
<574 R O M
■ Telle6.it l’origtae j 3.87 ) de la préture. L. Sex-
tius fut. le premier des plébéiens qui parvint au ecn-
fiiiat, & Lieinius Stolon lui iaccéda peu après. C ’eft
aii'fi que la pioufie d’une femme, échauffant l’ambition
de quelques perfonnes, força'les grands de
donner au moins cette juffe fatisfe6Hon.au peuple.
Il fer oit plus flatteur d'avoir à dire que Ton y Hit
«enduit par un efprit de jmKce.
Pendant planeurs années de fuite ( 388 , &c ) ,
îa poffe exigea Rome & icm territoire. Camille
en Hit attaqué , & en mourut dans un âge très-
avancé , emportant avec lui les regrets' de la nation
qui le regardoit comme fon fécond fondateur.
C’eff à la même année que fon rapporte ce beau
trait de Manlius, qui, fichant que fon père L. Manlius
Impenoflis étoit acculé à Rome , pour avoir
relégué fon fps à la campagne, accourut auffi-tôt
chez le tribun, Sc le força de* fe dêfiâer de fa
pourfmte.
Un gouffre ( 392 ) s’étant ouvert au milieu de
îa. ville, M. Curtnis s’y précipita tout armé, per-
fuadé que ce dévouement homicide appaiferoit la
coiere des dieux mânes.
La guerre furvenue contre les Herniques, fiiff
malheureufe : le conful Génirrius , tombé dans une
ambufeade, fut tué , & fon armée mile eh déroute.
La défaite de ce général , qui étoit plébéien,
donna Heu aux patriciens de fe récrier contre l’in—
novation introduite dan«; le gouvernement. Cependant,
malgré leurs clameurs , la raifon triompha, &
C. lianà is Stolon fût élu conful pour la fécondé fois.
Pendant fon confulat ( 392 ) , la guerre continua
contre les Herniques : & les Tiburtins, aidés par
les Gaulois, fe révoltèrent. C e Hit dans cette guerre
qutin Gaulois d’une ffature énorme, s’étant avancé
peur un combat' fingulier. fut tué par le jeune T .
Man-Kîis. Celui-ci s’étant approprié le collier de fon
adverferre, en prit le fiirnom d e T o rq u a u is, du latin
torques, un coffrer.
Les Gaulois effrayés par la mort de leur champion
, fe retirèrent. Cependant, plufieurs années
de fuite ils firent de nouvelles attaques : mais les
■ Romains les repouffèrent toujours avec avantage..
Dans l’une de ces guerres (en 305 ) , le dictateur
C . Sulpicius mit en nfege un ffratagéme dont l’effet
fut très-heureux. Pour ne point affaiblir fon armée
par des détachemens, il fit armer des mulets
comme s’ils enflent été chevaux, & les envoya
avec leurs condu&eurs vers les* montagnes. Us en
for tirent 2 propos par fon ordre. Les ennemis \
ne doutant p o tn t que ce fut un corps de cavalerie
prêt à les accabler, prirent promptement la
■ fuite.
Le confiai Fabîusff3.99 ) battit les Tîburnns, &
fon collègue, Titus Qïitntkis', défit les Targui nions ,
en pafla la plus grande partie au fil de fép ée, 8c
envoya à Rorne 358 de leurs principaux officiers
qui expirèrent fous la hache des i t û t m i , après avoir
été barras de verges. Par cette conduite barbare,
Qui ntins vouloir venger R orne de la perte de trois
R o M
cens foixante-quinze foldats, que, quelque temps
auparavant, les Tarquiniens non moins barbai t s que lui, avoient cruellement égorgés.
U ne fe paffa rien de bien coiilidérable en 400
.On peut feulement remarquer qu’une petite guerri
contre les Cérètes ayant été caufe de la nomi-*
nation d un diéiateur, 1 , Manlius Torquatus fut
élevé à cette dignité , fans avoir auparavant géré le
confulat. Les Cérètes , effrayés de l’approche de
Manlius , envoyèrent des députés à Rome pour
demander la paix. On leur accorda une trêve d®
cent ans. Le diélateur entra enfuitc fur le territoire
des Falifques, & ravagea le pays. Le refie
de l’année fut employé à des exercices de prix.
Les dix' premières années du cinquième tiède
de Rome rf offrent d’intéreffaiit que la défaite
des Gaulois qui avoient renouvellé leurs hoffilités.
Cette guerre fe termina de la même manière que
la précédente. Pendant que les deux armées ( 404 )
étoient en préfenqe, un Gaulois d’une ftature extraordinaire
, s’avança hors des rangs & propofe
un combat fmgulier.. Auffi-tôt Marcus Valérius,
jeune homme de. vingt-trois ans, marcha contre
■ ce Gaulois & le tua. Les hifforiens, qui ont voulu
étendre fur toute la nation la gloire méritée par
ce jeune héros, ont prétendu que, pendant le comb
at, un 'aigle avoir combattu contre, les Gaulois.
De-là vint, dit-on , à Valérius, le furnorn de Cor-
vinus. Ce combat particulier amena un engagement
général, qui fut au jdéfavantagedes Gaulois;
battus, ils furent obligés de fe retirer dans l’Apiilie.
'Sous le confulat de Marcus Valérius & dèPo-
pilius Lénas (en 407) ,les Carthaginois firent un
traité avec les Romains : on voit par cet aéfe que
les Carthaginois étoient déjà maîtres de la Sardaigne
. & d’une partie de la Sicile, qu’ils appré-
Jiendoient que les'Romains ne vinffent former des
établiffemens en Afrique , & que l’hofpitalité étoit
exercée dans les ports, à l’égard descommerçans. Un
des articles portoit aufli que , fi les ' Carthaginois
ravagoient quelque ville du Latium, non encore
foumife- aux Romains, ils garderoient pour eux
l’argent & les prifonniers, 6c que la ville feroit *
remife au pouvoir des Romains.
Ce traité, curieux par l’idée qu’il nous donne
. fies progrès de la puiffance romaine, n’eff pas , au
refie, le premier qui ait été fait entre eux 8c les Carthaginois.
Polybe en rapporte un autre, fait immédiatement
après Fexpuljion des rois, & qui
étoit en langage fi ancien, que l’on avoit beaucoup
de peine à l’entendre. Par. ce premier traité, fes
Cathaginois confervoient l’empire de la mer, 8t. les*
Romains protégeoient feulement quelques peuples
fournis à leur obéifiùnce.
En 408, il y eut une nouvelle guerre contré
les Volfques. Valérius défit les ennemis , prit Satri-
cum , 8c la réduifirau cendres , 11’épargnant qu’un
feitl temple : il fit plus de 4000 prifonniers qui
précédèrent fon char le jour de fon triomphe : on
célébra les jeux féculaires,.
R O M
'L’année fuivante ( 409 ) , le diéhiteiir L. I-n-
riils Camille , ■ vainqueur de quelques peuples, fit
. bâtir , à fon retourun temple que pendant l’action
il avoit voué à Jtinon Moneta. Il n’en fut pas aie fi
des Sam ni tes, contre lefquels on combattit presque
fans relâche, pendant 50 ans: on font bien que
je ne puis' parler ici que des principaux événemens.
Tite-Live convient lui-meme de Pennui de ces
répétitions, tout en io liant.la perfévérance des parties
belligérantes (1).
La' caufe réelle de cette guerre, fut la continuelle
avidité des Romains qui vouloient parvenir
, à pofféder toute l’Italie, &qui ne pouvoient l’çf-
pérer, tant qu’ils n’auroient pas fournis les Samni-
tes, peuple fier &prefque féroce, habitant la plupart
• l’Appennin , 8c qui auroient écrafé les Romains, s’ik
euffent eu la politique de fe concerter ay.ee les Gaulois.
Mais les uns & les autres, fi propres aux combats
, n’entendôient rien à la politique. Les Romains,
au contraire , en mettoient tant,que même en cette
occafion, ils parurent ne s’armer contre les Samnites,
que pour fecourir les Campaniens.
Les Romains s’y étoient d’abord' refufés, parce
qu’il y avoit un traité entre eux & les Samnites.
Mais ils ne le rèfpe&èrent réellement qu’autant que
leur intérêt ne leur fit pas voir d’avantage à le violer.
' C a r , dès que les Campaniens eurent offert aux
Romains, comme indemnité, le domaine de la
Campanie, le fénat les prit fous fa protection , &
ordonna aux Samnites de fe retirer. Cçux-ci n’en
' voulurent rien faire : la guerre commença entre
eux. Les Romains, fous la conduite des ccnfujs
Valérius & Cornélius, remportèrent de grands
avantages.
R. Décius Mus, tribun légionnaire, fe diitin-
• gua particuliérement par fa bravoure. Pour tirer
Cornélius d’un mauvais pas, où il ie trou voit en-
. gagé, il cfa traverfer le camp ennemi avec une
petite troupe , & y répandit une fi grande terreur,
que les Romains eurent le temps de forcir de la
. vallée où ils couroient rifque d’è.re défaits. Le confit!
fit publiquement l’éloge de ce tribun courageux,
& lui donna de grandes récomperdes. A leur retour
, les confuls reçurent les honneurs du triomphe.
Une bonne intelligence régnent alors entre
les Romains & les Carthaginois , qui envoyèrent
une ambaffade , pour les féliciter de leurs nouvelles
vi61oir.es.
Quelques troupes qui revenoient de la Campanie
, s’étant révoltées, on fe trouva prétive
obligé., pour épargner le fang, de.leur accorder
les objets de leurs -demandes. Cette confiefix n-
dance fin: nrife par les voltins de Rome pour un
a6le de foibleffe. Ils voulurent en profiter prirent
les armes. Les Piivcnaces 8c les Samnites,
R O M J7 î
( 1 ) Ojiinam f i t U h , >]ur.m non 'pw s t loui
t>ct(or;ini ' fer. b nul o , logCiidoflC, $UX gas^tes non
1/tflt ? L. X » P* II*
les-plus confidérables de ces ennemis, furent aufti-
t.C# vaincus.
Les Campaniens (en 4/2 ), qui, d’abord, avoient
fait alliance avec k s Romains contre les Samnites;
en firent une autre en fuite avec les Latins contre
ccs mêmes peuples leurs amis 8c en fuite leurs
bienfaiteurs : les Romains les firent forumer de
mettre bas les armes. Les Latins répondirent avec
hauteur qttjJ-s n en fe ra ien t r ie n , à m o in s q u 'e n n t
p r om ît à leitr. n a tio n Vune des d eu x p la c e s de c o n f
u l s . Cette propofirion , fi éloignée des vues fia.
fénat, & de la hauteur de la nation , fut regardée
comme le lignai d’une guerre, qui fe termina à
l’avantage des Romains. On l’appela la guerre la tin
e . Ces fuccès cependant coûtèrent un peu cher.
Dès la première campagne (en 4 13 ) , ils perdirent
le jeune Manlius, fils du confia : fon père
le condamna lui - même à la mort , pour avoir
combattu hors des rangs, malgré les* défenfes qui
avoient été faites. Ce fut aufti dans cette guerre
que périt le conful Décius, qui, voyant fes troupes
en danger, fe dévoua aux dieux infermaux,
& fe précipita enfuite au milieu des ennemis. Les
foldats, perfiiadés qùaprès cet a£te tout à la fois
religieux & héroïque, ûs ne pouvoient être Vaincus
, revinrent au combat avec plus d’acharnement,
& obtinrent de leur valeur ce qu’une fuperfiitioii
aveugle leur faiioit attribuer 2 des dieux impuif-
fens. Manlius, commandant de Factre parée de
l’armée, recueillit feul tout l’honneur de cette
campagne ; & les Romains devinrent plus que jamais
formidables à leurs ennemis. Les Antiates fe
révoltèrent. On leur oppoik Papirios.Cnrfor, revêtu
de la^dîgnité de diffateur: il les difiîpa-Sc
niAVigea leur pays. -
Les Latins & les Campaniens {en 4 14 ) . mé-
cor.te ns de ce que Fon avoir confifcrué une partie
de leurs terres, peur y établir des colonies,
firent quelques mouver ens. Pùbiilrus marcha contre
eux avec une forte armée, & les ayant barras,
il atiujettit tous' les peuples du Latium & -de la
(amparrie. Q.-.a.lques-unes de leurs villes ( 415 ) ,
reçurent néanmoins le droit de bounjeoifie romaine;
niais les villes de la Campanie fuient déoouii-
léesde leurs 1
mains. Quelq
nites titêinie 1
», que î on partagea e
;u erres fui virent enco e : les Sam-
,ir pied une année nombreufe ,
dont on craignoit les approches. Lorfqu’elle fur
licenciée , on ajouta deux tribus aux 27 crvti
exifeoient fiè'jà : ce furent les tribuns Mer cia Si
Scax'ûa.
Peu après un nombre eonfifiéraî e de dames
romaines, quelques-uns difeni 170 , d’autres
tonnèrent le projet affreux d’empoifonner leurs
maris ; & pluficnrs d’eux en effet moururent :
ce dcffeiii fut découvert, & les coupables punies.
excités
, uatrf de Funcfi
teruent fournis, li\Tc-
îcapùa, îk obtinrent
Q ç q q 2
Les Pri,vouâtes ( 423 ) , excités par Virmvius
tow r»<
révoltèrent : ils forent pror
vent Vitiuviv.s que Fon
fe