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rieurs ne ciiangent pas ; et, du reste, les cas de végétaux analogues
dans l’intestin ne sont pas rares.
Je n ’ai pas pu constater à quel genre d’altération des couches
de muguet est due la teinte hruue ou noirâtre qu’elles
prennent quelquefois. D’après ce qui précède , on voit que les
analyses chimiques qui ont élé faites dos plaques de muguet
nous fontcounaitre seulement la composition d’un mélange de
cellules d’épithélium, du végétal qui est mélangé avec elles, et
du liquide visqueux qui les imbibe.
La fausse membrane du muguet est molle, souvent pultacée.
Lorsqu’on cherche à la détacher avec une pince, on constate
qu’il est difficile d ’en obtenir des lambeaux; c’est en r a clant
qu’on peut l’enlever. On peut facilement l’entraîner en
essuyant légèrement la muqueuse qu’elie tapisse avec une
compresse. Au-dessous on voit la muqueuse rouge, enliammée,
nulleuient à vif, tapissée encore par sou épithélium, ainsi que
je l’ai dit plus haut. 31. Empis remarque avec raison qu’ou
ne fait pas couler la. moindre goutte de sang , parce que
l’adhérence à la muqueuse est peu considérable , et n’est
jamais intime comme celle de la fausse membrane diphlhéri-
tique.
Résumé de la description du mu g u e t.— 1. Les plaques ou
couches d’aspect pseudo-membraneux qui caractérisent anatomiquement
le muguet ne sont pas des fausses membranes;
elles sont formées, en majeure partie, p a rle s spores et les iila-
ments tubuleux d’un végétal mélangés aux cellules épithéliales
isolées ou imbriquées du mucus buccal. Ces divers éléments
sont maintenus reunis par le liquide visqueux du mucus à la
surface de l’épiderme buccal.
2. Le végétal est constitué par des filaments tuhuleux, cloisonnés
d’espace en espace , souvent étranglés au niveau des
cloisons, et ramiliés plusieurs fois. Les bords des lilaments sont
nets ; la cavité des cellules qui les forment [chambres) renferme
quelques granules moléculaires, ou quelquefois deux ou quatre
oïdium alb ic a n s . champignon du muguet. 503
cellules très pâles , ovoïdes. Ces lilaments ou lubes articulés
missent d’une spore qui pousse un prolongement tubuleux;
cette spore conserve sa fo rm e , quelle que soit la période de
développement du végétal. L’extrémité libre est ordinairement
constituée par une cellule courte el renllée qui devient une
spore; elle est souvent précédée de plusieurs cellules ovoïdes
Irticulées en chapelet, qui sont autant de spores en voie de formation.
Les spores sont sphériques ou un peu allongées, a bords
nets foncés, à centre brillant ; elles renferment une Une poussière
, et souvent un ou deux granules moléculaires mobiles.
Dans les spores germées ces granules se déplacent continuellement.
3. Les filaments tubuleux sont entrecroisés en tous sens;
les spores , réunies en groupes , adhèrent fortement aux cellules
épithéliales isolées ou imbriquées, et les recouvrent complètement,
ou bien constituent seulement des groupes arrondis
sur une portion de leur surface. De ces groupes on voit quelquefois
partir un prolongement tubuleux nouvellement germé,
tantôt non cloisonné, tantôt cloisonné un petit nombre de fois
seulement, et non ramifié.
4. Ce végétal e lle s plaques qu’il forme ne constituent ni un
symptôme constant de maladie ni une maladie ; il se développe
toutes les fois que le mucus a éprouvé une altération qui permet
son accroissement, et l’observation montre que si cette
altération esl ordinairement consécutive à une phlegmasie des
muqueuses ou à une autre maladie, elle peut se montrer sous
d’antres inlhiences (mauvaise nourriture , etc.) ou sans cause
connue.
Ce résumé est conservé textuellement ce qu’il é ta it dans la
première édition.
VI. Historique et remarques sur les variations que présentent les filaments
du Champignon du muguet, suivant les conditions dans lesquelles
ils se développent. — Les dilKi'eiices que prdseiUcnl les tubes ou filameuts