
III. Le milieti dans lequel se développe le végélal est représenté
par la partie du poil la plus voisine du cheveu. On ne
sait encore s’il est nécessaire, pour que germe le Microsporon,
qu’il y ait déjà exsudation de quelque h um eu r, ou hien si ces
spores, arrivées à la hase des cheveux, peuvent se développer
sur quelque individu que ce s o it, sous la seule influence de
la présence des épilhéliums, des squames et de la température
du corps.
IV. Ce champignon se développe et se multiplie avec une très
griinde rapidité. Il suffit qu’im poiut de la peau soit atteint pour
qu’eu peu de jours une plaque de 3 à 4 centimètres soit couverte
du parasite. La reproduction a lieu par «ei/?nrratario?t des
extrémités des tuhes ou fdameuts.
V. Le Microsporon Audouini, Gr., commence son développement
à la surface des cheveux, à l ou 2 millimètres d e l’épiderme.
On voit alors qu’il exerce ractiou suivante sur les cheveux : La
substance de ceux-ci devient moins transparente dans une
épaisseur de 0 “ “‘,030 à 0“ “ ,040, et très finement granuleuse.
Le Microsporon, en s’étalant sur le poil, et d e l à , par contact
immédiat, sur plusieurs a u tre s , les altère peu à p e u ,
jusqu’à ce qu’ils se brisent. Devenus grisâtres à l’endroit où iis
sortent de la peau, les cheveux se rompent au niveau du point
où adhère la gaîne cryptogamique huit jours environ après son
apparition, et c’est ainsi que se produit l’alopécie. La portion
de cheveu couverte par le Champignon devient opaque et ru gueuse
, friable et cassante, et les parties du cuir chevelu dont
les poils se sont rompus restent d’un gris blanchâtre, à cause
du Cryptogame qui couvre ces surfaces. L’épithélium qui tapisse
les poils perd son adhérence ct tombe peu à peu.
Les cheveux les plus épais résistent le plus longtemps , e( a
mesure qu’ils sortent de leurs follicules, ils sont attaqués par
ces plantes parasites. Autour d’eux s'accumulent des masses
(lu Cryptogame qui forment des amas de nn quart à un deiin-
millimèlre de diamètre. Ce sonl ces élévalions qu’on a considérées
comme pustules, vésicules ou sécrétion des glandes sébacées
(Gruhy). 1 r ' •
I! n ’y a ni inllainmation du derme, ni hypertrophie de 1 epidenne,
ni vésicules, ni pustules (Gruby).
Ainsi la cause de raffecLiou connue sous le nom de Porrigo
decalvans est le développement d’un végétal particulier
aulour des cheveux, près de l’épiderme. C’est la présence de
ce végétal q u i, soit eu empruntant à la substance des poils
les matériaux nécessaires à son développement, soit en gênant
leur nutrition, détermine la friabilité, puis la rupture des cheveux.
C’est lui q u i, ensuite , mélangé à une certaine quantité de
cellules épithéliales, constitue les plaques ou croûtes d’un gris
blanchâtre qui recouvrent les parties du cuir chevelu dont les
poils se sontbrisés. Ce n ’est donc pas sans raison que M. Gruby
a nommé Maladies parasitiques végétales ou phjto-parasitiques,
celte affection, ainsi que celle déterminée par le végétal précédent,
et qu’il appelle Phijto-alopécie, le Porrigo decalvans,
eu particulier, quiapour cause la présence e tle développement
du Microsporon Audouini .
Il n ’est pas étonnant que cette affection soit transmissihle
d’un individu à un a u tre , puisqu’il suffit pour cela qu’il y ait
transport du végétal (ce dont 'rend facilement compte le petit
volume des spores), et que celles-ci arrivent dans le milieu convenable
à leur germination. Le prétendu principe éminemment
contagieux d e flie rp è s tonsurantdontle s dermatologues spécialistes
se plaisent à reconnaître la nature vitale n’est aulre chose
que le Microsporon (¡ue je viens de décrire.
V I. [listo rique. —■ Cc végé lal i r a été é lu d ié q u e p a r M. C r u b y , q u i l a
d ' a b o r d aj ipelé Microsporum Audouini {lue. c i l ., 18 do) , \iws Microsporon
Audouini [loc. c it ., 1 8 û i ) . J 'a i p u vér i f ier s u r u u ca s of fer t p a r u n e n fant
r e x a c l iUu le d ’u n e p a r l ie d e s faits pu b l ié s p a r c e t a u t e u r c t reprodui t .s
d a n s ce t ravail . L’exi s tence d u Microsporon A u d o u in i a é té nie e g r a t u i t e me
n t p a r M. Caz enave ; p o u r ju g e r d e la v a leu r d e s a s s e r t io n s d e c e d e rm a -
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