
r;> ri.
; i;
' t,
I i'K.
m
f i r i ’
Un organisme est tout corps formé de substance organisée
ayant eu ou pouvant avoir une existence séparée.
C’est par métaphore e tp arce qu’ils peuvent exister isolément
pendant quelques moments, qu’on étend quelquefois l’expression
organisme à la désignation des cellules d’épitbélium, des
spermatozoïdes, et de quelques autres éléments anatomiques,
qui sont des parties de l’organisme, ayant une existence distincte,
isolée; parties qui ne peuvent vivre longtemps sans
lui, et surtout ne peuvent ni se développer ni se reproduire
hors de lui.
9. — Toutes les fois qu’un certain nombre de faits sur un
même sujet sont connus, l’esprit de généralisation intervient,
et, réunissant tout ce que ceux-ci renferment de commun, il
établit ce qu’on appelle les lois des phénomènes. Ces lois sont
donc des créations de notre esprit, des notions théoriques, des
créations subjectives que les faits doivent modifier peu à peu.
Ce sont les questions de doctrine basées sur les questions de
fait. Ce sont des moyens logiques, des instruments intellectuels,
que nous instituons pour qu’ils nous servent à inte rpré ter et à
relier les observations les unes aux autres ; liaison sans laquelle
celles-ci seraient inutiles. 3Iais nous devons abandonner
ou modifier ces notions théoriques, dès que des faits nouveaux
montrent qu’elles ne sont plus aptes à coordonner
convenablement ceux-ci.
Il importe donc de savoir que toute la partie générale d’un
ouvrage, c’est-à-dire la partie concernant ce qu’il y a de commun
au plus grand nombre des observations, ne doit être considérée
que comme un instrument intellectuel pour lier ensemble
les faits déjà connus, et comme un guide dans la recherche de
ceux qu’il reste à connaître. Ces faits, une fois bien observés
d’après ces lois dont la coordination, d’après leur généralité
décroissante, constitue la doctrine ou f esprit du livre, la modifient
elle-même plus ou moins dans les détails selon leur nature.
C’est ainsi que les faits nouveaux tendent à rendre la
PROPR. DES CORPS RRUTS ET DES CORPS ORGANISÉS. l 9
doctrine de plus en plus apte à se mouler sur tous les phénomènes
naturels, ou artificiellement produits.
C’est fé tu d e de f évolution historique de nos connaissances
qui nous le montre. Aussi, nulle étude des questions de doctrine,
comme nulle étude des questions de faits, n ’est complète
si fo n n ’examine comment elle est née.
Les études historiques nous m o n tren t, en effet, que toute
notion générale a été plus ou moins de temps une question
spéciale, limitée à un fait, puis à deux, etc., jusqu’à ce qu’un
esprit observateur et généralisateur soit venu montrer qu’elle
peut être séparée des cas particuliers, examinée à part, développée,
et qu’elle devient un instrument applicable à tous les
cas analogues à ceux avec lesquels elle était primitivement
confondue. C’est ainsi que de notion dite concrète, elle devient
Dotion abstraite.
On conclut de là que les notions théoriques ou abstraites ,
c’est-à-dire générales, n ’ont rien d’absolu, sont de création
huma in e, sont modifiables, et que c’est ainsi qu’elles sont
applicables à nos besoins. On en conclut que si les notions
communes à tous les cas particuliers peuvent être é tu d ié e s ,
développées à p a rt de ceux-ci, elles naissent de l’observation,
reposent sur e lle , et doivent pouvoir ren tre r au sein de la
mère dont elles sont sorties; qu’elles ne peuvent nullement
être considérées comme conçues en dehors de la réalité, pour
être appliquées et moulées sur celle-ci ; que ce ne sont pas des
conceptions purement imaginaires, surnaturelles, sur lesquelles
on doive appliquer la réalité et la plier de force pour qu’elle s’y
applique mieux. Les conceptions générales, nées de la réalité,
la représentent en un tableau qui permet de tout embrasser
d u n coup d’oe il, et dont les grands traits servent
de guide lorsqu on descend à l’examen de chaque particularité.
Les corps bruts ou minéraux sont doués de propriétés par-
Ucuheres, souvent appelées/’orcei; lesquelles, une fois connues,