
iniques ne ta rdent pas à se développer sur la face dorsale de
la langue, le palais, le voile du palais, le pharynx, la portion
de la face interne des joues comprise entre les arcades dentaires,
lorsque les nnichoires sont écartées, e tsu r les parties des
lèvres qui débordent les gencives et les dents.
Il ressort de ce qui précède que les Mucédinées du muguet
n ’attaquent pas les tissus vivants, mais qu’elles se développent
simplement au milieu de détritus organiques dans des conditions
déterminées, et que leur apparition n ’est qu’un épiphénomène
(1).
Régions du corps où peut se développer rOidium albicans,
g . — Outre les diverses parties de la bouche et le pharynx,
le muguet peut occuper l’oesophage jusqu’au cardia, et quelquefois
l’estomac et l’intestin grêle, où j ’en ai rencontré une
fois dans le service de 51. Trousseau, ainsi qu’au pourtour de
Tan us. Les conditions d’acidité et de légère altération des
humeurs nécessaires au développement de ce végétal ne sont
pas rares dans ces diverses parties du corps. Le végétal dont
il s’agit ici ne se développe jamais dans le larynx e lla trachée,
le muguet ne s’étend jamais dans ces cavités, fait qui coïncide
avec l’é ta t constamment neutre ou légèrement alcalin et jamais
acide des mucus de ces conduits. C’est surtout chez les enfants
affaiblis par des diarrhées et des vomissements, suite d’indigestions
ou d’inflammations intestinales, ou chez ceux qui
prennent une mauvaise n o u rritu re , que se rencontrent les
conditions mentionnées ci-dessus. Il suffit du reste que l’acidité
soit très légère. J ’ai vu du muguet abondamment développé
dans des cas où la muqueuse était à peine acide. Les
mômes conditions d’acidité se rencontrent probablement quelquefois
aussi à la surface et au pourtour du mamelon, par suite
d’aigrissement du la it qui l’humecte souvent ou de dépôt de
mucus acide par les enfants qui tettent,carM5I.Ilouc]uitetRayer
(1) G u b l e r , loc. c i t., 1852.
m’ont cité des cas de transmission du muguet de l’enfant à la
nourrice, et 51. Empis a constaté également le môme fait (1).
On sait enfin que ces conditions peuvent s’observer dans les
derniers jours de la vie, particulièrement chez les plithisiques,
à la fin des fièvres typhoïdes, des phléhilcs et lymphangites
mortelles, etc. Son apparition, dans ces cas, est un signe indiquant
l’approche de la mort, non pas que le végétal ait une
action toxique par lui-môme, mais parce qu’il ne se développe
chez les adultes que lorsque l’altération des liquides de l’économie
est générale et profonde; parce qu’alors seulement se
montrent chez l’adulte les conditions d’acidité du mucus buccal,
etc., qui en permettent le développement. J ’ai pu constater
que c’est bien VOidium albicans qui croit quelquefois à la
surface des aphtbes. Tantôt il y forme une plaque blanchâtre
ou ja u n â tre ; d’autrefois il s’y trouve en très petite quantité
et ne constitue pas une couche assez épaisse pour être vue à
l’oeil nu, et l’on en rencontre seulement les éléments (tubes et
spores) quand on examine avec le microscope le liquide muqueux
et purulent qui recouvre 1 ulceration. INous veirons plus
loin que c’est cette espèce de Cryptogame qui a déjà été décrite
et figurée par Vogel, etc., dans des cas d aphthes de la bouche
et de l’oe.sophage.
Vogel avance que sur de véritables pseudo-membranes
diphthériliques exsudées à la surface des muqueuses buccale ou
pharyngienne, on trouve quelquefois le Champignon du mug
u et, lors môme qu’elles ue forment encore que de petits
points ou petites plaques hlanches. Le fait n ’est pas impossible ;
le mucus qui imbibe étant quelquefois acide. P ourtant je ne
l’ai jamais constaté, bien que j ’aie examiné un assez grand
nombre de ces fausses membranes. « Évidemment, dit 51. Empis
(2), Vogel a confondu, sous la dénonnnalion de diphlhé-
rite, toutes les exsudations pseudo-membraneuses, sans s ocm
(1) E mp is , loc. c it. [A r ch . g én . de m é d ., 1 8 5 0 , t. XXII, y. 289) .
(2) E m p is , loc. cit. (Ih id .)