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108 VÉGÉTAUX l'AllASlTKS DE l’iIOMMË ET DES ANIMAUX,
sent sont réellement trop diiTérentes , se présentent dans
des cas trop spéciaux, pour qu’on puisse les considérer
comme une suite des condilions normales de génération. Elles
sont plus complexes, plus spéciales ; elles demandent réellement
une élude à part, qui suppose bien faite celle des conditions
normales, mais elles ne peuvent être déduites de la connaissance
de celles-ci.
On voit d ’après tout ce qui précède, ta n t pour 1 état normal
que pour les cas pathologiques, que c’est pour avoir confondu
ensemble la sécrétion et la propriété de naissance, qu on
parle quelquefois de la sécrétion de pus , d’épiderme, etc. ;
de la sécrétion des ovules , de la sécrétion du sperme , dont les
spermatozoïdes sont reconnus maintenant comme naissant par
segmentation d’un ovule mâle et étant les cellules embryonnaires
d’un ovule màle. On a déjà dû pressentir, d’après ce qui
précède, qu’il n ’y a jamais sécrétion d’nn élément anatomique
tout formé, d’un corps solide quelconque; c’est là un fait physiquement
impossible dans les êtres vivants tels qu’ils sont
organisés. Il n ’y a de sécrété que des liquides ; mais tantôt,
dans ces liquides, il y a des solides, des éléments anatomiques
qui s’v trouvent en suspension , parce qu’ils o n t été entraînés
e t détachés des surfaces au moment d e là sécrétion. Tel est le
cas des mucus, de l’urine, de la bile el autres bumeurs excré-
mentitielles dans lesquels rien ne naît, rien ne se forme. D’autres
fois, dans certaines espèces des liquides sécrétés, il naît
des éléments anatomiques divers, d’après les modes indiqués
ci-dessus: tel est le cas de l’ovule, du pus, e tc ...; quelquefois
le liquide surabondant n ’a pas été entièrement consommé par
la production des éléments, alors ceux-ci naissent en suspension
dans un sérum plus ou moins abondant: c’est le cas du
pus, etc.
Zi9. — En ramenant au dualisme suivant la règle de toute
combinaison , Tensemble de ces trois lois fondamentales de la
l'te universelle (n u tritio n , développement, reproduction), on
voit qu’elles caractérisent d’une p a rt l ’existence actuelle {nutrition)
, de l ’autre le développement successif (développement
et reproduction). Celui-ci aboutit à deux résultats g én é rau x ,
dont le second suppose le premier, sans en émaner : d’un côté
la mort, de TauLrc la reproduction. La succession normale de
ces différents états forme le système des trois grandes lois biologiques,
sur la rénovation matérielle, la destruction individuelle,
et la conservation spécifique. Quoique chacune soit
subordonnée à la précédente , elle n ’en est pas plus une conséquence
que les trois lois astronomiques de Képler ne dérivent
Tune de l’au tre ........
« Cette vie universelle, quoique bornée à la seule matérialité,
constitue le premier fondement des plus hautes fondions,
môme humaines. Par elle aussi l’organisme commence ses
relations nécessaires , à la fois actives et passives , avec le milieu
correspondant qui fournit les matériaux absorbés , et
reçoit les produits exhalés. Ou ne peut l’apprécier convenablement
qu’en l’étudiant d’abord cbez les êtres qui ne vivent pas
autrement. Parto u t ailleurs Tinlluence des fonctions supérieures
empêche de concevoir nettement cette vie fondamentale ,
quoique leur réaction nutritive mérite ensuite un soigneux
examen. C’est ainsi que la théorie de la végétation devient la
base objective de la biologie systématique. Les êtres correspondants
[plantes) ne sont pas moins précieux pour nos spéculations
positives que pour notre existence matérielle. Ils développent
les fonctions nutritives non seulement isolées de toutes
les autre s, mais aussi dans leur principale énergie. En e ffe t,
les végétaux sont les seuls ôlres organisés qui vivent directe-
meuî aux dépens du milieu inerte. Tous les autres restent iin-
puissauls à viviüer la matière inorganique qu’ils ne peuvent
jamais s’approprier qu’après son élaboration végétale. La séparation
ab s tra ite , admirablement établie par B ich a t, entre les
fonctions inférieures et les fonctions supérieures, se trouve donc
complétée par l’appréciation concrète d’une immense classe
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