
clievelo ; de coiifoiidre, à dessein, le porrigo scutulala avec le
porrigo favosa, le premier passant dansl’opinion générale pour
élre le plus facile à guérir ; je leur adresserais, quant à moi. Lieu
plutôt un reproche contraire. C’est généralement, en effet,
dans le porrigo scutulata que nous avons vu échouer la méthode
des Mahon, et quant aux autres afl'ections du cuir chevelu,
tels qu’eczéma, psoriasis, lichen, jepense que les héritiers
du secret des Mahon aiment autant avoir à traiter de petites
teignes faveuses, hien circonscrites, qu’un eczéma ou un psoriasis
général du cuir chevelu. Il semble vraiment que les
dermatologistes, hommes de science et médecins, aient été
honteux d’avouer [qu’un traitement efficace du favus avait été
trouvé en dehors d’eux, et par une personne étrangère aux
sciences médicales. Il n ’est que trop vrai, cependant, que pour
la teigne, de même que pour la gale, l ’empirisme a devancé la
science. (Bazin.)
Tirant parti de la connaissance dn fait signalé plus haut,
savoir que les spores restent encore dans le follicule pileux
lorsque les favi sont enlevés, M. Bazin a utilisé avec beaucoup
de sagacité l’épilation dans le traitement de la teigne; épilation
dont le succès est dû en grande partie à cette particularité,
que les spores intra-folliculaires adhèrent tellement au poil,
qu’en arrachant celui-ci elles viennent avec lui et ne restent
pas dans le follicule.
La première indication à remplir dans le traitement de
la teigne, c’est de nettoyer la tête, de la débarrasser de ses
croûtes, des poux quand il y en a. Les cheveux doivent
être coupés à 2 ou 3 centimètres dn cuir chevelu, les poux
détruits par l’onguent napolitain ou le bain sulfureux, les
croûtes détachées par les lotions d’eau tiède, les bains dans
lesquels on fait plonger la tête à diverses reprises, les cataplasmes
émollients. M. Lebert (1) donne le conseil dé faire énu-
(1 ) L e b e r t , T ra ilé p r a tiq u e des m a la d ie s scrofiileuses e t tu b e rc u leu se s . Parià,
1 8 5 0 , in - 8 , p . 2 5 5 .
cléor les croûtes, avec une spatule, par un infirmier. De celte
manière, dit-il, les sporules se dis|)ersent moins sur le cuir
cbevelu que quand on opère le ramollissement el la fonte des
croûtes au moyen de lotions et de cataplasmes. Ce conseil peut
être bon, mais seulement dans les cas de favus circonscrit, et
aussi quand il s’agit de pratiquer les épilations secondaires,
lors de la repullulalion des godets faviques. Si la teigne est
très étendue, si les croûtes occupent presque la totalité du
cuir chevelu , il n ’y a aucun avantage à suivre celte méthode,
qui d’ailleurs est plus douloureuse que l’autre.
Un jour suffit ordinairement à cette opération préliminaire,
à la suite de laquelle on fait sur toutes les parties malades
une première lotion parasiticide avec le solutum de sublimé
ou la solution d’acétate de c u iv re , dans le but de
détruire tout ce qui reste de libre des produits faviques à la
surface du cuir chevelu, et sur les dépressions cutanées qui
succèdent à l’enlèvement des croûtes. (Bazin.)
Lal seconde indication, c’est d’épiler. Quelles sont les
parties que l’on doit épiler? quelles sont celles qu’il faut respecter?
J ’avoue, dit M. Bazin, que, dans le principe, la crainte de
dégarnir pour toujours une étendue plus ou moins grande de
cuir chevelu m’avait rendu excessivement timide, et que je n ’osais
arracher les cheveux que su rle s parties rouges, tuméfiées
et antécédemment couvertes de croûtes : je n ’allais pas au delà.
L’expérience est venue bientôt m'apprendre que non seulement
ma crainte était mal fondée et que les cheveux repoussaient
constamment sur les parties épilées, malades ou n o n , mais
encore qne, par suite de l'application des moyens curatifs, il
poussait des cheveux là oû nous pensions au début du traitement
qu’il y aurait calvitie pour toujours. Aujourd’hui je ii’hé-
site pas à donner le conseil d’épiler non seulement les surfaces
malades, mais même les parties environnantes, celles sur lesquelles
les cheveux paraissent altérés. Si l’on a affaire à un
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