
B80 \ÉGÉTAtj.K PAUxVSlTES. ALGUES.
d’ôtre contiguës immédiatement, car un liquide homogène, mu-
cilaffineux, les sépare. Le pouvoir réfringent de celui-ci diflère
de celui des masses précédentes,qnisont dejeunesspores quand
celles-ci sont vues transparentes sons le microscope; le mucilage
interposé est foncé noirâtre. Il diminue de quantité à mesure
que grandissent les spores , et disparaît même tout à fait. Eu
même temps se forme la memhrane d’enveloppe de la spore,
distincte de son contenu. Le corps reproducteur grossit alors
peu à peu, devient plus granuleux et plus opaque. Lue fois
contiguës par suite de la résorption du mucilage qui leur est
interposé, les spores prennent mie forme polyédrique et remplissent
tout le sporange. Mais alors, celui-ci grandissant, les
aussispores cessentd’ëtre pressées etcessent d’ètreanguleuses ;
elles prennent une forme ovoïdale généralement peu régulière.
En même temps, deux ou trois gouttes claires se séparent
de leur contenu et ont dans son épaisseur ira aspect vé-
siculiforme. Les granulations de ce contenu s’accumulent vers
l’extrémité la plus grosse des sp o res, qui est tournée en arrière
, et l ’extrémité é tro ite , dirigée en avant, dégarnie de
granulations, est transparente. Les spores, moins pressées les
unes contre les autres, commencent à se mouvoir, en se portant
vers l’extrémité du sporange, rétrécie et saillante sous forme de
mamelon. Celui-ci se rompt et la spore la plus extrême sort,
puis une deuxième, une troisième, et ainsi de suite l’une après
l’autre. Les trois ou quatre dernières ne sortent qu’après avoir
présenté desmouvemenls de balancement pendant deux ou trois
minutes dans le sporange.
Ce n ’est que par accident que l’extrémité rétrécie et claire
de la spore ne sort pas la première. Lorsque la spore a été trop
gênée, trop comprimée ct déformée pendant sa sortie par
l’ouverture du sporange, elle meurt tout de suite ou peu après
(Ungeri. Toujours elles sont obligées de s’allonger uu peu pour
sortir du sporange, et elles reprennent leur forme; cependant
celles qui ont été un peuplus comprimées que les autres restent
s a p r o l e g n i a e e r a x . 381
toujours légèrement allongées. Je leur ai trouvé de 0“ “ ,013
à 0'"“ ,016. Elles ont, comme le premier l’a reconnu M. G. Thu-
re t, deux longs cils insérés sur le rostre, qui servent à les faire
mouvoir (1). Lorsque les spores trouvent un lieu convenable à
leur développement, elles germent assez promptement en s’allongeant
p a rle u r partie inférieure. Pendant leur locomotion,
elles peuvent recourber leur partie postérieure ou se plisser en
long.
Après l’évacuation des spores, la cellule qui les supporte s’allonge
par développement de la cloison de séparation, qui, de
convexe , devient bientôt un prolongement plus ou moins
grand, ou bien la cellule pousse sous forme de bourgeon latéral
au-dessous de la cloison, et l’extrémité de ces nouveaux ra meaux
constitue bientôt elle-méme un sporange oîi se passent
les phénomènes indiqués tout à l’heure.
V. Action du végétal sur les animaux. — En se multipliant,
le végétal empêche la respiration cutanée chez les Tritons, et
peut ainsi en déterminer la mort, car si l’on enlève ie v'égélal
sur quelques individus ils vivent plus longtemps que ceux qu’on
laisse recouverts. L’é ta t d’altération des parties sur lesquelles
il pousse montre bien qu’il n ’y a pas là d’action toxique de la
plante sur l’animal. Chez les Poissons qui meurent quand leur
peau se recouvre de S'apro/e^'m'a, la mort est due certainement
à ce que les hranchies sont envahies ou à ce que l’eau est altérée
et cesse de pouvoir servir à la respiration, plutôt qu’à
une action de la plante sur l’animal. La peau des Poissons est,
en e ffe t, moins délicate et plus garantie que celle des Tritons.
Unger a vu qu'en prenant une petite portion de Saprolegnia
sur le corps d’un Poisson et la portant sur une blessure faite à
une petite Perche, tous les individus inoculés furent si abondamment
recouverts de l’Algue après quarante-huit heures,
(1) G. Tuui \et , No te s u r l e s spores de quelques A lg u e s [A n n a le s des sciences
n a tu re lle s , P a r i s , 1 8 4 3 , Bo ta nique , t. III, p. 274).