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ILEGIUM, ville de la Macédoine, dans la Pé-
lafgiotide, félon Ptolemée.
IL E I , ou Ilée , bourg fituè entre des montagnes
, vers l'extrémité de la prefqu’île du fud-
eft de l’Argolide, au nord d’Hermioné.
Au temps de Paufanias on y voyoit deux de
ces petits bâtimens facrés que les Grecs appeloient
Hièron, & que, à caufe de leur peu d’étendue,
je nommerai, comme Mi l’abbé Gédoyn, du nom
de Chapelle ; Tune' étoit confacrée à Cérès, l’autre
à Proferpine.
JDu côté de la mer, & dans l’endroit où fe
iferminoit le territoire de la ville d’Hermioné,
on voycit un temple de Cérès furnommée Ther-
méfia.
ILERCAONES, peuple de l’Hifpanie, dans
la Tarragonoife, vers l’embouchure de YEbrus,
félon Ptolemée. Cet auteur place chez ce peuple
le promontoire Tenebrium & le port Tenebrius.
ILERDA ( L e r 't d a ville de l’Hifpanie cité-
rieure, fur le Sicoris. Lücairi, au commencement
de fon quatrième chant, dit que cette ville étoit
fituée fur un coteau que baigne les eaux paifibles
du Sicoris. On voit par des médailles, qu’elle eut
le titre de municipale. Cellarius penfe, avec beaucoup
de probabilité, que c’eft Ilerda, que Tite-
Live , L. x x i , c. <57, homme Athanagia, &
dont Scipion s’empara en la faifant contribuer,
pour avoir manqué à la foi qu’elle avoit jurée
aux Romains. Ce nom Athanagie paroît être celui
que lut donnoient les Grecs, & fignifie Y éternelle.
La firuation de cette ville au pied des Pyrénées
l’expofoit fans ceffe aux horreurs de la guerre,
depuis que les Romains avoient commencé à pénétrer
en Hifpanie. Depuis, même fous Gallien,
elle fut prefqu’entiérement détruite par les Barbares
, qui, fbrtis de la Germanie, ravageoient
les parties occidentales de l’empire.
Le P. Florez rapporte des médailles de cette
Ville, repréfentant une tête d’Augufte d’un côté,
& un loup ôu une louve de l’autre. Ilerda, rivière de l’Hifpanie, félon Vibius
Sequefter.
ILERGETES, les Ilergètes, peuple de l’Hifpanie
citérieure, à l’orient des Vafcons. On n’a
point de détails particuliers fur les Ilergètes ; on
fait feulement qu’ils étoient courageux, & qu’ils
eurent bien à fouffrir lors des ‘guerres civiles.
Leurs villes principales étoient Ilerda, Bergufia
& Ofca.
ILESIUM, le grec perte E’/àU iov; ce qui fem-
bleroit indiquer qu’il convient d’écrire en français
Ilefium. On ignore fa pofition. Homère, dans
l’énumération des vaifleaux, l’indique en Béotie;
ILETHIA , ou Iletia , ville de Grèce, dans la*
Theffalie, félon Pline & Ptolemée. Ce dernier
dit Iletia. C’étoit une ville de la Pélafgiotide.
ILICI ( Elche) , ville de l’Hifpanie citérieure,
au fud-oueft. On a quelques médailles, fur lesquelles
elle eft traitée de Colonia Immunis Augufia ;
mm
& celles que l’on nommoit Immunes , étoient
gouvernées par le droit le plus favorable aux co<
lonies. Elle avoit donné ion nom au golfe qui
porte aujourd’hui le nom A'Alicante.
On a quelquefois écrit Illici ; mais je me fuis
conformé aux médailles.'Le P. Florez remarque
que cette fyllabe il étoit commune à plufieurs
villes, & tenoit à la langue du pay s , qui nous
eft inconnue. Des antiquaires efpagnols ont prétendu
que le chemin conftruit par Hercule, lo r f
qu il eut vaincu Géryon, près de Gadès, paffoit
par Iliciy pour aller jufqu’en Gaule.
ILIENSES, peuple de l’île de Sardaigne. Pline
dit que c’étoit une des plus fameufes nations de
cette île; & Pomponius Mêla, que c’étoit une des
plus anciennes.
IL INGÆ , peuple de la Germanie, félon Ptolemée.
ILION, ville de la Macédoine, félon Tité-Live.
Il en parle comme d’une petite place qui fut prife
par les Romains, fous les ordres de L. Ampuftius,
lieutenant du conful P. Sulpicius. Il ajoute que le
nom de ce lieu étoit beaucoup plus connu, à caufe
d une autre ville fituée en A f ie , qu’à caufe de
celle-ci.
Ilion. Au temps dont parle Homère, il exiftoit
dans l’Afie mineure, au fud du détroit appelé YHeU
lefponty une ville puiffante nommée fucceflivement
Teucria, Dardania, Troja, Illium, & même Pergama,
en donnant a la ville le nom de la citadelle. Cette
v ille, que la carte de d’Anville indique fous le
quarantième deg. de latitude, & le 44e de longitude,
avoit au nord le Simoïs, qui couloit de l’eft
a l’oueft, & au fud-oueft le Scamandre, qui venoit
du fud-eft ; ils fe réuniffoient au nord-oueft de cette
ville ; & peu de diftance à l’eft étoit lé mont Ida.
Il paroît que cette ville eut pour fondateur
Teucer, ou même Scamander, dont le règne remonte
à l’an 1552 avant J. C. Dardanus lui fuc-
céda, puis T ros, dont elle reçut le nom fous lequel
elle eft le plus connue. Ce fut d’Ilus qu’elle prit
enfuite celui d’Ilion. Priam, le dernier de fes rois,
y fit bâtir une citadelle fur une montagne qu’il
nomma Pergame. Au temps de ce prince, Troyes
fe trouvoit la capitale d’un royaume fort étendu
& très-floriffant. Je ne chercherai cependant pas
à diflimuler que fes richeffes me paroîffent fort
exagérées dans Homère. Quant à fon étendue ,
elle comprenoit la Myfie & plufieurs îles. Il avoit
des alliés puiffans & une nombreufe population.
Long-temps après la prife & la deftru&ion de
Troy e s, en 1 2 0 9 ,il & forma de fes ruines une
nouvelle v ille , non fur le même emplacement,
mais un peu plus au nord, au-delà de la jon&ion
du Scamandre & du Simoïs , & plus près de l’Hel-
lefpont que n’avoit été l’ancienne. Mais ce n’étoit
encore qu’un bourg, lorfqu’Alexandre y vint après
la bataille du Granique. Il facrifia à Minerve dans
un temple célèbre que cette déefle avoit à Ilium.
Il donna fes ordres pour l’agrandiffemem de ce
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bourg, qui reçut^de très-grands accroiffêmens de |
la part des Romains. On fait que ce peuple fe
croyoit, par Enée, defeendu desTroyens. Céfar,
fans doute pour flatter l’orgueil de la nation, s'occupa
beaucoup de la profpêrité de la nouvelle
Ilium. Ce fut au point que l’on craignoit qu’il n’y
tranfportât le fiègede l’empire. Cette crainte n’étoit
pas diffipée fous Augufte, puifque ce fut pour
affermir fon efprit dans le deffein de ne rien innover
à cet égard, qu’Horace fit cette belle ode,
Juflum & Tenacem, L. m 9 od. 3.
Cette fécondé a fuccombé fous les efforts du
temps : fous Mahomet IV , on voyoi* encore quelques
belles colonnes, que ce fultan fit tranfporter
à Conftantinoplé. On n’y découvre plus que des
ruines informes, éparfes, & en partie recouvertes
par les brouffailles. Ilion, ou Ilios, nom de l’ancienne ville de
Troyes avant qu’elle eut été détruite par les Grecs.
Elle étoit bâtie en partie dans une plaine 6c en
partie fur une colline ; ce qui lui a fait donner
par Homère l’épithète de haute. Elle étoit éloignée
de la mer,' & c’eft cet éloignement qui donna
occàfion à Homère ( Iliad. L. x v i , v. 743 ) , de
faire une mauvaife plaifanterie fur Cébrionès, fils
naturel de Priam. Elle étoit à trente ftades plus
loin de la mer & plus près du mont Ida que la
nouvelle ville. ( Voye^ Troja ). ( M. Larcher,
gêograph. d'Homère ). Ilion , ou Ilium , ville de l’Afie mineure, différente
de la précédente, puifqu’il y avoit entre,
deux une différence de trente ftades, félon Strabon,
L . x i i i , & qu’elles-ont fubfifté fucceflivement. On
l’appelle auffi la fécondé Troye.
ILIONENSES, nom d’un peuple de l’Italie, félon
le rapport de Pline.
ILIPA ( Alcolea), ville de l’Hifpanie, dans la
Bétique, vers le nord de YHifpalis% fur la droite
du Bâtis.
Au rapport de Strabon, il y avoit des mines
d’argent dans les environs de cette ville.
Ses médailles portent, avec une tête de femme,
que l’on fuppofe être Cérès, des emblèmes d’abondance
: ce font des épis ou des poiffons.
ILIPULA ( Niebla ) , ville de l’Hifpanie, dans
la Bétique , à l ’oueft de Tucci. Elle eft nommée
Ilipa dans Tite-Live; mais Ptolemée & M. d’A nville
écrivent Ilipula. ,
Ce fut près de cette ville que, l’an de Rome
Ç59, le propréteur P. Corn. Scipion, battit les
LufitanienS, qui, au retour d’une incurfion dans
la province citérieure, s’en revenoient chargés
de butin. Douze mille hommes des ennemis ref-
tèrent fur la place.
Le P. Florez conje&ure que c’eft à eetrl ville
qu’il faut rapporter une médaille fur laquelle on
lit Ilipla. On y voit un cavalier armé d’une lance
& deux épis.
ILISANITÆ, peuple de l’Arabie, heureufe ,
félon Pline*.
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TLISSUS, ville de Grèce, dans l’A ttique, félon
Etienne de Byfance. C ’eft la même que Pline appelle
Locus Ilïjfos; vraifemblablement parce que la
ville Üllffus ne fubfiftoit plus, & que l’on n’en
voyoit que Tes ruines.
Ilissus. Pline nomme ainfi une rivière de l’île
d'Imbros, une de celles de l’Archipel.
I l i s s u s , petite rivière de l’Attique, fur le
chemin d’Athènes à Cynofarges , qui avoit à
l’oueft un petit fleuve appelé Eridanus. Les Athéniens
bâtirent fur le bord de cette rivière uné
chapelle à Borée. Cette rivière étoit confacrée aux
Mufes 6c à d’autres divinités.
Il y avoit fur les bords de Vlfiits un autel con-
facré aux Mufes Ilifliades. On fe purifioit fur fes
bords lors des petits myftères.
N. B. Selon Spon 6c Whe ler, ce fleuve n’eft
qu’un petit ruiffeau prefque toujours à fec.
ILISTRIENSES, fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Lycaonie, félon des notices grecques.
ILLERCAONES , les Illercaoniens, peuple de
l’Hifpanie citérieure, au fud des Cofetani. Ptolemée
leur attribue les villes de Dèrioja 6c de Carthage.
Celle-ci étoit peu confidérable, 6c il là place à
l’oueft, dans les terres. 4
ILLIBERIS, appelée depuis Helena, ville de la
Gaule, au pied des Pyrénées, fur fe bord de la
mer, à l’eft. Selon Pomponius Mêla, après avoir
été très-puiffante, cette ville fut prefque réduite à
rien. C ’eft aujourd’hui la ville d Èlhe.
IL L IC I , IL L IC E , ou Illicias. La première:
leçon eft de- Pline; la fécondé, de Pomponius
Mêla; 6c la troifième, de Ptolemée: v ille de THifi-
panie, dans la Tarragonnoife, fur le golfe Illici-
tanus Sinus, du nom d’une autre ville qui. y étoit
fituée auffi.
ILLIPULA MAGNA , ville de l’Hifpanie r dans
la Bétique, félon Ptolemée. On penle que c’e fi
Y ilipa de Strabon.
IL L ITURG I, ou IlLITURGIS {près d'Andujar ) ,.
ville de l’Hifpanie, dans la Bétique, au nord -eft *
fur le Bâtis. On voit dans Tite - Live que, l’an de
Rome 5-3.8.', Cn. Scipion s’en empara fur les Car--
thaginois fans beaucoup de réfiftance.
ILLITURGIS, ville de l’Efpagnotarragonnoife,,
en-deçà de EEbre. On. a quelquefois confondu ces
deux villes, c’eft-à-dire, celle-ci avec la-précédente ^
mais cette dernière étoit plus près de l’Ebre.
IL LU .. . . . dans rHïfpanie (1 ) , au fud-eft de.
.Seetabis y 6c au nord - oueft d'Jlicis, fur le petit
I fleuve qui paffoit dans cette dernière ville..
ILLURCIS, ville de rHïfpanie. Tite-Live
! porte q ue , dans la fu i t e e lle fut appelée Gra-
L cutis.
(1) On n’à pas trouvé la fin ques inferigtions donneront, peudet- êeter en^om, que. quel