
de Cambyfe, roi de Perfe, royaume alors fort
peu confidérable. Les circonftances de la naiflance
de ce jeune prince, auffi-bien que les détails de
fon éducation, rapportés très-diverfement par
Hérodote & par Xénophon , ne feront point' ici
la matière d’une differtation. Il faut les lire dans
ces deux auteurs , ou du moins dans M. Rollin.
On les trouve auffi, mais avec plus de détail,
dans l’hiftoire irniver felle traduite derAnglois,i/t-4°.
T. n i .
Pendant.lerègne d’Aftyages, la guerre fe continua
contre les Babyloniens & les peuples fournis à
cet empire. Le peu de conformité des noms qui le
lifent dans les livres faints avec ceux que l’on
trouve dansles hiftoriens profanes, jointe au rapport
des événemens, ont fait conjeéhirer que ce même
Aflyages étoit le Darius, le Mède de l’écriture
fainte: d’autres prétendent que ce nom ne doit
être rapporté qu’à Cyaxare I I , fils de ce prince,
& fon fuccefièur, après un règne de 58 ans.
Quoi qu’il en fo it , on voit qu’Aftyages, pour re-
eonnoître les grands fervices de Cyrus, l’avoit
affocié au trône. Ce prince partagea également
l’autorité avec fon oncle Cyaxare, dont le règne
fut fi court qu’il n’eil pas compté. par tous les
hifioriens ( i j .
Ce ne fut qu’après des guerres longues &
heureufes que Cyrus parvint à fe rendrè maître de
Babylone , l’an 538 , ou, félon M. Larcher, 539.
Ayant trouvé ouvert le lit de l’Euphrate qui paf-
foit au milieu de cette v ille, il y fit entrer fes
troupes qui pénétrèrent aifément dans la place ;
elle fut préfervée du pillage par le bon ordre
qu’y établit le vainqueur.
Maître du royaume de Babylone, Cyrus, de
concert avec fora oncle, s’occupa du gouvernement
de ce nouvel état, & dont la Médie ne
fut qu’une province : ils donnèrent naiflance à
la Monarchie des Perfes, dont il fera parlé à l’article
Perfce.
M E D IA , la Médie, grande contrée^d’Afie.
Elle avoit au nord , la mer Cafpienne ; à l’eft ,
l ’A r ie , au fud , la Perfe & la Sufianne ; à l’oueft
la province appellée Affyrie. Telles font en général
les bornes que lui affigne M. d’Anville. Pline
dit : Media ab occafii tranfverfa oblique Parthicz oc-
currens.... habèt ab ortu Cafpios & Parthos • à Mendie
Sittacenem & Sujîànem & Perfida ; ab occafu ,
Adiahemm ; à feptentrione , Armeniam. '
Ce pays eft nommé dans l’écriture ■ Madaï. C ’étoit
dans la Médie que l’on trouvoit les Pylce Cafpiæ 3
ou Portes Cafpiennes, défilé étroit par lequel on
paffoit & traverfoit du nord, près des bords de
la mer Cafpienne, dans la partie au fud des montagnes
dans. laquelle, étoit Rages , appelée depuis
Arfacïa. L’autre ville confidérable étoit Ecbatana.
(ï) Voyez eatr’autres ouvrages les Tablettes chrono-
logiques de l’abbé Langtet du Frefnoy,
On divifoît la Médie en Media Atropatene, qui
étoit au nord-oueft, & dont la principale ville
étoit Gaça ; & en Media Magna , qui occupoit le
refle du pays.
C ’éroit dans la Media A trop a une que fe trou-
voient les Cadufîi, vers l’oueft, dans les montagnes,
& les Amardi. Au - refle, on va voir les
noms de ce peuple, rapportés par Ptolemée.
Géographie de la Médie félon Ptolemée.
La Médie eft bornée au nord par la mer Hyr- ■
canienne; fur les bords de cette mer on trouvoit:
Sannina. Mardi fl. OJlia.
Cambyfis fl. OJ l i aMa r c i a n e s lacus.
Pontes fl. ' Amana. ■
Tafina. Acola.
Sabota, Ara. Staonis fl. Oftia.
Cyri fl. OJlia. Mandagarjîs.
Cadujîorum vallum. Charinda â. OJlia.
Cyropolis.
Là étoient les frontières de l’Hyrcanie.
Au couchant, la Médie avoit l’Arménie & TAf-
fyrie ; au fud , la Perfe ; à l’eft, l’Hyrcanie & la
Parthie.
Les principales montagnes de la Médie étoient:
Le mont Zagros.
Le mont Orontes.
Le mont Jafonium.
Et une partie du Coronus.
Les principaux peuples étoient:
Les Cafpii, 8c fous eux, la Margiana le long de
l’Aflyrie.
Vers la mer , les Caligi, les Çadufit & les Dr'f
byces.
Après eux, dans l’intérieur des terres, les Ama•
riaca & les Mardi.
Les Carchuci & les Marunda s’étendoient juf-
qu’au lac Martianis.
Dans l’intérieur étoient les Margajî.
Au-delà de ces derniers étoit k Tropatene3 qui
s!étendoit jufqu’aux Amariaca.
Les S agami ©ccupoient les parties orientales
du mont Zagros.
Après eux, la Choromitrene s’étendoit jufqu’à.la
Parthie.
Au nord de la Choromitrene étoit YElimais,; les
Tapuri étoient à T’eft , & au fud les Sidices , la
Sigriane & la Rhagtane.
Au-delà, au-deflous du mont Jafonium, étoient
les Vadàffi & les Darius.
Le long de la Perfe étoit la Syrpmedia.
V i l l e s .
Les villes de l’intérieur des terres étoient:
Scambina. Soroa.
Cabale. ■ Tondarbe.
■ Uca. Açata.
Varna. Mo ran da.
■ Candys2 Tigrana.
G abris„ P harambara.
Tachafara. Z ayants.
Z al ace. Gbena.
Aluaca. Larâffa.
Gau\ania. Febatana.
Pha^aca: Locajlra.
Pharajlia. Niphavandra.
Curena. Guriauna.
Phanafpa. Choana.
Gabfts. Auradis.
Nande. Tibracana (2).
Ga{afii(i). Betharga.
Saraca. Carine.
Mandjgara. Gaberafa.
Agimryigava. Purdthana.
Gaala. Arfacia.
Orocana. ' Gauna.
Alicadra. Heraclca.
Phanaca. Zania.
JVarada. Arufis.
Alinéa, la même qu’O- Zarama.
rofa. Taurice.
Arfifaca. Europos (3).
Alïjdaca. Abacena. *
Dariaufa. Cimbina.
Sincar. Daththa.
Batina. Gerefpa.
JVefappe. Rhapja.
Nigu^a. Andriaca.
Sanaïs. Cluaca.
Rha^unda. Argaraudaca.
JVeneca. Canatha.
Bithia. Aradriphe.
Alinéa.
On voit que Ptolemée ne fépare pas les deux
Médîes. Il eft bon d’obferver cependant que la
Médie Atropatene étoit entre l’Araxe au nord 8c
la mer Cafpienne à l’eft ; elle avoit à l ’oueft une
partie de l’Arménie.
Ses principaux lieux étoient :
Ga\a, ou rèfldoit le fatrape, c’èft-à-dire le
gouverneur, au temps des Perfes.
VeriA, château. Tigrana.
Morutida. Pharambara.
Cabris. Pharnafpa.
Cyropolis.
Il paroît que la Médie a été nommée Medena,
comme on le voit dans la Vulgate; & Medana,
comme le dit Rufns Feftus.
MEDIÆ CASTELLUM , château de l’A f ie ,
dans la Méfopotamie. 11 étoit dans la partie occidentale
du Tigre, près du mur de Sémiramis , &
à-peu-près vers les' 34 degrés de latitude.
Mediæ murus , mur dans l’Affyrie , entre
le Tigre & l’Euphrate , au-deffus de Babylôue &
(1) La traduftion porte Za\aca.
m La traduction porte Trauaxa.
(3) La même que Rhages, connue par l’hifloire de ;
Tobie. ,
d’Opis. Xénophon, L. 1 , c. 3, en parle dans
fa retraite des dix mil e.
MEDIA PORTA , défilé dans le mont Zagrùs.
C ’étoit l’entrée de la Médie en venant de l’Adia-
bène. Strabon- en fait mention , L. x ; c’eft la même chofe que Zagri Pylæ.
MED1ANA , ville d’A fie , dans l’Ofrhoëne,
félon la notice de l’empire, fec. 25. Mediana, fauxbourg d e Né fus ou Nejfus, ville
d e l’Illyrie ou de la Dacie Méditerranée, à trois
milles de cette ville, félon Ammien Marcellin-*,
L. x x v i , c. $. Mediana, ville épifcopale d’Afrique, dans la
Mauritanie fitifenfis, félon la conférence de Carthage.’
MEDIANENSIS , fiège épifcopal d’Afrique ,
dans la Byzacène, félon la notice épifcopale d’Afrique
, ri0. 27.
M E D IC A , île de la Propontide. Il en eft
fait mention dans les conftitutions de l’empereur
Emmanuel Comnène. Q/telii thefaur.
M EDIC CAR A , ville de l’Affique proprement
dite, félon Ptolemée, L. i v ,Kc. 3. Il la nomme
entre Abdera & Tuburbe.
MEDIENSIS , fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Mauritanie Céfarienne. La notice d’Afrique
porte Æmtlius Medienfis.
MEDIMNÆI, peuple, à qui Diodore de Sicile,’
L. x i v , dit que Denis donne un établiffement à
Meffine.
MEDIMNI, peuple de l’Ethiopie, fous l’Egypte ,
félon Pline , L. v i , c . 30.
MEDIOLANUM (Milan). Que cette ville,"
qui devint dans la fuite fi célèbre, n’ait été ail
commencement qu’un village, comme le ditPolybe
( L. 1 1 ) , cela eft tout fimple ; c’eft l’origine de
prefque toutes les villes grandes ou petites. Mais
il eft sûr qu’elle devint, d’affez bonne heure, une
des plus célèbres de la Gallia Tranfpadana. On
voit par les lettres de Pline, que l’on y éfudioit
les lettres avec un grand fuccès.
La ville qui fubfifte à préfent fous le nom de
Milan, n’a de commun avec l’ancienne que le
nom & l’emplacement. Car la première fut détruite
en 1162 par l’empereur Frédéric I , pour
la punir des infultes qu’elle avoit faites à l ’impératrice
: il la rafa & fit fémer du fel fur fon
emplacement. A peine refta-t-il quelques églifes.
Elle s’eft depuis relevée de fes ruines , & paffe
pour une des plus belles villes d’Italie.
Mediolanum, fut long-temps la capitale des In«
fubriens. Mediolanum (Saintes), ville d e là Gaule
Aquit’ani'que, & la capitale du peuple Santones.
Elle prit en fuite le nom du peuple. Mediolanum Aulercorum (Evreux) 3 ville
de la Gaule , dans Je pays du peuple Aulerci-Ebu-
rovices. Ptolemée , L. 11, c. 8 , nomme cette ville
Mdodïanum, & la donne au peuple Auürcii 3 qu'il
nomme auffi Buraici. Antonin en fait mention
dans fon itinéraire.