
tagne, fur laquelle étoient les limites des territoires
des Orchoméniens, des Phénéates & des Ca-
phyates. Au-deffus eft un rocher très-efcarpé que
l’on nommoit roche Caphyatique (ou roche de Ca-
phyis ). . . .
Il y avoit un vallon entre ces trois villes qui
étoient fur des hauteurs : c’eft par-là que paffoit
le chemin de Phénéos. Dans ce vallon éïoit une
fontaine, & à l’extrémité un village nommé
Caria (1)*
Les campagnes de Pheneos s’étendoient à Caphia.
Les eaux avoient autrefois ravagé l’ancienne P hemos.
On voyoit encore aux montagnes d’alentour
des marques qui indiquoient jufqu’à quelle hauteur
les eaux s’étoient alors élevées.
A cinq ftades de Caphya étoient les monts Orexis
& Sciathis. Au bas de ces montagnes il y avoit de
larges foffes qui recevoient les eaux furabondantes
des campagnes. On. les croyoit faites de main
d’hommes, & les Phénéates attribuoient ces ouv
ra g e à Hercule (2). -
Ces travaux étoient continués l’efpace de cinquante
ftades. Aux endroits où les bords fubfif-
toient ils avoient trente pieds de haut (3).
Depuis ces foffes, au bas des montagnes, jufqu’à
la ville de Pheneos, il y avoit cinquante
ftades. La citadelle étoit fur un roc efearpé. Sur
le penchant de cette montagne il y avoit un
ftade.
Il y avoit un chemin qui conduifoit de Pheneos
à Pellène & à Egire.
Les bornes des Phénéates du côté de l’Achaye
( c . /f) étoient, du côté de Pellène (4 ) , le
fleuve Porinas ; du côté d’E gire, un temple de
Diane. . . "
En-deçà des limites de ces villes il y avoit,
fur les terres des Phénéates, un chemin qui conduifoit
du mont Crathis, où commençoit le fleuve
de ce nom.
En allant (c. 26) de Phénéos vers l’eft, on trou-
voit le mont Geronteüm, avec un chemin qui
tournoit à l’entour. C ’eft-là que fe trouvoient les
limites des Phénéates & de ceux de Stymphales.
A la gauche de la montagne, les bornes des Phé-
néatès fe nommoient Tricrena, ou les trois fontaines,
parce qu’en effet il y en avoit trois en
ce lieu.
(1) Quoique je conferve ce nom, je ne dois pas laiffer
ignorer que Syiburge penfe qu’il faut lire Caphya ; il en
donne pour raifon qu’il n’en eft parlé dans aucun autre
auteur. C’eft bien quelque chofe; mais, comme Paufanias
a déjà parlé des Caphyates & de Caphya, il me femble qu’il
s’exprimeroit autrement s’il vouloir indiquer ce meme
lieu. Mais je crois qu’enfuite il parle de Caphya , & qu’ici
les copiftes ont confondu.
(2) Paufanias nous apprend que dans le projet, le fleuve
Aoranius devoit tomber dans ces foliés ou canaux-, qu’il
y avoit tombé en effet -, mais qu’il avoit repris fon ancien
cours.
(5) Ceft l ’exprelîion de l’auteur grec.
(4) J’adopte la corre&ion de Syiburge..
A peu de diftance de Tricrena étoit le mont
S épia (3),
Le mont Cyllene étoit peu éloigné : ejeft le plus
haut de toute l’Arcadie. Il y avoit eu fur la cime
un temple de Minerve, mais il étoit alors en ruines.
On voyoit fur ce mont des merles blancs.
Après le Cyllene étoit le mont Chelydorea. Cette
montagne, dont la plus grande partie étoit en
A chay e , fervoit, de ce côté, de bornes entre les
Phénéates & les Pelléniens.
Si de Pheneos on alloit vers le nord-oueft, on
trouvoit deux chemins. L’un, fur la gauche, conduifoit
à Clitor; l ’autre, fur la droite, conduifoit
à Naunacris (6) & à l’eau du Styx.
La montagne s’élevoit en ce lieu à une prodi-
gieufe hauteur : c’eft de-là que tomboit, goutte à
goutte, l’eau que les Grecs nommoient le Styx.
Cette eau, après s’être fait jour à travers un rocher,
fe rendoit dans le Crathis : elle étoit mortelle pour
les hommes & pour les animaux (7).
Au-deffus de Naunacris étoient les monts Aroanîi,
ou Aoranii: la plus grande partie de ces monts étoit
habitée par des Phénéates.
Affez près avoit exifté la petite ville de Lufit
fur le territoire de Clitor : on n’en voyoit pas le
moindre veftige au temps de Paufanias.
Cynetha (8) fe trouvoit un peu plus loin de ce
côté (9) : à deux ftades de leur ville étoit la fontaine
appelée Alyjjon, parce qu’elle étoit bonne,
difoft-on, contre la rage.
Le chemin qui, dq Pheneos9 conduifoit à Clitor,
paffoit près des foffes dont j’ai parlé & le long du
fleuve Aoranius : il conduifoit à Lycuria, où étoient
les bornes des territoires de Clitor & de Pheneos.
A cinquante ftades plus loin (10) on trouvoit
la fource du Ladon, remarquable pour la beauté
(ç) Les Arcadiens difoient que cette montagne produi-
foit des ferpens ; mais qu’une grande partie périffoit par
le froid qu’occafionnoient les neiges, dont la montagne
étoit prefque toujours couverte.
(6) On ne voyoit plus que les ruines de cette ville.
(7) C’eft par cette raifon fans doute, que l’on en avoit
fait un fleuve des Enfers. Au refte, tout ce que dit Paufanias
de la vertu de cette eau auroit befoin » pour erre
c ru , d’être vérifié par des expériences chymiques bien
avérées.
(S) Paufanias ne donne pas le nom de cette ville -, il
parle feulement du peuple Kuvaifrcizïç, Cynéchê-m ; mais
on lit dans Polybe & dans Etienne de Byfance Kuvaüte.,
Cinatha ; c’eft donc par une faute de gravure que l’on
lit fur la carte de M. d’Anville Cynetha.
(9) Paufanias dit à quarante ftades d’un temple de
Diane qui étoit fur le territoire de Clitor.
(10) L’expreffion de Paufanias ( c. 20 ) , ne dit pas s’il
faut aller vers le fud ou vers l’oueft : ce n’eft que la fuite
qui peut guider pour ces pofitions. Mais comme cet auteur
dit que l’on croyoit qu’il fe formoit des eaux, dont
j’ai parlé plus haut, de l’autre côté des montagnes, on
voit à-peu-près où pouvoient entrer les fources. Mais il
doit y avoir ici quelque chofe de défe&ueux dans la carte
de M. d’Anville, L'Aoranius en eft trop loin, à ce qu’il me
femble.
de
ae fes eaux. De la fource de ce fleuye à Clitor
;S1 y avoit foixante ftades ( i) .
Des fources du Ladon il y avoit un chemin
étroit qui conduifoit à Clitor, le long de l’Aroa-
fniiw. On. paffoit près de C lito r , lin fleuve de
: même nom, qui le rendoit dans YArbanius à en-
| viron fept ftades de la ville.
- Clitor étoit dans une plaine entourée de collines.
! Sur le haut d’une montagne, à trente ftades de
; la ville, les ClitorienS avoient un temple en l’hon-
! rieur de Minerve Coria.
j Ici Paufanias retourne à Stymphale & au mont
■ Géronte. La ville de Stymphalus, qui exiftoit au
temps de Paufanias, étoit une ville nouvelle; 1 ancienne
n’exiftoit plus. Il y avoit une fontaine près
I de cette v ille , dont Adrien avoit fait couler les
eaux jufqu’à Corinthe. Ces eaux formoient un
; petit lac pendant l ’hiver ; il grofliffoit le fleuve (a).
Après Stymphale étoit Aléa, foumife alors aux
; Argiens, ainft que Stymphale : il y avoit trois
| temples conftdèrables. _ -
On a parlé précédemment d’une ravine près de
Caphya.
Pour empêcher que les'eaux qui fe trouvoient
tout auprès n’inondaffent les terres des Caphÿens,
on avoir fait une levée. En-deçà étoit une eau
qui fe cachoit fous terre, puis reparoiffoit au lieu
nommé Naß. Tout près étoit le village de Rheunus :
là , cette eau prenoir un cours & formoit la rivière
de Tragus. . . . . .
La montagne de Cnacaluf n etoit pas eloignee
de Caphya.'
Un peu au-deffus de cette ville étoit une fontaine
avec un beau platane fur fes bords : ils por-
tolent l’un & l’autre le nom de Mcnélas.
A un ftade de Caphya étoit le village de Con-
dylea, où étoient un bois facré & un temple de
Diane.
Une route de fept ftades* & qui alloit en def-
cendant, conduifoit de Caphya à Naß ; & cinquante
.ftades au-delà étoit le Ladon.
Quand on l’avoit paffé, on arrivoit à un bois
de chênes, nommé Soron, par les villages d'Argea,
de Lycoa (3) 8c de Scotane. Il y avoit un chemin
qui conduifoit par le bois à la ville de Pfophis.
A-peu-près à l’extrémité du bois de Soron, on
voyoit les ruines d’un village nommé Paies ; &
un peu plus loin celui que l’on appeloit Sira,
fervant de limites entre les Clitoriens & les Pfo-
pliidiens.
La ville de Pfophis étoit confidérable : elle étoit
à trente ftades de Sira. Le fleuve Aroanius traverfoit
cette ville ; & à peu de diftance couloit MEryman-
thus, qui avoit fa fourçe au mont Lampea, con-
(1) Voye\ le cours de ce fleuve plus bas, page. .. :
(2) On croyoit que ce fleuve fe précipitoït fous terre;
d’où l’on difoit qu’il paffoit en Argolide.
(3) J’admets le changement de xox.o Jvt<£V en 'KvKoa.rSy,
Géographie ancienne. Tome II.
facré ail dieu Pan ; il faifoit partie, du mont Ery-
manthus. L’Erymante fe jetoit dans l’Alpbée (4).
Sur le chemin de Pfophis à Thelphufa (qui étoit
à la gauche de VErymant/ms ) , on trouvoit (c. zy'),
fur la gauche du Ladon, le village de Tropaa (5).:
tout près étoit un bois appelk Aphrodifum : c ’étoit-
là les confins des Pfophidiens & des Thelphufiens.
Le territoire de Thelphufe étoit arrofé par le
fleuve Arjen.
Il y avoit quarante ftades de Thelphufa à un -
village nommé dans le texte C aluns ; par quelques
commentateurs Haluns (6) ; & par d’autres, Caoïis ,
d’après Etienne de Byfance, qui nomme ainfi un
village d’Arcadie, du territoire de Thelphufe : il
n’en exiftoit que les ruines au temps de Paufanias.
-
Le Ladon, comme on l’a dit, commençoit fur
le territoire de Clitor. Il paffoit d’abord vers Leuca-
fu s & Mefoboa , arrofoit Nafi, & , vers Orya, le
lieu nommé Haluns (ou Caluns) ; puis il alloit aux
Thaüada & vers un temple de Cérès Eleuflènne,
fur les confins du territoire des Thelphufiens. Le
Ladon laiffoit enfuite Thelphufe à fa gauche.
Thelphufa étoit fur une hauteur : mais elle étoit
en partie ruinée au temps de Paufanias.
De Thelphufa, le Ladon venoit à Oncium (7) ;
puis il recevoit la rivière Tuthoa, qui s’y rendoit
vers Heraa, fur les confins des Thelphufiens : on
appeloit cet endroit le Pedion, ou la plaine. Le
Ladon tomboit enfuite dans l’Alphée, au lieu appelé
le Coracôn Nacfos, ou l’île des corbeaux.
Heraa ( c. 26 ) , étoit bâtie fur la, droite de
l’Alphée, en partie fur le penchant d’un coteau ,
& -en partie fur le bord du fleuve. Il y avoit fur
le bord du fleuve un lieu deftiné aux courfes; il
étoit planté de myrtes & d’autres arbres.
A partir d'Heraa, lorfque l’on avoit fait quinze
ftades , on étoit fur les terres_ des Eléens, & l’on
paffoit le Ladon.
A vingt ftades au-delà on arrivoit à l’Erymanthe;
qui, félon les Arcadiens, fervoit de bornes entre
les Héréens & les Eléens.
D ’Heraa, fi l’on paffoit l’Alphée , & que l’on
f ît dix ftades dans la plaine, on arrivoit au pied
d’une montagne, où l’on montoit par un chemin
d’environ trente ftades, pour fe rendre à Aliphera,
ville abandonnée (8) lors de la fondation de Mega-
lopolis.
(4) Ce que dit ici Paufanias des monts Pholoè', 'à la
droite de l’Erymanthe & du territoire de Thelphufa, à fa
gauche, fuppoferoit ces lieux plus près l’un de l’autre
qu’ils n’étoient en effet. Mais il faut regarder ceci comme
une indication générale.
(5) M. d’Anville l ’a mis à la droite : c’eft une méprife.
(6) C’eft le nom adopté par M. d’Anville.
(7) M. d’Anville écrit Oncea : mais Paufanias dit to
oy jciov.
(8) Quoiqu’elle eût été abandonnée, il paroît cependant
qu’il y reftoit encore un petit nombre d’babitans,
comme on le voit chapitre 27.