
est morte, elle est encore molle el l'on peut en tirer quelques
gouttes de sang qui sont remplies de corpuscules mobiles (bématozoïdes)
et de filaments de tballus dont quelques uns sont
déjà ramifiés. Il y a aussi des cristaux cubiques (pl. VII, fig. 5).
Ce sang offrait tout à fait l’aspect de celui des Muscardincs qni
viennent de mourir. Dans le sang encore vivant, i! n ’y a pas
de cristaux cubiques, c’est par dessiccation de celui qui s’csl
écoulé qu ils se forment, ou dans les tissus après la mort de l’animal.
Sur une lemelle prise au basard parmi beaucoup d’autres,
très vivante et pondant, M. Guérin (1) a trouvé, à cinq heures
du matin, le sang presque entièrement formé de rudiments de
tballus ayant divers degrés de développement. Il n ’y a presque
pas de corpuscules (hématozoïdes) (pl. VII, fig. 6). La femelleest
morte le soir ayant encore pondu cinq oeufs après la piqûre
faite. Elle est dans l’état des Vers muscardinés. On n ’y trouve
pas de cristaux cubiques.
M. Guérin (2) observa le 22 juin 1850 le sang d’nn Ver resté
court et sur le point de mûrir sans avoir pu monter sur la
bruyère ; il trouva dans ce sang une grande quantité de petits
globules graisseux très inégaux, plus petits que les globules
sanguins qui ont disparu. Il y avait en outre des rudiments de
tballus très pâles ressemblant à ceux qu’on voit dans le sang des
\ e r s muscardinés (pl. VII, fig. 10). On les rencontre surtout
sur les bords de la goutte. Ils sont cylindriques, oblongs,
coniques aux extrémités.
Le 25, le Ver s’est raccourci et le végéta! a fructifié à l ’anus
de 1 animal. Les tballus rudimentaires de la plaque de verre
tenue en lieu humide ont donné narisanee à un mycélium
abondant (pl. VU, fig. 11) qu’on ne peut disiitiguer de celui de
la Muscardine; mais, le 28, le végétal a frnclilié. Il est tout à
(1) GuÉmx, loc. c i t., 18 3 0 , fcmlict 30, 1 i ju i llet.
( 2 ) G u é r i n -M é n e v i l l e , Mission séricicole de 1 8 3 0 , d c s s i u s e t n o t e s m a n u s
c r i t e s , f e u i l l e t 1 1 .
fait semblable à celui Irouvé à l’anus du Ver. G’e s lu n e espèce
différenle du Botrytis. De prime abord, on le distingue par le
volume des spores el filaments articulés, qui sont moitié plus
étroits qne ceux du Botrytis. Cependant c’est une espèce voisine
(pl. VII, lig. 12).
La poussière ou moisissure de la Muscardirm est de nalui-e
végéiale. C’est son développement qui lue l’animal par enva-
liissemenl et destruction lente des tissus et oblitération des
conduits sanguins et aériens. Il va de soi que pour qu’appa-
raisse le végélal, il faut qu’une ou plusieurs spores arrivent
dans les tissus ou les bumeurs de l’insecte. Le mécanisme de
cette pénétration sera examiné plus loin.
L’altération, ou, si l’on veut, les modifications moléculaires
quisurviennentnaturellemenl dansles humeurs du Bombyce du
mûrier vers les derniers moments de la vie, sont les conditions
naturelles permettant la germination des spores.
L’air cliaud et humide, e tsu rto u t l’air insuffisamment renouvelé,
ou, ce qui revient au même, trop peu d’air, trop peu
d’espace pour un très grand nombre d'animaux, voilà quelles
sont les conditions qui déterminent accidentellement dans les
bumeurs de l’animal, encore à l’état de larve, des modifications
de composition intime ou moléculaire, de lempérature, etc.,
favorables à la gerrainaiion des spores au milieu d’elles.
Conditions défavorables à la germination des spores. —
Eviter ces conditions par des moyens variés suivant l’état
de l’atmosphère durant l’année où l’on se trouve, ferait plus que
l’emploi de différents sels ou huiles volatiles, si l’on pouvait
amener, de gré ou de force, les propriétaires de magnaneries
de tout un pays à n ’élcver que la quantité de Vers à soie pro-
porlionnéo à l’espace qu’ils peuvent leur fournir. Mais l’impossibilité
d’en venir là au temps actuel rend indispensable la
recherche de divers moyens qui, sans amener la mort des Vers,
empêchent le développement du Cbampignon; ou plutôt il faut
des moyens qui prévicimeiit les altérations des Immeurs de