
dans l’épaissenr des tissus : c’est là un fait d’observation. On
dit plus particulièrement ; reproduction, quand on parle de
l’ètre qui engendre ; naissance, quand ils agit de 1 être nouveau
qui apparaît; le mot génération s’emploie dans l’un et dans
l’autre sens.
La propriété de naître repose sur celle de se développer ;
celle-ci est une condition d’existence de la première, comme
la nutrition en est une du développement, etc. Il est de fait
qu’en se bornant, comme on doit le faire, au domaine des choses
que nous pouvons observer, on ne saurait concevoir des êtres
qu ina îtraient sans se développer. (Voyez c e q u e j’ai ditplus haut,
page 17, de la recherche de la première formation des êtres
existants, question oiseuse sur laquelle on ne peut faire que
des suppositions de toute nature , aussi impossibles à prouver
les unes que les autres.)
Le développement est tellement lié à la génération, que souvent
les mots naissance et développement sont considérés comme
synonymes. On confond alors les deux ordres de f a its , pourtan
t bien différents, qu’expriment ces mots. Cette confusion
étaitmêmepresque inévitable. Eneflct, comme l’histoire montre
que nous avons découvert et étudié les phénomènes les plus
compliqués avant les plus simples, l’isolement de ceux-ci, qui
par leur réunion constituent les premiers, n ’a pas toujours pu
être fait avec netteté. Le développement, par exemple, a
toujours été observé avant la génération, pour quelque corps
organisé que ce soit et pour leurs parties également; il en est
résulté que souvent on a pris le premier pour le second, et l’on
n ’a pas poussé plus loin l’analyse. C’est ainsi que dans l’exposé
du développement des éléments anatomiques , connu sous le
nom de théorie cellulaire, il n ’est pas un livre encore dans
lequel soit décrite la génération des cellules embryonnaires considérées
en ta n t qu’éléments anatomiques, ni la naissance des
éléments anatomiques qui apparaissent sur l’individu adulte ,
c o m m e les cellules d’épi tbélium remplaçant celles qui tombent
par desquamation. On les prend toujours toutes fa ite s e tl’on en
suit l’évolution.
Ainsi les éléments anatomiques ont, outre la propriété de se
développer, celle de naître. C’est là un fait reconnu par expérience.
Pour que les phénomènes de la génération aient lieu,
il faut, auparavant, que le développement se soit accompli dans
des limites qui varient avec cbaque espèce animale. C’est là ce
qui oblige de traiter de la propriété de naissance après celle
de développement ou évolution.
Biais il importe de remarquer que la naissance n ’est pas une
suite, une conséquence nécessaire du développement ; elle ne
peut pas s’en déduire ; elle est distincte de la propriété de développement;
car il pourrait se faire qu’un être se développe
et reste ensuite indéfiniment ce qu’il est devenu, sans donner
naissance à un être semblable à lui.
Du moment que nous voyons des éléments se liquéfier,
d’autres s’a tro p ln e r, cette fin ou terminaison fait supposer
qu’il en apparaît d’autres pour les remplacer ; de même que la
continuité dans le temps des espèces vivantes, malgré la mort
des individus, fait supposer la naissance d’autres êtres qui les
remplacent. Néanmoins cette naissance ne peut se déduire du
développement, ni d’une autre propriété; elle doit être étudiée
en elle-même: c’est un fait contingent, mais non une conséquence
de la nutrition ni du développement.
L’étude d e là loi de génération pourrait paraître devoir précéder
celles de nutrition et de développement. Celles-ci sembleraient
découler de l ’autre, car s’il n ’y avait pas génération, il n ’y
aurait pas nutrition, etc. Biais il faut observer qu’on ne doit
s’occuper dans les sciences que de l’étude des conditions d’existence
des phénomènes, des lois de leur accomplissement et de
leurs effets. Il ne s’agit nullement de rechercher la cause p re mière,
qui est inabordable pour ces phénomènes encore bien
plus que ¡lour ceux d’ordre plus simple, comme les actes physiq
u e s, oliimiques , etc., dont pourtant nous ignorons tout à
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