
Les écaiücs, les carapaces, les clyLres et les coquilles de
certains Poissons, Insectes, Crustacés ctMolhisques, constituent
un sol très analogue a celui que représentent les mômes parties
ou autres des animaux morts, en raison de la lenteur des
actes de nutrition qui s’y passent. Dans quelcpies cas, ces parties
ne servent guère que de support, de point d’attache du
végétal qui emprunte ses matériaux de nutrition au milieu
ambiant : tel est, par exemple, le cas des Fucus vesiculosus, L.,
qu’on voit croître quelquefois sur la carapace des Crabes
(Maia, Menas, etc.).
L impossiüiüté de croître ailleurs, dont quelques espèces
présentent des exemples [Laboulbenia, etc.), semble prouver
que réellement le végétal emprunte à ces parties du corps
animal quelques principes nécessaires à son existence.
Que maintenant on je tte les yeux sur les espèces qui croissent
particulièrement au niveau des articulations du corps des
Insectes parfaits ou des Chenilles [Stilbum, Sphæria, etc.), et
1 on verra que les conditions sont à peu près les mêmes ; seulement
le développement est facilité ici pai- la plus grande délicatesse
des parties. Les spores sont trop petites pour qu’elles
soient entraînées lorsque des mouvements viennent à être
exécutes; oe plus, i étendue de ceux-ci et le frottement ne
sont pas assez considérables dans les parties où se développent
ces végétaux pour que ces derniers soient détachés.
On observe enfin que la présence du Champignon détermine
un suintement de subslance animale muqueuse ou demi-so-
lido qui favorise certainement l’accroissement du végétal
jusqu’au moment où sa présence fait mourir l’Insecte.
Toutes les fois que l’économie animale se trouve dans certaines
conditions caractérisées par un trouble de nutrition, un
ralentissement du double mouvement d’échange des principes
immédiats entre les liquides et les solides, entre l’organisme et
le milieu ambiant, il peut se développer des végétaux parasites.
Il ari'ive un moment ou la renovation incessante moléculaire
des principes immédials des tissus et des bumeurs se ralentit
assez pour que ceux-ci puissent être assimilés par des
spoies déposées a la surface de quelques organes, et .servir à
leur développement. Aussi voit-on sur les plantes, toutes re marquables
par la lenteur el le faible degré du mouvement
de désassimilation, croître un nombre considérable de Cbam-
¡lignons parasites , soit sur les parties où naturellement la
rénovation nutritive est lente, comme sur Fécorce, soit lorsqu
elle se ralentit par suite de mauvaises conditions extérieures.
^ O r, pour qui sait avec quelle rapidité se développent les
blaments du mycélium des Champignons, lorsque les spores
ont une fois germé, il ne paraîtra pas étonnant de voir VAchorion
de la teigne, par exemple, se fixer sur la peau des enfants ou
des adultes, et s’y multiplier. Une fois fixé, sa présence devient
cause d ’un suintement de liquide (et même quelquefois d’un
peu de suppuration) qui, s’altérant beaucoup à l’air, ou même
ne s altérant pas , favorise probablement l’accroissement du
Champignon.
Les expériences d’Audouin el Bonafous sur le développement
spontané de la Muscardine viennent tout entières à
l’appui de ces faits, en montrant (¡ue le Botrytis se développe
toutes les fois qu’on place un Insecte bien portant dans de
mauvaises condilions. Bientôt la présence du végétal lui-même
ne fait qu’augmenter le nombre dos conditions favorables à son
développement. Contre cette manière de voir semblent s’é le ver
les cas dans lesquels les Champignons parasites se seraient
propagés par inoculation sur des animaux sains en apparence,
mais ces cas ne prouvent pas beaucoup. Ils montrent seulement
: 1» que lo lait seul de Finoculation donne lieu à
l’exsudalion de liquides favorables à la nutrition des spores
inoculées; 2« enfin que, quel que soit le procédé de transmission
employé, les animaux sur lesquels il a été opéré , vivant
dans les mêmes conditions que les malades, portaient déjà en