétion.—Cette propriété est caractérisée par ce fait, que
la plupart des éléments laissent exsuder et échapper des substances
liquides ou demi-liquides, qu’ils modifient, chemin faisant,
en leur ajoutant ou en leur enlevant quelques uns de leurs
principes, par le double mouvement nu tritif de combinaison
et de décombinaison. Il esl facile de voir ce fait s’opérer suides
éléments considérés isolément, abstraction faite de l ’idée
de tissu. Dans les végétaux, par exemple, on voit une cellule
isolée, à l’extrémité d’un poil, sécréter des substances h u ileuses
; dans les animaux, on voit des cellules épithéliales du
foie former chacune, de la même manière que la précédente,
des matières graisseuses de la bile. Enfin, on voit la substance
des parois des capillaires, mis àm i, sécréter, exsuder, comme
on dit, un liquide différent du sérum qu’ils renferment, ce qui
est une véritable sécrétion; c’est-à-dire la séparation d’un certain
nombre de substances de celles dont est constitué un
autre liquide (Aecernere, séparer, rejeter).
30. — Ce fait, que la nutrition, l’absorption et la sécrétion
appartiennent en propre aux éléments, et à tous ou à la plupart
d’entre eux, que ce sont des propriétés vitales élémentaires
fondamentales, suffit pour inoiitrer que ce ne sont pas là des
fonctions comparables à la digestion ou à la respiration. C’est
pour avoir confondu ensemble des notions d’ordres divers, et
Iii