
formé d’éléments anatomiques bien constitués, et pourtant rien
de visible n ’est entré dans cet organisme, nul élément anatomique
n ’y a pénétré du dehors tout formé ; ce n ’est que molécule
à molécule que lui sont arrivés, au travers des membranes
d’enveloppe, des matériaux venus de la mère, ou du dehors, si
l’être est ovipare.
Puisque dans cet être nul élément n ’est entré formé de toutes
pièces, et que pourtant l ’organisme a grandi beaucoup, ne faisant
que dilater ses enveloppes sans en sortir, tout est donc né :
l “ soit directement, aux dépens du vitellus, 2“ soit à l ’aide des
éléments agrandis peu à peu, auxquels le vitellus vient de donner
naissance, 3“ soit par génération d’éléments de toutes pièces, à
l ’aide de matériaux venus molécule à molécule du dehors.
Ce sont là les seuls cas de génération spontanée qui soient
connus, c’est-à-dire que ce sont des générations de toutes
pièces des parties élémentaires d’un être au sein de cet être
déjà formé ; car, lorsqu’il n ’est pas encore engendré, ses éléments
dérivent directement du vitellus. Or le vitellus est la
portion fondamentale du produit à \m autre être, l’ovule; et
cet ovule s'est produit de toutes pièces dans un organisme,
à la manière des autres éléments anatomiques dont nous
parlons.
L’organisme étan t composé d’éléments anatomiques, on Voit
que sa naissance est une génération d’éléments anatomiques.
C est ainsi que la naissance de ceux-ci et la production de
l’être nouveau se confondent en un point. C’est ainsi que
dans l’étude des actes élémentaires nous trouvons à l ’état
d’ébaucbe les actes les plus complexes qu’il faut examiner
à l’autre extrémité de la physiologie. C’est ainsi, enfin, qne
dans l’étude de la naissance des éléments anatomiques, il faut
répéter un certain nombre des faits qui concernent l’origine
de l’embryon; ou, en sens inverse, en tra itan t de ce dernier
phénomène, il faut rappeler quelques uns des faits décrits à
propos de la génération des éléments. Mais ce n ’est pas là une
répélition, c’est un rappel de faits déjà connus, sur lesquels
on s’appuie.
La question à résoudre se réduit donc à examiner coinment
naissent ics éléments dans ces diverses conditions. On comprend
tout de suite que les modes de cette naissance doivent être variés,
car, lorsque l’être quitte ses parents ou sort de ses enveloppes,
il est bien plus grand que l’ovule dont il dérive, et dans
lequel rien n ’a pénétré que molécule à molécule, par endosmose.
Pour tous les éléments qui n ’ont pu provenir du vitellus même,
(ou de la cicatricule cbez les ovipares), une fois la subslance
du vitellus épuisée, il a dû naître des éléments à l’aide d’autres
matériaux; donc au mode de génération des éléments anatomiques
directement à l’aide du vitellus, ont dû succéder
d’autres modes de naissance. En effet, lorsqu’aux éléments
provenant directement du vitellus s’en ajoutent d’autres des
diverses espèces qu’on trouve sur l’être au moment où il quille
sa mère (l’oeuf, ou l ’ovaire cbez les plantes), on observe naturellement
d’autres modes de naissance qui ne sont pas les
mêmes que le premier ; iis sont en rapport avec les différences
existant entre ces divers éléments. Ces divers modes ne se succèdent
pas brusquement, mais souvent on remarque sur l’être
encore jeune plusieurs des modes s’opérant simultanément ;
seulement l’un est à son déclin quand l’autre commence, et toujours
l’un s’opère sur une espèce d'éléments, et l’autre sur une
espèce différente; jamais les individus d’une même espèce
d’éléments ne se forment par deux modes divers.
Les divers pbénomèues de naissance et de développement,
quoique contingents, ainsi que nous l'avons vu, se succèdent
ordiiiaircmeut sans transition brusque; mais le passage de l’un
à raulre. est indiqué anatoiniqneinent par des dispositions sta-
liipies que |)résenlent alors l’ovule ou les éléments. Leur distinction
rationnelle, an point de vue des conditions anatomi-
([iies qui leur correspondent, repose sur des particularités de
structure très délicates. Ces dispositions anatomiques sont très
13
I