
vernement étoit reftè entre les mains d’un feul.
Cet empereur fut le premier qui s’aflbcià un fou'
verain à l’empire : ce fût fon gendre Elius Verus.
Cet exemple fut imité dans la fuite, & parut même
jîéceflaire en certains temps, à caufe de la trop
grande étendue de l’empire. Deux empereurs le
pofledoient conjointement entre eux. Mais Dioclétien,
en prenant un collègue, partagea avec
la i , non le pouvoir, maisTernpire. On en ufa
de même à l’égard des Céfars, efpèces d’empereurs
préfômptifs : il leur fut affigné des défia»-
temens. Mais'tes Céfars étoient toujours fournis
aux empereurs, qui leur nommoient leurs principaux
officiers. Ils ne portèrent pas non plus le
bandeau royal. Il étoit réfervé aux feuls empereurs,
que Ton diftinguoit des Céfars par le titre
d’Aueufte.
GSêre & Confiance Chlore n’ayant pu s’accorder
, firent réellement, de l’empire romain,' deux
empires féparés. Conflantin imita leur plan dans
la fuite. Mais la vanité d’avoir une ville nouvelle
qui lui dût. l’avantage d’être la capitale d’un état
fi v afle, fut un coup terrible pour cet état. L’Italie
perdit fes cultivateurs,, .prefque tous efclaves des
Grecs, qui fuivirent le prince ; & les foldats, placés
dans de grandes .villes, ne furent plus à portée
de défendre les frontières.
Les fils de Conftantin-le-Grand firent un autre
partage'de l’empire, qui, après leur mort, revint
tout entier à Confiance, puis à Julien l’Apoftar;
mais on avoit porté les coups les plus funefles à
fa grandeur. Et quoiqu’il continuât d’être gouverné
de la même manière jufqu’à Valentinien, il ne
reprit rien de fa force paflee. Valentinien, qui ne
voyoit pas'combien ces viciffitudes ,étoient fu-
neftes", partagea l’empire avec fon frère Valens ,
auquel il céda l’orient en fe réfervant l’occident.
Théodofe leur fucçéda & gouverna,feul ; mais à
fa mort il fit, entre fes deux fils, un partage qui
devint permanent, [ 8 c duquel on compte réelle-,
ment le partage de l’empire. Arcadius eut l’orient., ,
& Honarius l’occident. Cet événement eut lieu
l ’an 395 depuis J. C. Le fiège. de l’empire étoit
ajorsrà Gonftàntinople, où l’avoit tranfporté Conf-
tantiri Tan 335.
L’empire d’Arcadius comprenoit FEgypte , les
deux Libyes, jufqu’à la Grande-Syrte, la partie
de l’Afte alors foumife aux Romains, & une partie
de l’empire jufqu’aux Drilus en Illyrie.
Honorius pofTédoit tout ce qui étoit à l’occident.
Cependant,, ces deux princes gouvernoîent,
pour ainfi dire, en commun rieurs.états ne for-
moient qn’un même empire. Mais fous Valentinien
III & fous Martien , les*Bafbares s’emparèrent
de la Bretagne. Vers l’an 406-,. les Vandales., les
Alains, les Suèyes , venus d’au-delà du Rhin , fe
jetèrent fur la Gaule & la dévoilèrent. Les Vifi-
goths ou Goths de l’oueft s’y établirent après avoir
fiiléR om e , en 410. Ces refoulemens, f il’on peut
s’exprimer ainfi, des peuples du nord Tur îêux dri
midi, accablèrent ces derniers', trop foibles pour
leur oppofer une digue capable de les contenir.1
Enfin , l’empire d’occident finit en la perfonne
d’Augufte, vaincu par Odoacre, l’an 476.
Voyons a&uellement ce*qui peut, dans le cours
de ces révolutions, appartenir à la géographie..
Augufte,’ devenu maître de l’empire, s'occupa
des moyens de conferver fon autorité, fans in-
difpofer contre lui Je.fçnat Si le peuple. Il parut
leur rendre leur autorité & leurs droits, & s e
garder pour lui que les parties, les plus pénibles
du gouvernement. Il divifa donc entre lui & la
nation, les provinces de l’empire qu’il divifa en
vingt-fix diocèfes ou départemens. Il en accorda
douze au peuple & au iénat, & ne s’en réferva
que quatorze. Il y avoit dans cet arrangement des
pays qui fe trouvoient partagés entre lui & le
iénat : cette difpofition étoit faite de, manière qu’il
avoit fous lui les prov inces les plus confi<|érables ( 1 ),
& celles qui fe pouvoient rendre aifément maî-
trefles des autres provinces du fénat & du peuple.
Deux étoient régies par des proconfuls , dix par
des préteurs.
Adrien fupprima les diocèfes d’Augufte, & partagea
l’empire en, onze parties : on a peu de détails
fur cette divifion.
Conflantin fit un changement confidérable dans
la diftribntion des provinces. Il fournit tout l’empire
à quatre préfets du prétoire, qui avoient, l’un
les Gaules, l’autre {'Italie, 119 autre l ’Illyrie, &
le quatrième VOrient. Ces préfets avoient fou.s eux
des proconfuls pour certaines provinces; pour
d’autres, des magifirats appelés confulaires, des
prèfidehs, des correcteurs, dont les provinces réunies
formoient un certain nombre de vicariats (2).
Peuples qui fe jetèrent fuccefftvement fur P Italie.
Un prince nommé Augufte, & que fa foible/Tô
a fait nommer Auguftale, régnoit en Italie, & gou»
vernoit l’empire d’Occident, lorfqu’en 487, les
Hérules , fous la conduite. d’Odoacre , leur ro i,
venant des bords du.Danube, fe jetèrent fur l’ Italie.
On étoit fi fatigué de la foiblefTe des princes & du
dèfpotifme de leurs miniftres, que, loin de s’op-
pofer à cette invafion, on reçut Odoacre avec accueil.
L’empereur romain .fut dépofé par le roi
barbare. Mais l’Italie n-’éproiiva aucun mauvais
traitement de la part de fon vainqueur. Ce prince
établit fa cour à Ravenne : fon empire ne fût pas
d? longue durée.
L’an 493 , Théodoric ,r roi dés Oftrôgoths ou
Goths orientaux,_ayant quitté le fervice de l’em(
1) On trouvera' au hîôr ROMAN'uJii 'lMTERruM un
tableau de ces diviiions. ___ ___ ___ , ... ,,
(2) Je ne doute pas que Fon ne trouve les details convenables
fur ces charges dans le dictionnaire d’antiquité*»
pereur d’Orient & paffè les Alpes » battit Odoacre,
le prit dans Ravenne & le fit mettre à mort.
Devenu maître de l’Italie, Théodoric régna
avec autant d’éclat que plufieurs des empereurs
romains. Son empire s’etendoit jufques fur la
Rhétie & fur la partie méridionale de la France.
Ses fucceffeurs ne pofiedèrent pas long-temps
l’Italie, que Juftinien avoit réfolii de recouvrer.
Bélifaire, puis Narfès, furent fucceffivement chargés
de cette entreprise. Teïas fut le dernier roi des
Oftrogoths, ôfii'pêrit dans un combat en 553*
Le vainqueur des Goths, Narfès, etoit un
eunuque perfan : il fut créé général de l’Italie fous
le titre de duc. Ses vertus & la fageffe de fon
gouvernement, en lui gagnant 1 elprit des peuples,
irritèrent contre lui l’efprit des grands. L empereur
écouta les accufations portées contre ce grand
homme & le rappela, pour qu’il vînt faire entendre
fa juftification. Difpofé à obéir à cet ordre, il alloit
s’embarquer à Naples, lorfq.ue \e Pape Jean III
l ’engagea à revenir. 11 mourut a Rome .1 an 5 9 7»
âgé de quatre-vingt-quinze ans. Quelques auteurs
ont prétendu que ce fut lu i, qui, pour fe venger
de l’injuftice de l’empereur, avoit invité les Barbares
à fe jeter fur l’Italie : ce point d’hifioire en-
traîneroit des difcuflions qui ne font pas de mon
objet. Le favant Muratori rejette cette opinion
comme une fauffeté. *2
L’Italie continua d’appartenir aux empereurs
erecs : on y envoya, l’an 568, Longin, pour fiic-
céder à Narfès. 11 prit le titre d’exarque, que por-
toit déjà le gouverneur d’Afrique. L’exarchat (1}
s’étendoit fur une partie de l’Italie, à partir du
P ô, le long du golfe Adriatique. Cette puiffance
fut éteinte par Aftolfe, en 751.
Les Lombards ( î ) , venus de la Scandinavie &
de la Germanie, après avoir traverfé la Pannonie,
fe jetèrent fur l’Italie,, & s’y fixèrent en 568.
Albôin s’ établit à l’ancienne ville de Ticinum,
appelée alors Pavie, & en fit la capitale de fes
états. Les Lombards pouffèrent enfuite leurs conquêtes
dans toute la partie feptentrionale^puis
dans toute la longueur de 1 Italie. Enfone qn il ne
refta aux empereurs grecs que quelques poffeflions
dans la partie méridionale.
Les papes , qui n’avoient pas laifîé d avoir a fe
plaindre des Lombards, avoient, à différentes
fo is , imploré contre eux le fecours des rois de
France. Enfin Didier, qui fut le dernier des rois
des Lombards,, s’étànt brouillé avec le Pape
Adrien I , ce pontife eut de nouveau recours aux
François. Charlemagne pafla les Alpes , prit Pavie,
y fit prifonnier Didier en 774, & l’envoya en
(!) Ce mot venant du grec, il convient de prononcer
txarquat.
(2) Voye\ Lungobardi.
de Corbie. Ainfi finit le royaume des Lombards
en Italie. C ’eft auffi à cette époque que je terminerai
l’article de cette importante région , le relie
appartenant aux temps modernes.
1T A L IC A (Sevilla la Fieja), ville de l’Hif-
panie , dans la Bétique , au nôrd-eft d Hifpalis9
fur la droite du Bætis.
Strabon nomme à peine cette ville ; mais Ap-
pian donne quelques détails fur fes commence-
mens. Lorfque Scipion l’Africain faifoit la guerre
en Hifpanie, il choifit ce lieu pour y lainer les
foldats auxquels leur âge où leurs blefïùres: ne
permettoient pas de paffer en Italie. Pour leur faire
une efpèce d’illufion fur la douleur de ne plus
revoir cette contrée, où la plupart avoient pris
naiffance, il nomma la nouvelle ville Italica. Ce
n’avoit été qu’un bourg au commencement ; elle
devint municipale , & enfin , fous Adrien, elle
follicita & obtint le droit de colonie. Elle eft
célèbre par la nailfance des Empereurs Trajan ,
Adrien & Théodofe le jeune, 6c par celle de Si-
lius , furnommé Italicüs.
On a de cette ville quelques^médailles du temps
d’Augufte ; elles font d’un très-bon goût, & D. Antonio
de Ponz en rapporte des infeviptions trèsr-
bien confervées. Italica , ville de l’île d’Eubæe , au voifmage
de Chalcidé , félon Antigonus.
Italica. Strabon dit que l’on a ainfi nommé la
’ ville de Corftnium. Elle eft .appelée Italicum par
Velleius Paterculus.
ITALICUM , lieu particulier de la Sicile , félon
Etienne de Byfance.
ITALICÜS C L IVUS , montagne entre les Alpes
Cottiènes', félon Ammien Marcellin.
ITALIOTÆ. On appeloit ainfi les étrangers
qui étoient venus s’ établir en Italie, comme les
Grecs, qui s'y formèrent unê nouvelle Grèce";
& par ce nom, on les diftinguoit des Italiens.
Ortèùus.
ITALIUM , lieu particulier de l’Italie. Diodore
de Sicile dit que les Samnites y perdirent une
bataille contre les Romains.
ITAMARI. Jornandès nomme ainfi une des
nations qui furent vaincues par les Huns. C é -
toient des, Scythes, voifms des Alani.
ITAMUS , port de l’Arabie heureufe, fur la
' cote orientale, dans le golfe Perfique, au pays
des Lceanites, félon Ptolemée.
IT A N I , peuple de l’Hifpanie , félon quelques
éditions de Pline.
ITANUM ÏROMONTOR1U M , promontoire
de l’île de Crète, félon Ptolemée. Il y place une
ville nommée Itanus. La notice de Hiéroclès en
fait une ville épifcopale.
ITEA , peuple de la grande Phrygie , dans
camantide , félon Etienne de Bylanee,