
4 3 * N I C
^’Alexandrie , en Judée. Dion Caffiiisi L. l i ,
p• 456 » nous apprend qu’Augufte en fut le fondateur
, qu’il lui donna le même nom, & lui
accorda le privilège des mêmes jeux qu’à la ville
de Nicopolis en Epire. Nicopolis , ville de l’A f ie , dans la Cilicie.
Elle étoit fituée entre des montagnes, fur la
rivière Pïnarus, au nord-eft de fon embouchure,
vers le 37e degré de latitude. Nicopolis, ville de l’Arménie mineure, bâtie
par Pompée, félon Strabon, L. x n ,p . yyy 9 qui
ne nomme que cette feule ville dans cette province.
Pline, L. v i 3 c. p , Ptolemée , L. v , c. 7 ,
6c Etienne le géographe, en parlent auffi. Ptolemée
la met dans l’intérieur des terres éloignées de
l’Euphrate & au voifinage des montagnes. Pour la
diftinguer des autres villes de ce nom, on l’appela
Nicopolis Pompeii. Nicopolis, ville de Bythinie, fur le Bofphore,
ou dans le voifinage. Pline & Etienne le géographe
font les feuls qui parlent de cette ville. Le
premier, L. v , c. y2, dit : ultra Calchedona 'Chry-
fopolis fu it, deinde. Nicopolis, à quâ nomen etiam-
num fînus retinet. Le fécond nomme feulement
cette v ille, qu’il appelle Nicopolis de Bythinie. Nicopolis, ville de l’Afie mineure, dans la
Cilicie propre, entre Caflabala & Epiphania, félon
Ptolemée » L .v ,c . 8. Strabon , L. x i v , p. 676,
la met au nombre des villes qui font fur la côte
du golfe IJfus. - Nicopolis, ville d’A fie , dans la Phrygi« falu-
taire, félon la notice de Léon-le:Sage. Nicopolis , ville de la Paleftine, que l’on
nommoit Emmaùs auparavant, félon faint Jérôme.
Elle fut brûlée, après la mortd’Hérode le grand,
par Quentilius Varus, pour avoir pris part à la
révolte des Juifs, félon Jofeph , Antiq. L . x v n
c. 12. Cette ville fut abandonnée de fes habitans,
6c ne fut plus qu’un village , à foixante ftades de
Jérufalem. Ce village fut donné à huit cens foldats
vétérans , par l’empereur Vefpafien , après la ruine
de Jérufalem , l’an 71 de J. C. Jofeph, de Bell.
L. v u , c. 27. Il s’y forma une ville qui fut appelée
Nicopolis, en mémoire de la viftoire des Romains
fur les Juifs.
L’impératrice Fauftinè, femme d’Antonin Pie
étant morte l’an cent quarante-un de J. C ., l’empereur
lui fit auffi-tôt décerner les honneurs
divins. La ville de Nicopolis les rendit à cette
impératrice vers le même temps. Il y avoit une
grande abondance d’eaux près de cette ville, félon
faint Luc; & unefource, près de la ville, étoit
propre à la guérifon des hommes & des animaux ;
& Pline, Z. v i , c. 14, dit qu’Emmaüs étoit un
lieu arrofé de fontaines.
Sous les règnes de Trajan & .d’Antonin Pie,
cette ville étoit célèbre & faifoit frapper des médailles.
A l’exemple de plufieurs autres villes de
l’orient, elle avoit depx noms : célui d’Emmaüs
que Ptolemée lui donne dans fa géographie, & celui
N I G
de Nicopolis, qui lui fut donné par les Romains ,
& fût employé dans les monumens publics, & par
diffé rens auteurs.
Cette ville fut ruinée après le règne des An-
toriin ; mais rétablie fous le règne d’Elagabale , &
fous celui d’Alexandre Sevère ; & elle obtint
d ajouter le nom de ce dernier empereur au lien.
N ICO T E R A , ville de l’Italie , dans le Brutium.
Dans 1 itinéraire d’Antonin , elle eft marquée fur
la voie Appienne, entre Vibo & Ad Malias.
NID A , nom d’un fleuve de l’Inde, félon Ifidore
dé Charax.
N ID UM , ou N id u s , ville de Elle d’Albion ;
félon Anronin dans fon itinéraire, fur la route de
Callcva Muridunum à Uricomum, entre Bomium &
Ifcelegna Augufli, à quinze milles de la première,
& à égale diflance de la fécondé..
NIGBENI, peuples de l ’Afrique propre , entre
les Damenfii & les Nycpii, au-deffous des premiers
& au-deffiis des autres, félon Ptolemée, L. i v ,
c. y.
'tN ïGENTINI , peuples de l’Afrique propre, qui
seteridoient depuis les Cinichii , jufqu’au fleuve
Cyniphus, félon Ptolemée, L . i v , c. y. Quelques
auteurs croient que ce font les Cinichii de Tacite ,
Annal. L. 1 1 , & les Ethini de Pline, L. i v , c, 4 ;
mais Ortélius thefaur. foupçonne que les Cinithii
de Tacite font les Cinethi de Ptolemée.
NIGER LAPIS, montagne d’Egypte, félon
Ptolemée , L. i v , <?. y.
N ig e r Pu l lu s , lieu de la Gaule, dans la
fécondé Germanie. Ce lieu étoit tout près à l’eft
d'Albiniana ou Alfen.
N ig e r T u m u l u s , lieu aux environs de la
Thrace, félon Ortélius thefaur. qui cite Nicétas,
NIGETIA , lieu aux frontières de l’Aflyrie &
de la Médie, félon Ortélius thefaur. qui cite Cal-
chondyîe.
NIGILGIA, ville de la Mauritanie Céfarienfe,’
dans l’intérieur des terres , entre Tigava ôcThijZ-
lima., félon Ptolemée, L. i v , c. 2.
NIGIRA ,' ville métropole de la Libye, près de
la rive feprentrionale du fleuve Nigir, félon Pto«
lernée, L . i v , c. 6.
NIGRA REGIO, contrée dans le voifinage des
Mèdes. Galien en fait mention dans fon livre de
la bouté de l’eau.
NIGRAMMA, ville de l’Inde, en-deçà du
Gange, félon Ptolemée, L. v u , c. 1. Cet auteur
la place fur XIndus.
f NIGRENTIÜM MAJORUM , fiège épifcopal
d’Afrique , dans la province proconfulaire , félon
la conférence de Carthage.
NIGRIS, fontaine chez les Ethiopiens Hef-
périens, félon Pline, L . v , c. p. Quelques auteurs
la prennent pour la fource du Nil.
NIG RITÆ , c’eft le nom que Pline , L . v , c. 8 ,
& Ptolemée, L . i v , c. 6 , donnent aux Ethiopiens
les plus feptentrionaux. Ils difent que ces peuples
étoient ainfi nommés, parce qu’ils habitoient les
bords
N I L
Bords du Niger. Denys le Périègète, Orbis Def-
cript.v. 2'S, lesnomm« Nipetcs. I .
NIGRITIS PALUS, marais de la Libye înte-
rie.re , formé par les. eaux du Nigru, lelon
Ptolemée, L. i v , c. 6.
NIGRO PULLO, lieu dans le pays des Bataves,
entre Alboniana & Lauris, félon la table de Peu-
tinger, ftgmnt C ’efl; le même lieu que Niger
Pullus. .
NIGRONIS MONS, montagne delaPaleltine,
félon Guillaume de T y r , L. n , c. u. jjj
NIGUZA , ville de la Médie, dans l’interleur
des terres, entre Vefafpe & Sénats, félon Ptolemee,
Z. v i , c. 2.
NILIDES LACUS, lac fur une montagne de
la baffe Mauritanie , au voifinage de 1 Océan ,
félon Pline, L. v , c. 9 , & Solin , c. 3 1 , PyîPr
prétendoit que c’étoit la fource du Nil, & on le
plaçoit fur le mont Atlas.
NILI O S T IA , c’eft-à-dire les embouchures du
Nil. Foy^NiLUs. ^
NILOPOL IS, ville intérieure de l’Egypte,
félon Ptolemée , L. i r , c . , , & Etienne le géographe.
Eufèbe en fait mention dans fon hiftoire
eccléfiaftique. .
NILOPTOLEMÆÜM, lieu d’Ethiopie, fur la
côte de la mer Rouge:, félon Arrien, Penpl.
Maris Erythroei.
NILUS le N il, grand fleuve d’Afrique , connu
principalement en Egypte par les Grecs & les
Romains. Si ,’entreptenois de diifertàSli for les
fources, le cours, les débordemens du N i l, 4 aPres
nos connoiffances aàuelles , je ne traiterois pas
de la géographie ancienne ; je crois donc plus
convenablè, pour me renfermer dans mon objet,
& mettre les lefteurs à portée de juger les anciens,
de rapporter ici les opinions de quelques-
uns des auteurs de l’antiquité les plus eftimes.
Du N il, félon Hérodote.
N. B. Je joindrai à ce que j’emprunte ici
'd’Hérodote , plufieurs'des très-favantes notes dont
M. Lâcher a enrichi l’excellente traduâion de cet
hiftorien. • •
Hérodote (L . x i , c. i $ ) r s’exprime ainfi en
parlant de l’Egypte, ce qui le conduit à parler
bientôt après du Nil.
1 u Les Ioniens ont une opinion particulière
fur ce qui concerne l’Egypte : ils prétendent qu’on
ne doit donner ce nom qu’au fenl De lta, depuis
çe que l’on appelle l’échauguette de Per-
fée ( 1 ) , le long du rivage de la mer , jufqu’aux
( l ) AV« TlspAtoS Y.dLktvfAtn( <t x ù irins.
Géographie ancienne. Tome Ily
N IL 433
Tarlchées ( î ) de Pélufe, l’efpàce de quarante
fehénes ; qu’en s’éloignant de la mer , 1 Egypte
s’étend vers le milieu des terres, jufqua la ville
de Cercafore ( 5 ) , où le Nil fe partage en deux
bras, dont l’un fe rend à Pélufe & lamie a
Canope. Le refte de l’Egypte, futvant les memes
Ioniens, efi en partie de la Libye & en parte
de l ’Arabie: en admettant cette opinion , il teroit
aifè de prouver que, dans les premiers temps ,
les Egyptiens n’avoient point de pays a eux ,
car le Delta étoit autrefois couvert par les eaux ,
comme ils en conviennent eux-mêmes, & comme
je l’ai remarqué; & ce n’eft, pour ainfi dire ,
que depuis peu de temps qu’il a paru. Si donc
les Egyptiens 11’avoient point autrefois de pays,
pourquoi ont-ils affeflé de fe croire les plus anciens
nomes du monde ( 4 ) ? & qu’avoient-ils
befôin d’éprouver des enfans , afin de s aiiurer
quelle en feroit la langue naturelle ( 5 ) ? Pour
moi, je ne penfe pas que les Egyptiens naierl
commencé d’exifter qu’avec la contrée que les
Ioniens appellent Delta; mais je crois qu ils ont
toujours exiftè depuis qu’il y a des hommes fur
terre , & qu’à mefüre que le pays s’eff agrandi
t l ) C e n o m v i e n t p r o b a b l e m e n t d e c e q u e 1 o n c o n l e r -
v o i t e n c e t e n d r o i t l e s c o r p s d e s h o m m e s S d e s a n i m
a u x em b a u m é s à l a m a n i è r e d u p a y s , q u e i o n n o m m
o i t T a p t ï E i à . C e n o m é t o i t c o m m u n a p lu b e u r s e n d
r o i t s deP l 'E g y p t e . A u f f i H é r o d o t e , v o u l a n t d i f t in g u e r
c e l u i d o n t i l p a r l e i c i , d e t o u t a u t r e , a j o u t e l e n o m d e
Pélufe, q u i le d é f ig n e p a r f a i t e m e n t .
( , } S t r a b o n d i t C.rtfum -, & ç 'e f t c e t t e o r t h o g r a p h e q u e
M . d ’ A n v i l l e a f u i v i e f u r f a c a r t e : m a t s H e t o d o t e é c r i t
K.fpXtf.C’a'poÇ*
( 4 ) Voye{ v o l . I , p . 57* •
(5) Pour entendre ceci-, il -faut favoir ce que dit
H é r o d o t e au . c o m m e n c em e n t d u L. n y c. 2. « P f a m m i -
„ tichus n’ayant pu découvrir , par les recherches,
„ q u e l s é t o i e n t l e s p r e m i e r s h o m m e s , im a g in a c e
„ i ù o y e n . I l p r i t d e u x e n f a n s n o u v e a u x - n e s 3 l e s r em i t a
„ u n b e r g e r p o u r l e s é l e v e r p a rm i f e s t r o u p e a u x -, l u i
’ >» o r d o n n a d ’e m p ê c h e r , q u i q u e c e f u t , d e p r o n o n c é e
„ u r i f e u l m o t e n l e u r p r é f e n c e -, d e l e s t e n i r e n f e rm e s
„ d a n s u n e c a b a n e , d o n t l’ e n t r é e f u t in t e r d i t e , a t o u t
« l e m o n d e - , d e l e u r a m e n e r , à d e s t em p s f i x e s , d e s
„ c h è v r e s p o u r l e s n o u r r i r ; & , l o r f q u ’ i l s a u r o i e n t p r i s
» l e u r s r e p a s , d e v a q u e r à f e s a u t r e s o c c u p a t i o n s . E n
» d o n n a n t c e s o r d r e s , c e p r i n c e v o u l o i r f a v o i r q u e l
„ f e r o i t l e p r e m i e r m o t q u e p r o n o n c e r o i e n t c e s e n f a n s
,, q u a n d i l s a u r o i e n t c e f f é d e r e n d r e d e s f o n s in a r t i c u l é s .
„ Ç e m o y e n l u i r é u f S t , D e u x a n s a p r e s q u e l e b e r g e r
„ e û t c o m m e n c é à e n p r e n d r e f o i n , c o m m e i l o u v r o i t
„ l a p o r t e & q u ’ i l e n t r o i t d a n s l a c a b a n e , c e s d e u x
„ e n f a n s . f e t r a în a n t v e r s l u i , f e m i r e n t a c r i e r becos,
„ e n lu i t e n d a n t l e s m a in s . P f a m m i t i c h u s l e s a y a n t e n -
„ t e n d u l u i -m ê m e , & s é t a n t i n f o r m e c h e z q u e l p e u p l e
» o n f e f e r v o i t d e c e m o t becos, & d e c e . q u i l f i g n m o i t ,
» i l a p p r i t q u e l e s P h r y g i e n s a p p e l l e n t am t i l e p a in .
» L e s E g y o t i e n s . a p r è s d e m û r e s r e f l e x i o n s , c o d è r e n t
a u x p h r y g i e n s l 'a n t é r i o r i r é , & l e s r e c o n n u r e n t p .u s
„ a n c i e n s q u ’ e u x » . C e r é c i t n e d o n n e p a s u a e g r a n d e
id é e d u f a v o i r d e s E g y p t i e n s n i d e s G r e c s e n h i f t o i r e
n à t u r ë l i e a u t em p s d 'H é r o d o t e : l e s e n f a n s r é p e t o i e n t a
p e u p r è s l.e c r i s d e s c h è v r e s .
IM