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3» Le développement des éléments achevé, ou avant (¡u’il
le soit, il peut se faire que plusieurs, un seul on tous, décroissent
sensiblement, qn’ils diminuent, que l’acte de désassimilation
l’emporte sur celui d’assimilation ; il peut sc faire, eu un mot,
qu’ils présentent le phénomène inverse du développement.
Cette propriété des éléments anatomiques a reçu le nom d’atro-
phie, qui peut aller jusqu’à la résorption, c’est-à-dire, disparition
complète. La propriété de s’atrophier ou de se résorber
rentre a u s s i, suivant les conditions dans lesquelles on
l’observe, dans les cas anormaux on tératologiques et dans les
cas morbides on pathologiques. Les exemples d’atrophie ne
sont peut-être pas plus fréquents que ceux d hypertrophie ; cette
propriété n ’est peut-être pas plus répandue, ne se manifeste
pas plus souvent que celles dont nous venons de parler, mais
elle frappe beaucoup p lu s , aussi elle est beaucoup plus étudiée
que celles-ci. On en trouve des exemples normaux dans la résorption
des éléments des organes transitoires de l’appareil de
Wolff, dans la résorption des vésicules adipeuses au fur et à
mesure des progrès de l’âge, etc. On l’observe tératologique-
ment dans les cas où des ovules des plantes en voie de développement
sont comprimés par d’autres qui les font avorter,
et non seulement se dessécher, mais se résorber en partie. On
a un passage normal aux cas précédents, lorsqu’on voit, comme
dans les Acantbacces, les Bignoniacées, les Gesnéracées, etc.,
apparaître cinq mamelons pour les étamines, dont un s’atrophie
constamment. A l’é ta t morbide, l’amaigrissement par resorption
des vésicules adipeuses est un exemple d’atrophie des
éléments. Par l’atrophie arrive la ün ou mort des élémeiils ;
elle en est une suite, une conséquence nécessaire, puiscpie le
corps organisé disparaît.
Si la nutrition s’arrête, il y a mort, toutes les autres propriétés
vitales cessent. Si elle devient plus active qu’à 1 ordinaire,
l’élément s’hypertropbie. On ne sait pas encore, pour
l’atrophie et l’hvpertropble, si c’est dans la nutrition 1 acte de
combinaison qui cesse, tandis que celui de décoiidiinaisou continuerait,
on vice versâ. Les deux cas sont possibles, mais nous
n’avons aucun moyen d’arriver à la solution du problème. L’une
et l’autre de ces propriétés doivent être étudiées en elles-mêmes,
dans leurs conditions, leurs effets, etc.
Ainsi les propriétés secondaires des’atrophier, de s’bypcrtro-
pbier, se rattachent immédiatement à la propriété de développement
; mais ce n ’est que par l’intermédiaire de celle-ci
qu’elles sont liées à la nutrition ; celle-ci en est simplement
une condition d’existence, comme elle en est une de la propriété
de se développer et de toutes les autres propriétés.
4“ Aussitôt ou longtemps après que le développement est
achevé, il peut dépasser les limites ordinaires. On dit alors qu’il
y a hypertrophie. La propriété de s’hypertrophier qn oiA les éléments
anatomiques, est une propriété anormale , c’est-à-dire
qui ne se manifeste que dans quelques conditions non baln-
tuelles, accidentelles. Elle prend en raison de ce fait le nom
à’anomale on tératologique, et celui de mor&fds on pathologique
quand de l’hypertrophie résulte une gêne douloureuse ou non
dans l ’accomplissement des fonctions. Ce sont surtout les
cellules, ta n t végétales qu’animales, et aussi les libres musculaires
et autres, qui manifestent cette propriété.
C’est parce qu’on ne connaissait pas les éléments anatomiques
et leurs propriétés à l’époque de Laënnec, que ce pathologiste
éiniueut admit des altérations de nutrition comme
formant un groupe de lésions en anatomie pathologique, comprenant
l ’atrophie et l’hypertrophie. D’abord c’est commettre
une erreur que de prendre, pour base générale d’étude d’anatomie
pathologique, des notions de physiologie. La méthode
montre que partout c’est la marche inverse qu’il faut suivre,
et qu’à part quelques cas particuliers, les notions statiques
doivent être connues avant les notions dynamiques, afin d’em-
i)ôcber la dissémination de celles-ci en les rattach an t toujours
à leur ¡)oint de départ.