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gulièremeot à quelques ligues-du cuir chevelu. Çà et là ,
c ep en d an t, on en voit sur la plaque quelques uns entiers. La
partie malade est en oulre recouverte d’écailles ct de squames
hlanches, comparables à des parcelles de fécule, à de l’amiante
ou mieux encore au duvet blanchâtre qui enveloppe la coque de
l’amande avant sa maturité. Ces petits flocons blancs , d’un
aspect velouté , se trouvent entre les cheveux cassés, et leur
forment des gaînes. L’altération se propage rapidement ; les
plaques s’élargissent de jour en jo u r , ünissent par se rencontrer.
Elles représentent alors de larges surfaces plus ou moins
dégarnies de cheveux, irrégulières, terminées quelquefois par la
réunion d’ares de cercle qui rappellent la forme annulaire du
début. Si l’on veut arracher avec les pinces les cheveux rompus
qui recouvrent la plaque, on les hrise de nouveau un peu
plus près de leur in s e rtio n , mais avec une facilité telle , que
l’on croirait, au premier abord, avoir seulement pris un cheveu
dont la capsule aurait été antérieurement détachée. Cette
teigne est beaucoup moins souvent que le favus suivie d’une
alopécie permanente. (Bazin.)
« Nous avons dernièrement observé, dit M. Bazin, un fait qni
prouve que la teigne tondante n ’attaque pas exclusivement l’espèce
humaine, qu’elle peut aussi se déclarer sur les animaux.
Un gendarme s’est présenté à la consultation de l’hôpital Saint-
Louis, avec des plaques herpétiques sur la face palmaire de
l’avant-bras d ro it; sur l’une de ces plaques, les poils étaient
tombés. Ce gendarme nous apprit que cinq ou six de ses camarades
étaient comme lui atteints de la même affection, ce qu’il
attribuait à cette circonstance que, dans une écurie de leur caserne,
il y avait des Chevaux dartreux, et que, par suite des
soins qu’ils étaient obligés de leur donner, la main ct l’avant-
hras se trouvaient en contactimmédiatavec les parties malades,
d’où la transmission de la maladie du Cheval à rhomme. Curieux
de connaître cette éruption contagieuse, nous nous rendîmes à la
caserne, et nous y vîmes trois Chevaux malades (|iii portaient
sur le garrot, les épaules, le dos ct le ventre, des ¡ilaques a rrondies
absolument semhlahles à celles de l’herpès tonsurant.
Les poils au centre de la pia(|uo étaient cassés à 6 ou 8 millimètres
de la peau ; il y avait, en outre, comme dans l’herpès
tonsurant, une production blanchâtre squammeuse, et même
croùtcusc, traversée par les poils. C’est un Cheval venu de la
Normandie qui avait répandu la contagion dans l’écurie et
communiqué le mal à huit autres Chevaux. MM. Deffis et Bazin,
ayant examiné au microscope des parcelles blanchâtres
extraites de celle croûte, ont reconnu les traces non
é(|uivoqucs d’une végétation cryptogamique, mais bien différente
do celle qui caractérise la Teigne tondante dans l’espèce
humaine. Les spores e lle s tuhes étaient infiniment plus petits.
VI. — H is to r iq u e . Ce v ég é la l a é t é d é c o u v e r t e t d é c r i t p a r M. G r u b y (1).
Gepei idaii l, l’a n n é e p r é c é d e n t e , G u e n s b u r g (2) av a i t o b s e rv é d a n s le s cl ic-
v c u x d e s in d iv id u s a t te in t s d e pl iq u e p o lo n a i s e u n végélal q u i , ains i q u e le
m o n t r e n t le s f igure s p r é c é d e n t e s e t la d e s c r ip t io n q u i su i t , e s t c e r t a i n em e n t
la m êm e espèce. Son d é v e lo p p em e n t c o n s t i tu e , d a n s ce cas s e u l eme n t , un
é p ip l ié n omè n e . P lu s t a r d , G u e n s b u r g a d é c r i t e t f ig u r é les d é tai l s q u i se
r a p p o r t e n t à ce végétal (3). Je d o n n e ic i la r e p r o d u c t io n p r e s q u e t e x tu e l le
d e son travai l .
Ce My c o d e rme , o u T r i c h o m a p h y t e , d é c o u v e r t p a r G u e n s b u r g , es t co n s i -
(1) GnuBY, loc. c it. {Comptes r en d u s des se'ances de l’A ca d ém ie des sciences
de P a r is , -1844, t . XVI l t , p. 583).
( 2 ) G u e n s b u r g , D éco u ve rte d ’u n M y co d e rm e q u i p a r a it co n s titu e r la m a la d ie
connue sous le n om de Pl ique polonaise {Comptes r en d u s des séances de l'A c a d .
ro y a le des sciences de P a r is , 1843, t. XYII, p. 230). Descrip tion de la composition
do la ma t iè re visqueuse et du végéta l.
(3) G u e n s b u r g , Ueber E p ip h y te n a u f t\~ e ich s e lzoe p fen . Erwid c ru u g a u f don
ill diescm Are tiiv , 1844, S. 4 1 1 -4 1 9 , gcdruckton von YValther'srboii Aufsalz
glcichcr Auf sdi r i f t {A r ch iv fu r A n a l, u n d p h y s io l., vou J. Mueller, 1843,
p. 34, pl. Vil ). Reproduction plu s détail lée do la note déjà insérée p a r lui dans
les Comptes ren d u s des séances do l’A ca d émie des sciences, 1843. Je l’ai t ra d u i te
pour ma description. 11 répond cn out re a u mémo i r e de Wa l t l ic r , ci té plus
loin, c t pense que si cet a u t e u r ne veut pas fair e r e n t r e r p a rmi les Mycodermes
Icpipl iytc q u ’il décri t, il faut alors crée r pour lui u n e nouvel le g r a n d e classe.
Il range les dilVérenles forma t ions do Mycodermes cn deux séries : l " L ’u n e
renfe rme les végélaux (|ui so développent dans les produi t s de sécrét ion et
d’excré tion, a v a n t qu e la put réfact ion commen c e ; elles sont très rapprochées
du genre T o r u la ; n é a nmo in s elles ne sont pas toujours cause ou p rodui t de la
fe rmenta t ion, mais elles so n t n n [trocédé par t icul ier de des t ruc t ion. Elles se
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