
■ 55>8 P O N
La ville de Zephyràum, au nord, ftir Utt promontoire
, 'a confervé'le nom de Zafra.
Trlpolis, au fud-eft, auffi fur la côte , dans le
• fond d’un petit .golfe, porte le nom deTireboli.
Après avoir .pafle deux places moins confidé-
rables, ou trouvoit Coralla, nommée aujourd’hui
Kierarli.
Le promontoire Hermonajfa, peu éloigné, porte
•le nom de cap Haronfa.
Trapefûs, ou Trébifonde, étoit au-riord -eftà
■ l’emboiichure d’un petit fleuve : c’étoit une ville
de fondation grecque , dopt les contours irréguliers
æyoient déterminéfele nom. Elle-devint dans la fuite
la .'demeure d’un prince de la maifon des Com-
rsènes, & le fiége d’un petit état : c’eft aujourd’hui
Terabezoun.
Au-delà:de quelques petits1 fleuves, on^rouvoit
la ville de Rhiflzum, appelée aujourd’hui Rizeh.
Athencz, un peu au-delà, fur un petit: promontoire,.
eft actuellement Atherïah.
Apfarust ou Abfarus, étoit au nof.d-eft-: c’eft
àftuellement. Gpunieh.
Le fleuve 2?<3/Ay.rv appelé aiffli Acampis, fervoif
de bornes au Pont de ce côté : c’eft le Bathoum
aétuel, dont le nom.., félon -fon étymologie ,
lignifie- profond.
Chez les Maorones, un lieu appelé Biloe , vers
le fud un peu .eft, de Trébifonde, fe retrouve
dans .Je lieu nommé actuellement GumishiKha-
neh, ou maifon de l’argent: ( c ’eft qu’il y a des
mines de ce métal en ce iieu)./
Un peu au nord-eft, .fur-les montagnes près
des iourees de l’Ophïs , étoit Zeches, d’où les
..Grecs, dans la retraite des dix -mille, apperçu-
rent, pour la première fois, la mer.
J’ai, négligé, .quelques autres lieux, qui fe trouv
e ron t à leurs articles particuliers.
-En général l’air de ce pays.gaffe pour être
-tçès-bon & le terroir eft fertile. La- plupart des
montagnes font „couvertes 'd’oliviers ou de. cerisiers
, & les plaines produifent toutes fortes de
grains-on-fent combien la quantité çfe rivières
dont ce pays eft ar.rofé , doit contribuer à -fa fertilité.
Mais, je ne doisugas omettre une obferva-
tion que nous fournit Xénophon , dans la retraite
des dix - mille, fur le ,miel.de?çe pays, du côté
.qui avoifine la Colcbide.
« II y avoit entre autres productions beaucoup de
» -Ttiches!àrmiek;<&, ce qu’i y a de plus extrâor-
» dinaire, ce. miel fit perdre la raifon à -tous ceux
».qui en mangèrent, les purgea fortement ( i) ,
les. affaiblit -3.u point qu’aucun ne'pou voit
* ( i) ‘M. “Larcher , 'dont l’emploie ici la traduction ,
.dit en note : le grec .dit vomirent-& -furen t purgés. Les -
premiers . traducteurs de l’Hiftoire ..Univerfelle An-
glpife, rendent les deux verbes grecs par cette fale
exoreffion , il leur . prit un 'dévoiement par haut &. par
/bas. -Je. -ne fais comment on s’eft exprimé dans-la tra-
„^uftioa nouvelle.
P O N
■ »»• fe tenir fur Tes jambes. Ceux qui en avoiefft
n peu mangé reffembloient à des-gens ivres ; &
» ceux qui en avoient pris davantage «paroifloient
» en délire, ou moribonds. Ils étoient étendus par
» terre, comme après une défaite ; la confterna-
» tion étoit univerfelle. Perfonne néanmoins n’en
n mourut, & le délire ceffa le lendemain à là
n -raênie sheure -à: peu près à laquelle il avoit
-» commencé. Le troifiènie & le quatrième .jour ,
» ils fe levèrent dans l’état de-foiblefle où laiflè
-»s ordinairement une médecine ». - Pline parle de
ce miel , -8c 'dit qu’il fe nomme M&nomenon ,
parce qu’il , fait perdre la raifon à ceux qui en
mangent. ( Voye^.la- note -de M. Larcher, trad. de
Vexpédition de Cyrus, T. 1. p. 335.')
-Géographie du royaume de Pont9 félon Ptolemée.
Ptolemée comprend fous la dénomination de
Pont, toute ia «Cappadoce , .-puifqu’il le termine
au fud, à la chaîne du îTaurùs, qui, félon lu i,
le féparoit de la Cilicie. C ’eft ce qu’il eft inté-
reffant de favoir , pour entendre comment on
peut annoncer qu’une ville apparténoit au Pont,
félon Ptolemée, pendant q u e , félon Strabon ,
elle apparténoit à la Cappadoce. Selon lui o a
trouv-oit.
Dans Je Pont Galitique, près le Campus-^
Sur le bord de la mer ,
Phanagorîa.. Hercuits ytromonioriunti
ThemifcyrXï
Dans,les terres;,
Bcanafa. Piala. \
Sebaflopoüs (différent de Pieu-maris»
-la précédentej)* ' Pldp,
Zçbenda. -Setmuia.
Amafia. Xomana Ponticei
Choloe. Eudoxiana (2).
Sitonia.
Dans le Pont Pojémoniaque :
Sur le J)ord de Ja m.er,f
fhermodon'tîs fl. Oflla. -Cyteorum.
Polemonium.’ -Herm'ondjfa»
Jafojiium promontorium.
:Dans.Jes tartes J
' Ga^âlina. Ablatai
EudïphujS, •'■ Neo-Coefarta»
Carvanis. :iSaunaris.
(2 ) .Cette ville n’eft .nommçe que dans .la traduo?
tien.
Met adula. Metorôme,
Z cia. S abait a.
Danât, Métahjfu's.
Sebajlia.
Dans- le Pont de Cappadoce : ’ v
Sur le bord de la mer ,
îjcopdlis.
Cerajîus.
Byfjt portus;
P harnacia.
Trapeÿis,
Optus.
Rhiçus, port.
Athenarum prom•
Chordule.
Morthula.
Arcadis fl. Oflta.
Xyline.
Ciffarfl. Oflla.
A pforrus.
Sebaflopolis.
Peuples., On ne connoît pas l’origine des premiers
habitans de ce pays. Mais on voit qu’ils
portoient différens noms, ce qui fuppofe des
peuplades différentes, & qu’ils étoient encore
très-fauvages au temps de la retraite des dix
mille, vers le milieu du quatrième fiècle avant
Jéfus-Chrift. Je crois plus fage de s’en tenir à
cet expofé que de fe livrer aux conjeéfures des
auteurs qui remontent, pour leur origine, jusqu’au
temps de Tubal , l’un des defcendans de
Gomer. Il y eut de fort bonne heure des colonies
grecques établies fur la côte. Ceux-ci fai-
foient le commerce par mer fur le Pont-Ëuxin,
& les naturels du pays leur en procuroient les
produirions : on cite entre autres le fe r , d’où
s’étoit formé le .nom de Chalybes ^ ils en firent
de bonne heure des armes & des armures.
Il eft probable que le culte des divinités grecques
y fut introduit par les colonies.
Tant que le Pont fit partie de la Cappadoce,
il fut , comme ce pays, partagé en un grand
nombre de petits royaumes, qui, dans la fuite,
fubirent le joug des Perfes. Ceux-ci regardant
toute la contrée comme une des provinces de
leur empire, la partagèrent en deux fatrapies ;
1 une comprerioit le P on t, l’autre la Cappadoce»
Le premier de ces fattapes, dans la partie qui
forma le royaume de Pont , fut un certain
-Artabaze , mis en. place par Darius, fils d’Hyf-
Mfpe , qui commença à ' régner l’an 486 avant
1 ère vulgaire.
Un prince nomme Aribbarzane goüyernoitcepays
un peu avant le règne d’Alexandre! Mais’ devenu
puilfant, il repoufla les armes des Perfes ^celles
.^s voiftns, & ■ fe fit un état conûdéfable.
Alexandre, dont l’objet parolfloit d’abord ne
devoir être que' de faire la guerre au grand rot,
au roi de Perfes , fit , comme les chrétiens
croifés (ï ) , la guerre à tous les fouverains qu’il
rencontra en Afie. S’il n’eut voulu que remettre
en liberté les nations fubjuguées par les Perfes,
on lui eut certainement ouvert toutes les portes y
mais il vouloir foumettre, & l’on fe cféfendoit.
Les Macédoniens s’emparèrent donc aufti de Pour,
Mais fous Antigone, l’un des fuccefleurs d’A lexandre
, un chef nommé Mithridate, voulut
monter fur lé trône: il étoit fils d’Ariobarzane ,
c’étoit un titre : Antigone voulut le faire affafliner --
ce fut lui donner un nouveau droit. Cette conquête
lui coûta beaucoup de peines; mais enfin
il réufîit, & , dans un âge très-avancé , il laiffa
le trône à fon fils , dont les defcendans continuèrent
de pofîeder le Pont.
Pharnace I , le cinquième des defcendans ds
Mithridate I I , donna tien, par fon ambition, à
la première caufe des renverfemens de fou
royaume. D ’abord il attaqua Sinope , alliée des
Rhodiens, qui s’en plaignirent à Rome; puis il
attaqua Eumène, roi de Pergame , ami de cette
république. Choifis d’abord pour arbitres, les
Romains, suffi Jaloux de donner du poids à leur
médiation , que d’étendre leur propre puiflânce
faifirent cette circonftance pour fe mêler des
affaires au Pont. Le détail de leurs traités & de
eurs guerres n’eft pas de mon objet. Je dirai
feulement que cette conquête leur, coûta cher.
Mithridate V I I , furnommé le grand, devenu
roi de Pont dès l’âge de onze à douze ans, fut
un des plus puiflans rois de l’Afie. Son règnb
mérite d’être connu & occupe une place diftîn-
guée dans rhiftoire. On a prétendu que dès fon
enfance, il donna des preuves du courage qu’il
montra dans tout le refte de fa vie. On a dit
auflî que dans la crainte d’être un jour empoi-
fonné , il s’étoit accoutumé de bonne heure au
poifon.
Après s’être préparé aux conquêtes qu’il méditait
, par des voyages & une étude fuivie fie
la langue 8c des moeurs de tous les peuples de
l’Afie mineure, il porta fes armes contre eux, &
les fournit tous. Les Romains, qui ne s’étoient pas
attendus à des attaques fi vives & fi multipliées,
furent battus. Peu après, 88 ans avant l’ère vulgaire
, il difpofa les chofes avec tant d’ordre 8c
de fecret, qu’en un feul jou r , il fut maffacré
(ï) Ce rapport eff frappant, & doit bien faire dé-
t^ffer la fureur meurtrière des conquêtes. Alexandre
s'étoit fait reconnoître généralilfime des Grecs, pour
porter la guerre en Aûe contre le roi de -Perfe -, les
croifés s’étbient armés pour aller arracher les lieux
fainrs des mains des infidèles : ôiï les vit daus Mfie
mineure , faire , fans .diftin&ion , la guerre à des
princes, qui n’avoient aucun rapport avec les princes
4e la Syrie, & qui même étoient leurs ennemis.
C Dans la partie appelée
f Sydcna.